Cueillir ses rires comme des  bourgeons

RÉSUMÉ

Coincée six pieds sous terre depuis plusieurs décès qui l’ont bien arrangée mais la laissent fermenter dans la culpabilité, Claire fait semblant de vivre en crachant son acidité à voix basse sur un entourage qu’elle aime gentiment asservir. Lorsqu’elle apprend que son fils, encore lycéen, compte finir sa scolarité en Inde, elle sent qu’elle perd pied. Pour faire diversion elle envisage d’échanger sa maison du Cap Ferret avec une certaine Estelle. Sur l’île où elle s’est réfugiée, Claire ne distingue plus vraiment ses contours au point qu’elle s’étonne à peine de trouver chaque nuit, écrits dans des carnets, les récits que son hôte lui fait en simultané de son séjour à Ferret. Alors qu’elle commence à peine à se redessiner et à faire entendre sa voix de sous les gravats, son frère Arnaud lui fait une terrible révélation.

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Le Carnet et les Instants

Claire, une traductrice bordelaise, doit laisser partir la prunelle de ses yeux. Son fils, Sacha, s’en va à Pune, en Inde, pour poursuivre son cursus scolaire. Elle craint ce départ, elle qui a vu tant d’êtres aimés disparaître. Elle a élevé son fils seule, le père s’étant tué en voiture alors qu’elle était encore enceinte de Sacha. Fait étrange : ses propres parents sont également morts quelques semaines plus tard dans un accident de voiture.La mort, l’absence et les disparitions rôdent et charrient avec elles une imagerie crépusculaire. Une ruée de scarabées, de coléoptères et bêtes en tout genre ne cessent de se ruer sur Claire, tandis qu’une araignée lui grignote doucement le cerveau. Cet ultime abandon finira-t-il par fermer…


Karoo

Cueillir ses rires comme des bourgeons, c’est le titre poético-énigmatique d’un roman qu’on attendait depuis longtemps : le tout premier d’Astrid Chaffringeon, dont on connaissait déjà le sens esthétique et l’acuité idéelle avec son très beau projet de lieu d’art à domicile, Chantier(s) Art House.

Cueillir ses rires comme des bourgeons, c’est le titre poético-énigmatique d’un roman qu’on attendait depuis longtemps : le tout premier d’Astrid Chaffringeon, dont on connaissait déjà le sens esthétique et l’acuité idéelle avec son très beau projet de lieu d’art à domicile, Chantier(s) Art House.


Claire est une mère faite célibataire, qui survit aux deuils successifs autour d’elle et à la médiocrité…


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«  Alors j’ai cogné ; de toutes mes forces. Du bout de ma chaussure, j’ai déplacé sa tête pour voir son visage et le sang  ». C’est l’incipit du premier chapitre de Nathan qui ne compte que sept lignes… Ce meurtre obscur, sans doute accidentel et dont on ne saura rien de plus sinon qu’il est considéré comme raciste, Nathan se l’impute sans aucune certitude à ce propos. Question ironique à se poser : n’est-ce pas somme toute accessoire en regard de son style de vie d’une rare incorrection? Celui d’un jouisseur, sexiste et désinvolte, figure centrale de cet opus effrontément sous-titré « roman pornographique et misogyne pour jeune fille  ». Normal quand on s’avise que l’auteur n’est autre que Xavier Löwenthal, véritable couteau suisse de la subversion créative : auteur, dessinateur, enseignant, théoricien de la BD, fondateur des éditions « La cinquième couche » et féru de détournements (dont ceux, notamment du Maus de Spiegelman ou des Schtroumpfs). 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