Cosmopolitiques

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Le Carnet et les Instants

Isabelle STENGERS, Cosmopolitiques, La découverte/ Les empêcheurs de penser en rond, 2022, 628 p., 26 €, ISBN : 978-2-35925-222-4Accompagnée d’une préface, « Vingt-cinq ans après », la nouvelle édition de Cosmopolitiques réunit en un seul volume les sept ouvrages publiés en 1997. Dans ces sept ouvrages devenus sept parties (La guerre des sciences ; L’invention de la mécanique : Pouvoir et raison ; Thermodynamique : la réalité physique en crise ; Mécanique quantique : la fin du rêve ; Au nom de la flèche du temps : le défi de Prigogine ; La vie et l’artifice : visages de l’émergence ;  Pour en finir avec la tolérance), Isabelle Stengers déplie les « chemins d’une pensée spéculative ».…


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Nietzsche et la phénoménologie. Entre textes, réceptions et interprétations

La pensée de Nietzsche est-elle la littérature irrationnelle d’un illuminé du 19e siècle ? Puisque cette grossièreté n’est pas tenable, même pour un rationaliste résistant, de quelle pensée s’agit-il ?Si, comme je le crois, l’activité philosophique aujourd’hui reste marquée par les avancées de la phénoménologie de Husserl (en dépit de son idéalisme subjectiviste), de l’ontologie de Heidegger (en dépit de ses dérives nationalistes, de la défense aberrante d’un «esprit»  du nazisme à l’antisémitisme) et de la thérapeutique du langage de Wittgenstein (en dépit de son enlisement casuisitique par une trop grande part de la philosophie analytique), l’exigence de penser le monde dans un langage non « métaphysique »est en même temps son enjeu. La philosophie naît et renaît à travers le questionnement radical hors de toute opinion, de tout préjugé, de toute idéologie, à la racine hors de toute métaphysique accrochée à la vérité hors monde. Or ce questionnement, dans sa phase moderne, remonte à l’effort inouï de Nietzsche de penser par-delà bien et mal – par-delà l’opposition entre l’essence et l’apparence, la vérité et l’erreur… L’ Introduction au recueil des Actes du colloque tenu les 16 et 17 mars 2016 à Louvain situe parfaitement cette exigence et cet enjeu. La pensée nietzschéenne du «  Schein  », littéralement « apparence » ou même « apparaître », peut-elle être rapprochée de celle du « phénomène »? Pas au sens de Kant qui l’oppose à la « chose en soi », ce qui l’englue dans le dualisme. Mais pas non plus au sens de Husserl qui le fonde dans l’ « intuition donatrice originaire ». Cependant si, la « généalogie » nietzschéenne qui arrache les masques des « valeurs » reste sans rapport avec cette « science du phénomène » qui est le projet de Husserl, n’y a-t-il aucun recroisement entre le monde de la vie de l’un et le monde des apparences de l’autre ? Ou encore entre la constitution fictionnelle du phénomène et la perspective interprétative de l’apparence ? La question radicale surgit à partir de là : quel langage introduit à la pensée du monde, au jeu de son devenir, à la « mutation de la temporalisation » comme l’épingle Fink ?Il n’est pas possible ici d’entrer plus avant dans les interventions de ce recueil incisif. Il faut cependant remarquer que, outre les travaux de spécialistes actuels, il reproduit deux textes importants pour l’histoire des interprétations nietzschéennes, l’un d’Eugen Fink, l’autre de Rudolf Boehm, ce qui répond au but de la publication : confronter les interprétations phénoménologiques de Nietzsche à son texte.La stimulation de toutes ces lectures confirme combien la pensée de Nietzsche nous précède toujours, à distance des thèmes canoniques (surhomme, éternel…

La complexité de la Franc-Maçonnerie. Approche historique et philosophique

Professeur émérite de l’Université Libre de Bruxelles, spécialiste de la philosophie grecque et médiévale, notamment d’Aristote, auteur entre autres d’ouvrages de référence — Histoire de la philosophie. Aux origines de la philosophie européenne (De Boeck, 2003), Histoire de la philosophie ancienne et médiévale (Grasset, 1998), La proximité et la question de la souffrance humaine (Ousia, 2005) —, Lambros Couloubaritsis poursuit dans La complexit é de la franc-maçonnerie les réflexions développées dans La philosophie face à la question de la complexité (Ousia, 2014). Alliant la voie historienne et l’approche philosophique, il livre une somme novatrice et décisive sur le phénomène de la franc-maçonnerie, démontant les clichés, la vulgate qui entoure le mouvement, proposant des éclairages inédits. Son point de départ s’origine dans l’occultation de la contribution du phénomène maçonnique dans l’histoire de la modernité, une oblitération à laquelle les francs-maçons ont contribué, d’une part par leur pratique du secret, d’autre part en raison des mythes de fondation qu’ils ont élaborés afin de se légitimer. Construite par leur soin, la version d’un processus linéaire posant l’émergence de la franc-maçonnerie spéculative comme une transformation de la franc-maçonnerie opérative a longtemps été dominante jusqu’à sa mise en cause dans les années 1960. Penseur de la complexité — une problématique apparue dans les sciences contemporaines, avec les travaux d’Ilya Prigogine et fondée par l’Institut de Santa Fe —, Couloubaritsis a d’abord analysé la complexité des mythes et démonte ici la dérivation des francs-maçons spéculatifs à partir des maçons, des corps d’artisans, des bâtisseurs de cathédrales. Point central s’il en est dès lors qu’il refonde les origines du mouvement : en lieu et place d’une filiation entre maçons, bâtisseurs et francs-maçons se vouant à un idéal de tolérance, de philanthropie, Couloubaritsis pose une rupture. La franc-maçonnerie serait née en réaction à un contexte politico-religieux de guerres, de violences, de répressions, s’est élevée comme un mouvement de résistance pariant pour la réalisation d’un «  humanisme nouveau post-chré tien  »…

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