La nuit ne déploie pas toujours sa cape d’obscurité sur la ville à la manière d’une couverture rassurante. Parfois, elle rampe. Elle glisse sous les portes, suinte des murs comme une sueur froide et s’infiltre jusqu’aux os de ceux qui croient pouvoir lui échapper.
À Los Angeles, la nuit n’a pas de visage ; elle porte des baskets Avia tachées de sang et un sourire que l’on ne distingue jamais vraiment. Les stations de radio diffusent en boucle les complaintes de Madonna qui se considère « comme une vierge » et la pop sucrée de A-ha. Pourtant, c’est une chanson vieille de six ans qui fait frissonner les promeneurs nocturnes malgré l’absence de fraîcheur due à l’été :
» Fais attention au rôdeur de la nuit, je t’observe le soir.
Oui, je deviens le rôdeur de la nuit, quand tu éteins la lumière. «
Auteur de Cette année-là : 1985