Un château, le silence | Objectif plumes

Un château, le silence

RÉSUMÉ

Ainsi, d’auberge en auberge, ils dépensent sans compter et s’amusent beaucoup. Certains sont plus meneurs que d’autres, plus forts en gueule et, sur les plus hésitants, imposent leur loi. Après tout, s’amuser, tout le monde aime ça. Ҫa les fait se sentir frères et complices à défaut de se sentir libres.Les onze traînent avec eux une bande bruyante de fêtards prétentieux, sans élégance et aussi durablement éméchés qu’eux. Le soir, dans les auberges, ils ont honte de leur jeune frère qui ne peut ni ne veut suivre ce train de vie… 

Jusqu’au jour où ils arrivent en bordure de la forêt, la grande forêt, qu’ils connaissent un peu pour y avoir joué, pisté ensemble le chevreuil et le sanglier, construit des cabanes dans les arbres, des barrages dans la rivière et pêché la truite à mains nues, quand ils étaient tout gamins. Ils s’y engagent en riant, ils sont sûrs qu’ils vont la traverser avant la nuit et que ce soir, ça y est, ils sont chez eux. Mais c’est faire bien peu de cas de la forêt car elle est profonde – comme toutes les forêts – et les forêts profondes n’aiment pas les arrogants.

Un château, le silence, raconte le retour de douze frères vers la ferme natale après leur service militaire. Pendant leur chemin qu’ils croyaient pourtant connaître, ils font la mystérieuse rencontre de douze jeunes femmes. Livides et silencieuses, ternies de douleur sous l’emprise d’un mauvais sort, elles ne sont que l’ombre d’elles-mêmes. Les douze frères n’ont rien voulu ni cherché mais ils sont là et ne peuvent rester indifférents. Que faire ?

Ce conte dit le chemin sinueux vers la construction de soi, marqué de détours, d’obstacles, d’épreuves mais aussi de rencontres marquantes qui mettent à l’épreuve et transforment.

En racontant d’une voix féminine, ou même féministe, ce conte aux protagonistes masculins, Myriam Mallié pose la question de la pluralité des relations, et de la parfois difficile cohabitation entre le masculin et le féminin, mais surtout, introduit la possibilité de nuance. Mais par quelle voie ? Que propose ce conte-ci pour éclaircir et guérir la situation ? La réponse est intrigante et belle.

Véritable pont entre le passé et le présent, l’imaginaire et la réalité, le conte et la vie, ce texte révèle la puissance du silence.

Un château, le silence est une oeuvre tissée, captivante, où s’entremêlent conte, portraits de femmes et une réflexion pertinente sur ce qui est regardé – et raconté – au-delà de ces douze filles et de ces douze garçons : la lente construction d’une nouvelle alliance d’un masculin transformé et d’un féminin réhabilité.

À PROPOS DE L'AUTRICE
Myriam Mallié

Autrice de Un château, le silence

Née à Tournai en 1946, Myriam Mallié est peintre et conteuse professionnelle. Quand elle ne s'adonne pas à l'écriture, la peinture ou encore la gravure, elle anime des formations et crée des spectacles pour adultes. Elle travaille aussi comme artiste-thérapeute dans diverses associations d'aide à des personnes en difficultés.

NOS EXPERTS EN PARLENT...
Le Carnet et les Instants

Myriam Mallié, figure importante et pionnière du travail du conte en Belgique, poursuit sa voie littéraire en semant sur son chemin éditorial son septième titre, Un château, le silence, paru aux éditions Esperluète.Avant la mise en place de l’enchantement d’un « il était une fois » ou autre formule codée sésame d’un Autre Monde, la conteuse installe son lecteur. Celui ou celle qui ouvre Un château, le silence, découvre un récit issu de la mécanique onirique. Il est question, dans la naissance de cette écriture, d’un « laisser faire ce qui creusait en moi et faisait mal pour l’instant. Et tout autant, [d’un] laisser agir ce qui, venu d’ailleurs, y versait de la douceur. Le rêve et le fleuve. », énonce Mallié.…


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Stagiaire au spatioport Omega 3000 : et autres joyeusetés que nous réserve le futur

Avant d’être nouvelliste, Ploum , alias Lionel Dricot, est blogueur. Celles et ceux qui le suivent sur ploum.net y découvrent régulièrement, en français et en anglais, des réflexions sur les logiciels libres, sur les monopoles des GAFAM ou sur notre dépendance aux médias sociaux. C’est que l’impact des technologies sur l’humain préoccupe Lionel Dricot, qui est ingénieur de profession. Sur son blog, il raconte son départ des réseaux, puis, à partir de janvier 2022, son expérience de déconnexion totale, lors de laquelle il ne s’est plus autorisé que quelques minutes quotidiennes d’accès au web. Ses billets, volontiers didactiques, nourris d’expériences personnelles ou professionnelles, sont ponctuellement prolongés par des textes de fiction, récits d’anticipation ou uchronies. On ne s’étonnera donc pas que Ploum signe cet ouvrage de science-fiction, paru dans la collection sous licence libre de l’éditeur suisse PVH.Comme tous les premiers recueils d’écrivains travaillés par la fiction depuis l’adolescence, Stagiaire au spatioport Omega 3000 … présente une certaine hétérogénéité, heureusement amoindrie par l’omniprésence d’un humour tantôt absurde, tantôt sardonique. On y trouve des nouvelles de dimensions diverses, écrites de 1999 à 2022. La huitième, « Le mur du cimetière », est une microfiction de cinq lignes ! La majorité des autres se séparent en deux catégories : des écrits plus anciens, souvent inspirés de rêves et qui regardent vers l’âge d’or de la science-fiction, et des écrits récents qui s’inscrivent dans le champ de l’anticipation et empruntent certains codes du cyberpunk. Au fil de notre lecture, nous passons dès lors d’Isaac Asimov à David Graeber.Le livre lui-même semble vouloir s’inscrire dans une tradition : sa couverture monochrome, qui mélange aplats et points de trame, rappelle l’époque de la sérigraphie. Quant au choix du papier, il évoque nécessairement les pulp magazines . La posture de blogueur ressurgit aussi à chaque détour, car Ploum fait suivre ses nouvelles d’un encart explicatif, où il décrit son objectif ou ses inspirations. Notons en outre le procédé original du « titre caché » : une nouvelle non renseignée au sommaire est insérée tête-bêche à la fin du recueil, à la manière des chansons bonus rencontrées dans certains albums de musique.En deux-cents pages à peine, Ploum couvre un large panel de thèmes : l’aliénation par le travail vide de sens, l’absurdité administrative, l’escalade sécuritaire, les arnaques marketing, le danger du tabagisme… Je ne sais si je redoutais le plus de prendre la parole ou de devoir écouter les longues jérémiades de ces inconnus persuadés de pouvoir apprendre quelque chose en racontant leur vie et dormant quelques heures sur une chaise. J’avais assez d’expérience professionnelle pour savoir que toute compétence durable ne s’apprenait qu’à travers un processus long et laborieux, que le terme « formateur » n’était qu’un pudique néologisme pour « assistant social en charge des employés qui gagnent leur vie, mais qui s’emmerdent ». Il existe, le long de tels fils rouge, quelques méchantes ornières : en premier lieu, le cynisme et la démagogie. Ploum s’en garde généralement, mais glisse parfois dans certaines facilités, telles les poncifs des «  irresponsables politiques  » ou des «  cancers causés par les fumées de cannabis  ». C’est surtout dans quelques nouvelles de la veine anticipative que tout son talent se révèle. Deux d’entre elles, en particulier, sont issues des « lettres du futur » qu’il publiait sur son blog. Dans « La nuit où la transparence se fit » (encore un clin d’œil à Asimov), il évoque les transports du futur, la recherche d’emploi via algorithme, la finance décentralisée et la fuite générale de données personnelles. Ce récit, d’une actualité brulante, vise juste et rappelle que la science-fiction touche au politique. Le technocapitalisme est magique : les pauvres ne peuvent pas le remettre en question. Les riches ne veulent pas le remettre en question. L’ultime nouvelle, rédigée lors du festival des Imaginales 2022, évoque les univers de William Gibson. On achève donc sa lecture avec de l’appétit pour un second recueil, qui serait entièrement consacré à la « nouvelle matière » de l’auteur, centrée sur notre rapport aux technologies du quotidien et aux multinationales qui nous les imposent.Un bémol quand même : tout est contemporain ou innovant sous la plume de Ploum — jusqu’à la publication sous licence libre —, mais il y a une exception : l’orthographe, qui est restée bloquée avant 1990. Pour un prochain recueil, il ne serait pas insensé d’appliquer la réforme. Julien Noël Plus d’information Pourriez-vous devenir le premier Madame pipi mâle de la station spatiale Omega 3000? Ou optimiser le rendement des mines de chocolat de la Lune? La vie privée étant abolie, percerez-vous l'identité secrète de l'homme le plus riche du monde? 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