Je ne savais pas qu’on pouvait entendre à ce point-là son propre cœur battre aussi fort. Je croyais que c’était juste dans les livres. Mais là, couché dans le noir, la tête entre les genoux, c’est tout ce que j’entendais… mon cœur battre au rythme des coups de feu. Ça faisait des bom, bom, bom, tac, tac, tac… Et puis les cris.
Mère m’avait fourré dans la cache en tremblant et en me criant dessus comme à son habitude, sauf que cette fois j’avais vu la peur dans ses yeux. Je n’avais jamais vu la peur dans ses yeux… ni dans ceux de Père d’ailleurs. Lui, je ne savais pas où il était, il avait pris ses jambes à son cou dès les premiers coups de feu, nous abandonnant dans la maison. Elle m’avait planqué dans une vieille malle en bois, dissimulée derrière l’armoire. « Ne dis rien ! Ne bouge pas ! Ferme les yeux ! » Elle n’était pas elle-même, elle me fit même un baiser sur le front, c’est tout dire !
Auteur de Cette année-là : 1964
La passion de la littérature, de la culture russe, l’existence aimantée par la…
Il se chuchote des histoiresQuand on écoute les feuillesLorsque le vent bousculeL'air de nos chansonsOn voit la lumière dans les yeuxEt les notes qui s'envolentIl se raconte des facétiesDu matin jusqu'au miroirPortés par les flotsLes sourires arrivent vers…