Aux vannes, citoyens ! Petit essai d’humour politique


RÉSUMÉ

Une blague, ça ne s’explique pas. Mais l’humour, si.
« Malgré la place qu’il occupe partout dans nos vies, dans la sphère privée ou dans les médias, l’humour politique est sousétudié scientifiquement et mal questionné journalistiquement. Il est pourtant l’un des miroirs les plus parlants de la société, et il se pratique dans toutes les situations, même les plus tragiques : en temps de guerre, après un attentat, voire au lendemain de la mort de Johnny. Le rire est comme le coquelicot : il pousse dans la boue et l’éclaire d’une petite touche de couleur vive. »

L’humour politique est à la fois jugé suspect et paré de vertus : il inverse les hiérarchies, il témoigne de la bonne santé démocratique d’un pays, il est d’utilité publique en cas de crise (et garantit le retour de l’être aimé).
Avec le ton et l’ironie mordante qu’on lui connaît, Charline Vanhoenacker analyse les mécaniques du rire, dévoile les secrets de fabrication de ses chroniques radio et explore les relations ambiguës qu’entretiennent les politiques avec l’humour et… les humoristes.



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Le Carnet et les Instants

Figure (re)connue du paysage radiophonique et télévisuel public français, la journaliste-devenue-humoriste belge Charline Vanhoenacker publie Aux vannes, citoyens !, aux éditions Denoël. Le sous-titre, « Essai d’humour politique », annonce le caractère hybride de l’entreprise. Il s’agit bien d’un essai sur l’humour politique, mais aussi d’une mise en pratique directe de cet humour. Jupitérienne, Charline Vanhoenacker ? Elle pratique en tout cas l’« en même temps » : son propos est sérieux et en même temps la vanne surgit à chaque ligne ou presque. Partant du constat du manque d’études consacrées à l’humour politique, l’essayiste commence par la définition de son objet : « l’essence »…


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Le roman de Gilberte Swann. Proust sociologue paradoxal

Dans Tout le reste est littérature , un volume d’entretiens avec Laurent Demoulin, Jacques Dubois déclare avoir abordé Proust assez tardivement, dans son parcours de lecteur et dans sa carrière de professeur d’université. Mais il a ressenti cette rencontre comme un coup de foudre, via la belle Albertine, ajoute-t-il. Par extraordinaire, ce coup de foudre dure encore, même si la critique amoureuse a fait place à une relecture savante et suprêmement littéraire. Après avoir décrit une aventure plus que sentimentale, dans Pour Albertine , déjà sous-titré Proust et le sens du social (Seuil, 1997), ensuite dans Figures du désir . Pour une critique amoureuse (Les Impressions nouvelles, 2011), le voici qui revient sur une autre figure féminine majeure de à la recherche du temps perdu , Gilberte. Tout un programme dans ce dernier ouvrage paru au Seuil : Le roman de Gilberte Swann. Proust sociologue paradoxal. Pourquoi reprendre une lecture sociologique de la Recherche  ? Parce que le grand œuvre de Proust est inépuisable à cet égard. Parce qu’ici c’est le « comment » qui varie et que pour Dubois l’entrée dans le roman est différente. Il ouvre des pistes nouvelles, notamment à travers la sociologie des personnages. Gilberte Swann est, comme l’annonce le titre, la nouvelle héroïne. Elle a ceci de particulier qu’elle est binaire, dans le partage dès l’origine, puisqu’elle a un double héritage. Fille d’une cocotte et d’un grand bourgeois, elle a hérité la beauté de sa mère, Odette de Crécy, peut-être aussi sa frivolité quand elle était jeune, mais aussi la finesse et la culture de son père, Charles Swann. De ces origines, elle tire surtout un sens de l’alternative qui aux yeux de Proust en fait une médiatrice par excellence. Par exemple, elle révélera au héros narrateur que le côté de chez Swann et le côté de Guermantes ne sont nullement contraires dans la topographie de Combray puisqu’un simple raccourci permet de passer de l’un à l’autre. Dans sa vie elle traversera les deux côtés, d’abord de manière socialement ascendante, puisque de Swann, en passant par de Forcheville, par adoption, elle deviendra Guermantes par son mariage avec le marquis de Saint-Loup, pour déchoir à la toute fin quand, lassée des duchesses mais surtout parce qu’elle choisit un autre camp, elle dérive vers la médiocrité. Voilà un destin complet, comme le souligne Dubois. Sa trajectoire est directe, conduite par choix, semble-t-il. Elle fédère les extrémités sans quitter sa propre personnalité et une ligne relativement droite. Absente presque totalement pour les deux tiers de la Recherche , sa présence est capitale, au début et à la fin. 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