Anthropogénie




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Le Carnet et les Instants

Auteur d’ouvrages majeurs, Philosophie de la photographie, Histoire photographique de la photographie, Le Nouvel Âge, Henri Van Lier (1921-2009) livre avec Anthropogénie son opus magnum. Fruit de vingt années de recherches, ce livre-somme d’une ambition intellectuelle inégalée questionne au fil d’une démarche savante et holistique le devenir de l’homme de la préhistoire à nos jours. S’appuyant sur la paléoanthropologie, la biologie, la sémiotique, la linguistique, la cosmologie, il définit l’anthropogénie comme la « constitution continue d’Homo comme état-moment d’Univers ». Comme l’écrit Jan Baetens dans l’avertissement liminal, étranger à l’ère des savoirs spécialisés, Henri Van Lier brasse en un « roman d’idées »…


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Les poètes sont pris dans cette tourmente de vivre chaque jour comme le premier. Pour eux, il n’y a…

Le souffleur de feuilles. La biodiversité n’est pas un luxe, elle est vitale

Marc SCHMITZ (coordination), Le souffleur de feuilles. La biodiversité n’est pas un luxe, elle est vitale , Préface de Vinciane Despret, Couleur livres, 2022, 128 p., 12 € , ISBN : 9782870039342C’est à partir d’un lieu bien précis, de la réserve naturelle du Kinsendael située dans le sud de Bruxelles que l’ouvrage collectif Le souffleur de feuilles. La biodiversité n’est pas un luxe, elle est vitale interroge les ressources conceptuelles et les scénarios à mettre en œuvre sur le terrain afin de fabriquer «  des mondes encore habitables  » (Vinciane Despret) où se nouent des liens harmonieux entre humains et non-humains. Composé d’acteurs issus de diverses disciplines, un collectif de contributeurs ( Isabelle Stengers , Serge Gutwirth , Vinciane Despret qui signe la préface, Marc Schmitz qui coordonne l’ouvrage, Martine De Becker, Thérèse Verteneuil , Benoît Dumont , Olivier De Schutter , Jean-Claude Grégoire , Paul De Gobert, Amaury Vanlaer ) s’empare des questions des territoires de vie où se déploient des mondes sauvages, semi-sauvages, de l’érosion catastrophique de la biodiversité, de la fragmentation de l’habitat, de la spatiophagie, de l’urbanisation galopante qui menacent la survie d’innombrables espèces animales et végétales pour penser un changement de paradigme qui en passe par le local. Si tous s’accordent à dire que «  préserver quelques îlots verts, comme la réserve du Kinsendael, ne sera pas suffisant  » (Thérèse Verteneuil), tous esquissent des sorties d’une vision anthropocentrée qui, saccageant la nature, signe la mort de la biodiversité, laquelle compromet la survie de l’homo sapiens. Vibrant plaidoyer en faveur de l’invention d’une nouvelle alliance entre les formes du vivant, l’ouvrage accompagne le sombre bilan d’une érosion accélérée des écosystèmes de propositions pratiques permettant de freiner la bétonisation et l’artificialisation des sols, une bétonisation que Bruxelles perpétue alors que tous les signaux sont au rouge.Comme l’analyse Marc Schmitz, le rôle des lanceurs d’alerte est primordial dès lors que ces véritables gardiens, ces sentinelles de la vie sauvage donnent voix aux sans voix et contestent des choix politiques, économiques, de société qui ruinent la cathédrale du vivant. Manifeste d’écologie en acte, Le souffleur de feuilles fait souffler un vent de mobilisation qui fait contrepoids au sentiment de désespoir et d’impuissance. Qu’est-ce qu’un territoire où coexistent diverses espèces qui doivent négocier entre elles, apaiser les conflits ? Comment protéger des espaces, des friches de plus en plus menacées par la promotion immobilière, par des projets d’aménagement du territoire en faveur de logements liés à l’explosion démographique ?  Partant d’une mobilisation de riverains contre un projet immobilier, Isabelle Stengers et Serge Gutwirth réélaborent la notion de «  communs  » et son efficacité juridique. «  Terres sur lesquelles les habitants avaient des droits d’usage, sans en être propriétaires  » (Stengers/Gutwirth), les communs, leurs pratiques de solidarité ont été détruits au profit de la propriété. Comment la réactivation du concept de servitude, de servitude environnementale permet-elle de protéger la biodiversité, de créer des corridors, des passages pour les animaux ? Les intervenants développent un essaim d’enquêtes et de propositions de solutions qui vont de l’agrobiodiversité au projet de villes-natures dotées de niches écologiques, de la protection des espaces riches en biodiversité à la connectivité écologique au travers de corridors et autres aménagements de sites permettant les passages d’espèces, de petits mammifères, de batraciens. Afin de lutter contre le fléau actuel de la pollution sonore et lumineuse, une nuisance catastrophique pour les espèces animales, des contributeurs en appellent à des mesures rétablissant les nuits noires et le silence. Gestes simples et quotidiens des collectivités locales, de la société civile, mises sur pied de nouvelles stratégies de militance, bras-de-fer avec les gouvernants afin d’inventer de nouvelles manières de penser et de co-exister, de se doter d’outils juridiques contraignants…  Le souffleur de feuilles articule et réticule le local et le global. A l’heure où la planète est abîmée, saccagée par l’action et l’emprise des humains, ce livre dessine dans l’ici-maintenant un écheveau de ripostes qui protègent, réparent…

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