Alternatives théâtrales - AT 136 - novembre 2018 - Théâtre Musique Variations contemporaines

Sommaire

  • Le théâtre musical est encore en chemin
    Isabelle Dumont et Christophe Triau
  • « Il s’agit avant tout d’images ». Réflexions sur le théâtre musical de Christoph Marthaler
    Chloé Larmet
  • Des voix singulières. À propos du travail sur I went to the house but did not enter
    Heiner Goebbels
  • Théâtre et musique: montage et décloisonnement
    Entretien avec Mathieu Bauer
    Christophe Triau
  • Le théâtre musical: un idéal d’impureté
    David Lescot
  • Notes sur un théâtre hybride
    Jean Boillot
  • « La spécialisation est plus une maladie qu’une solution ». Un portrait de François Sarhan
    David Sanson
  • Éloge de l’indisciplinaire. Entretien avec Wilfried Wendling
    Christophe Triau
  • Le théâtre musical en Flandre: expansion tous azimuts, d’après une étude de Wannes Gyselinck parue en mai 2015
    Isabelle Dumont
  • LOD muziektheater, maison de production et foyer créatif pour le théâtre musical. Entretien avec Hans Bruneel,
    Isabelle Dumont
  • L’homme actant. Portrait de Josse De Pauw
    Evelyne Coussens
  • L’art d’Ingrid von Wantoch Rekowski : le théâtre de la musique se suffit à lui-même
    Bernard Debroux
  • À la confluence des langages. Entretien avec Marianne Pousseur
    Isabelle Dumont
  • Alain Platel et Fabrizio Cassol, la collaboration féconde d’un metteur en scène et d’un compositeur
    Bernard Debroux
  • Des adaptations d’opéras au théâtre musical, naissance d’un nouveau genre?
    Leyli Daryoush

     


AVIS D'UTILISATEURS

FIRST:théâtre musical entretien - "Alternatives théâtrales - AT 136 - novembre 2018 - Théâtre Musique Variations contemporaines"
stdClass Object ( [audiences] => [domains] => )

Ceci pourrait également vous intéresser...

Faire vivre l’opéra, un art qui donne sens au monde, Entretiens

À l’occasion de la septantième édition du festival d’art lyrique d’Aix-en-Provence, un festival que Bernard Foccroulle dirige depuis douze ans, paraît un recueil d’entretiens au fil desquels celui qui fut auparavant le directeur du Théâtre royal de la Monnaie (1992-2007), livre son regard sur l’opéra, ses devenirs, son avenir, ses enjeux actuels. Pour couronner sa dernière saison à la tête du festival d’Aix, il dresse un bilan, une cartographie de la vitalité de l’opéra contemporain, interroge sa place dans la cité, son actualité, sa capacité à penser les mutations du monde. Si, loin d’être devenu une institution muséale, tournée vers le passé, l’opéra affiche de nos jours une créativité audacieuse et une connexion à un monde qu’il questionne, c’est, entre autres, grâce à l’engagement de directeurs ouverts non seulement aux grandes œuvres du répertoire — des œuvres recréées, réinterprétées par l’action conjointe de la direction musicale, du metteur en scène, des interprètes — mais aux nouvelles créations. La vie des chefs-d’œuvre est éternelle, leur richesse étant gage d’une relance infinie des interprétations, des visions qu’on porte sur eux. Non seulement, la manière de chanter, de mettre en scène, de se rapporter aux œuvres du répertoire ne cesse d’évoluer, mais les lectures que Pierre Boulez/Patrice Chéreau, René Jacobs/Trisha Brown, Marc Minkovski/Olivier Py, Sir Simon Rattle/Stéphane Braunschweig, Louis Langrée/Peter Sellars ont produit de Janacek ( Dans la maison des morts ), Monteverdi ( L’Orfeo ), Mozart ( Idoménée, roi de Crête ), Wagner (la Tétralogie, L’Anneau du Nibelung ), Mozart ( Zaïde ), plus que de simplement les dépoussiérer, les ont revitalisés dans des directions insoupçonnées. Apport des chorégraphes dans la mise en espace, élargissement du geste lyrique aux petites formes (mise en scène des lieder de Schubert de Winterreise , spectacle Trauernacht autour de J. S. Bach…), l’opéra renouvelle son langage, ses horizons, repense sa fonction dans un monde globalisé. Partisan de dialogues interculturels, de rencontres entre la forme européenne de l’opéra et les formes « opératiques » du reste du monde — nô, kabuki, opéra chinois, musique arabe, sud-américaine… —, soucieux de ne pas reconduire la domination de la culture occidentale sur les autres, conscient des pièges à éviter, Bernard Foccroulle met en garde contre les risques de standardisation, d’uniformisation que génère la mode actuelle du cross-over, de la world music qui brasse des clichés folkloriques de traditions extra-occidentales dont elle détruit l’âme, la profondeur. «  Je vois une différence radicale entre les créations interculturelles et le cross-over qui est une tendance actuelle, une manière commerciale et superficielle d’inclure des ingrédients «  exotiques «  ­— ce qui ne mène à rien d’autre qu’à une culture consumériste standardisée  ».Né en Italie au début du XVIème siècle, ayant renouvelé son écriture, ses formes, ayant accompagné l’évolution des pensées, des mentalités dans les pays européens, l’opéra connaît aux XXème et XXIème siècles un succès sous toutes les latitudes. Bernard Foccroulle insiste sur les défis qu’il se doit de relever afin de demeurer une scène où les consciences interrogent leur époque et proposent des alternatives à l’état de choses. L’un de ces défis a trait à son extension mondialisée, à l’inventivité dont il devra faire preuve musicalement, artistiquement afin de ne pas succomber à la facilité d’un art non plus total mais global, avalé dans l’industrie du spectacle.Davantage qu’une fenêtre ouverte sur un monde en évolution, l’opéra en sa multitude de formes (opérette, comédie musicale, opéra-comique…) en est une des caisses de résonance, un des acteurs qui a à prendre à bras le corps, par la revisitation des mythes ou une narration contemporaine, les problèmes et défis actuels (inégalités sociales, réchauffement climatique, crise migratoire, crise environnementale…).Signalons la parution simultanée du très beau livre illustré L’Opéra, miroir du monde, Festival d’Aix-en-Provence 2007-2018 également chez Actes Sud, lequel retrace les spectacles qui ont été montés sous Bernard…