Alternatives théâtrales - 126-127 - janvier 2016 - Amitié, argent... les nerfs du théâtre

Sommaire

  • Passage de témoin
    Bernard Debroux

    L’amitié au théâtre

  • Lien poétique et confiance partagée
    Georges Banu et Bernard Debroux
  • Pour Patrice Junius
    Moments d’une aventure artistique et humaine partagée
    Bernard Debroux
  • De l’amitié au théâtre
    Georges Banu
  • La Chaleur du silence, lettre à un ami
    Eugenio Barba
  • Une amitié dans un siècle bouleversé – Jerzy Grotowski et Peter Brook
    Georges Banu
  • Paolo Grassi – Giorgio Strehler : l’amitié véhémente de deux « rêveurs pragmatiques »
    Myriam Tanant
  • Le couple originaire : Nemirovitch-Dantchenko et Stanislavski, co-fondateurs et directeurs du Théâtre d’Art de Moscou
    Marie-Christine Autant-Mathieu
    [disponible en ligne sur le site d’Alternatives théâtrales]
  • Il ou elle ? Nicole Mossoux et Patrick Bonté,
    une amitié féconde
    Bernard Debroux
  • Coups de foudre amicaux de Gisèle Vienne
    Sylvie Martin-Lahmani
  • Nordey Letailleur, des compagnons de route
    Christine Letailleur
  • Le Raoul collectif : ni potes ni collègues !
    Antoine Laubin
  • Aux déserteurs
    Thierry Jolivet
  • L’amitié est libre
    Jean-François Peyret
  • Un Godot pétri d’humanité
    En attendant Godot de Samuel Beckett, mise en scène de Jean-Pierre Vincent
    Fabienne Darge
  • L’amitié des frères Thabet : un fiévreux colloque
    Emmanuelle Favier
  • Jacques Copeau et Louis Jouvet : les travaux et les joies d’une amitié passionnée
    Olivier Rony
    [disponible en ligne sur le site d’Alternatives théâtrales]
  • Hommage à Paolo Grassi
    Giorgio Strehler
    [disponible en ligne]

    Le théâtre et l’argent

  • Argent trop cher – le théâtre n’a pas de prix
    Sylvie Martin-Lahmani
  • Réinventer le modèle d’organisation des théâtres
    Entretien avec Jean-Louis Colinet et Stanislas Nordey
    réalisé par Bernard Debroux et Nancy Delhalle
  • Question de morale ou d’argent ? Les enjeux économiques de la théâtrophobie
    François Lecercle et Clotilde Thouret
  • Quand on parle d’argent au théâtre
    Martial Poirson
  • Le cul entre deux chaises (quelques années plus tard)
    Table ronde animée par Antoine Laubin
    Partie 2
    [disponible en ligne sur le site d’Alternatives théâtrales]
  • Une ville sans théâtre respire moins bien qu’une ville avec un théâtre
    Entretien avec Hortense Archambault
    réalisé par Chantal Hurault
  • Avec le soutien de l’Union européenne. Conversation avec Robert Abirached
    Corinne Rigaud
  • Quand le théâtre parle d’argent
    Martial Poirson
  • Le monde comme Zoo.
    Money mis en scène par Françoise Bloch
    Yannic Mancel
  • Tarkos parle d’argent comme on parlerait d’amour
    Entretien avec Anne Théron
    réalisé par Frédéric Vossier
  • Un singe sans capital
    Le Capital et son singe mis en scène par Sylvain Creuzevault
    Pierre Chevalier et Camille Dagen
  • Lehman Trilogy de Stefano Massini. Les chapitres de la chute
    Laurence Van Goethem
  • Lehman Trilogy par Luca Ronconi au Piccolo de Milan.
    Un héritage intemporel
    Anna Bandettini
  • Ressacs, mise en scène d’Agnès Limbos
    Carole Guidicelli

    En marge

  • Faire du théâtre aujourd’hui à Buenos Aires
    Entretien avec avec Frederico Leon et Mariano Pensotti
    réalisé par Benoît Hennaut
  • Compagnies belges émergentes au Festival Impatience 2015 :
    Bleu bleu de Stéphane Arcas ; Pourquoi Eve vient-elle chez Adam ce soir d’Anja Tillberg
    Sabine Dacalor
  • Alcina et le pouvoir des femmes.
    L’opéra de Haendel mis en scène par Katie Mitchell
    Bernard Debroux
  • Devoir d’histoire
    Ceux qui restent de David Lescot
    Sylvie Martin-Lahmani
    [disponible en ligne sur le site d’Alternatives théâtrales]
  • Théâtres en Grèce aujourd’hui : entre le sens citoyen
    et le sens du sacré, la résistance s’organise
    Anastassia Politi
    [disponible en ligne sur le site d’Alternatives théâtrales]


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Le fantastique dans l’oeuvre en prose de Marcel Thiry

À propos du livre Il est toujours périlleux d'aborder l'oeuvre d'un grand écrivain en isolant un des aspects de sa personnalité et une des faces de son talent. À force d'examiner l'arbre à la loupe, l'analyste risque de perdre de vue la forêt qui l'entoure et le justifie. Je ne me dissimule nullement que le sujet de cette étude m'expose ainsi à un double danger : étudier l'oeuvre — et encore uniquement l'oeuvre en prose de fiction — d'un homme que la renommée range d'abord parmi les poètes et, dans cette oeuvre, tenter de mettre en lumière l'élément fantastique de préférence à tout autre, peut apparaître comme un propos qui ne rend pas à l'un de nos plus grands écrivains une justice suffisante. À l'issue de cette étude ces craintes se sont quelque peu effacées. La vérité est que, en prose aussi bien qu'en vers, Marcel Thiry ne cesse pas un instant d'être poète, et que le regard posé sur le monde par le romancier et le nouvelliste a la même acuité, les mêmes qualités d'invention que celui de l'auteur des poèmes. C'est presque simultanément que se sont amorcées, vers les années vingt, les voies multiples qu'allait emprunter l'oeuvre littéraire de M. Thiry pendant plus de cinquante années : la voie de la poésie avec, en 1919, Le Coeur et les Sens mais surtout avec Toi qui pâlis au nom de Vancouver en 1924; la voie très diverse de l'écriture en prose avec, en 1922, un roman intitulé Le Goût du Malheur , un récit autobiographique paru en 1919, Soldats belges à l'armée russe , ou encore, en 1921, un court essai politique, Voir Grand. Quelques idées sur l'alliance française . Cet opuscule relève de cette branche très féconde de son activité littéraire que je n'étudierai pas mais qui témoigne que M. Thiry a participé aux événements de son temps aussi bien sur le plan de l'écriture que sur celui de l'action. On verra que j'ai tenté, aussi fréquemment que je l'ai pu, de situer en concordance les vers et la prose qui, à travers toute l'oeuvre, s'interpellent et se répondent. Le dialogue devient parfois à ce point étroit qu'il tend à l'unisson comme dans les Attouchements des sonnets de Shakespeare où commentaires critiques, traductions, transpositions poétiques participent d'une même rêverie qui prend conscience d'elle-même tantôt en prose, tantôt en vers, ou encore comme dans Marchands qui propose une alternance de poèmes et de nouvelles qui, groupés par deux, sont comme le double signifiant d'un même signifié. Il n'est pas rare de trouver ainsi de véritables doublets qui révèlent une source d'inspiration identique. Outre l'exemple de Marchands , on pourrait encore évoquer la nouvelle Simul qui apparaît comme une certaine occurrence de cette vérité générale et abstraite dont le poème de Vie Poésie qui porte le même titre recèle tous les possibles. Citons aussi le roman Voie-Lactée dont le dénouement rappelle un événement réel qui a aussi inspiré à M. Thiry la Prose des cellules He La. Je n'ai donc eu que l'embarras du choix pour placer en épigraphe à chaque chapitre quelques vers qui exprimaient ou confirmaient ce que l'analyse des oeuvres tentait de dégager. Bien sûr, la forme n'est pas indifférente, et même s'il y a concordance entre les thèmes et identité entre les motifs d'inspiration, il n'y a jamais équivalence : le recours à l'écriture en prose est une nécessité que la chose à dire, à la recherche d'un langage propre, impose pour son accession à l'existence. C'est précisément aux «rapports qui peuvent être décelés entre ces deux aspects» de l'activité littéraire de Marcel Thiry que Robert Vivier a consacré son Introduction aux récits en prose d'un poète qui préface l'édition originale des Nouvelles du Grand Possible . Cette étude d'une dizaine de pages constitue sans doute ce que l'on a écrit de plus fin et de plus éclairant sur les caractères spécifiques de l'oeuvre en prose; elle en arrive à formuler la proposition suivante : «Aussi ne doit-on pas s'étonner que, tout en gardant le vers pour l'examen immédiat et comme privé des émotions, il se soit décidé à en confier l'examen différé et public à la prose, avec tous les développements persuasifs et les détours didactiques dont elle offre la possibilité. Et sa narration accueillera dans la clarté de l'aventure signifiante plus d'un thème et d'une obsession dont son lyrisme s'était sourdement nourri.» Car, sans pour autant adopter la position extrême que défend, par exemple, Tzvetan Todorov dans son Introduction à la littérature fantastique, et qui consiste à affirmer que la poésie ne renvoie pas à un monde extérieur à elle-même, n'est pas représentative du monde sensible (et d'en déduire — j'y reviendrai dans la quatrième partie — que poésie et fantastique sont, pour cette raison, incompatibles), on peut cependant accepter comme relativement sûr que la traduction en termes de réalité ne s'opère pas de la même façon lors de la lecture d'un texte en prose ou d'un poème. C'est donc tout naturellement qu'un écrivain recourra à la prose, dont l'effet de réel est plus assuré, dont le caractère de vraisemblance est plus certain, chaque fois qu'il s'agira pour lui, essentiellement, d'interroger la réalité pour en solliciter les failles, d'analyser la condition humaine pour en déceler les contraintes ou en tester les latitudes. Le développement dans la durée permet l'épanouissement d'une idée, la mise à l'épreuve d'une hypothèse que la poésie aurait tendance à suspendre hors du réel et à cristalliser en objet de langage, pour les porter, en quelque sorte, à un degré supérieur d'existence, celui de la non-contingence. Il n'est sans doute pas sans intérêt de rappeler que, dans un discours académique dont l'objet était de définir la fonction du poème, M. Thiry n'a pas craint de reprendre à son compte, avec ce mélange d'audace et d'ironie envers lui-même qui caractérise nombre de ses communications, cette proposition de G. Benn et de T. S. Eliot pour qui la poésie n'a pas à communiquer et qui ne reconnaissent comme fonction du poème que celle d'être. La projection dans une histoire, l'incarnation par des personnages, la mise en situation dans un décor comme l'utilisation de procédés propres à la narration permettent une mise à distance qui favorise l'analyse et la spéculation et qui appelle en même temps une participation du lecteur. Parallèlement, on peut sans doute comprendre pourquoi presque toute l'oeuvre de fiction est de nature fantastique ou, dans les cas moins flagrants, teintée de fantastique. Car la création d'histoires où l'étrange et l'insolite ont leur part est aussi une manière de manifester ce désir de remettre en cause les structures du réel ou tout au moins de les interroger. Pour l'auteur d' Échec au Temps , la tentation de l'impossible est une constante et l'événement fantastique est le dernier refuge de l'espérance. Son oeuvre se nourrit à la fois de révolte et de nostalgie. Révolte contre l'irréversibilité du temps humain dans Échec au Temps , révolte contre le caractère irréparable de la mort qui sépare ceux qui s'aiment dans Nondum Jam Non , dans Distances , révolte contre l'injustice des choix imposés à l'homme dans Simul , révolte contre les tyrannies médiocres du commerce dans Marchands … Nostalgie du temps passé, du temps perdu, du temps d'avant la faute, nostalgie de tous les possibles non réalisés, de la liberté défendue, de la pureté impossible. Nostalgie complémentaire de la révolte et qui traverse toute l'oeuvre de Marcel Thiry comme un leitmotiv douloureux. Comme l'écrit Robert Vivier, «le thème secret et constant de Thiry, c'est évidemment l'amour anxieux du bonheur de vivre ou plus exactement peut-être le désir, perpétuellement menacé par la lucidité, de trouver du bonheur à vivre». Où trouver, où retrouver un bonheur que la vie interdit sinon dans la grande surprise du hasard qui suspendrait les lois du monde? La première maîtresse de ce hasard est justement la…

Une vie d'écrivain

Préface et notes de Georges-Henri Dumont À propos du livre (extrait de la…