Alternatives théâtrales - 124-125, Janvier 2015 - Elargir les frontières du théâtre

Sommaire

  • Préface : Elargir les frontières du théâtre
    Daniel Cordova
  • Intro : Bon voyage en Alternatives 2015 !
    Yannic Mancel

    Hors les murs

  • Abattre les cloisons, inventer des scènes nouvelles, repousser les frontières du théâtre
    Selma Alaoui
  • Un paysage habité
    Emmanuel Vinchon
  • Vivants !
    Philippe Kauffmann
  • Le tramway des enfants
    Lettre aux commanditaires
    Philippe Blasband
  • Regard sur Philippe Blasband
    Pierre Sartenaer
  • Par l’image, ouvrir le poétique…
    Entretien avec Jean-Michel Van den Eeyden
    Meryl Moens
  • Révolution numérique, culture et création
    Bérengère Deroux
  • Pour trouver la paix, il me faut aller là où est la guerre
    Entretien avec Lorent Wanson
    Daniel Cordova, Bernard Debroux, Yannic Mancel et Meryl Moens
  • Une aube boraine
    Un matin on reprend parole
    Meryl Moens

    L’ouverture au monde

  • Wajdi Mouawad, un théâtre sous haute tension
  • Georges Banu
  • Un opéra fantasmagorique
    À propos de L’autre hiver de Normand Chaurette et Dominique Pauwels
    Entretien avec Stéphanie Jasmin et Denis Marleau
    Yannic Mancel
  • Une langue monstrueuse ne peut être interprétée que par des acteurs monstrueux !
    Jean-Pierre Verheggen
  • Du Mare nostrum aux terres hainuyères : la tragédie des migrants
    Entretien avec Marco Martinelli et Ermanna Montanari
    Laurence Van Goethem
  • Les images avant les mots
  • À propos de Ghost Road 2, Children of Nowhere
    Entretien avec Fabrice Murgia
    Yannic Mancel
  • Avoir le goût du défi, devenir explorateur de nouveaux mondes
    Carnets de voyages de Macbeth à UBUs : Maggy Jacot et Axel de Booseré
    Meryl Moens

    Nord sud

  • Estival, provincial, international : le festival au carré à Mons
    Michel Voiturier
  • Passions humaines
    Entretien avec Guy Cassiers
    Sylvie Martin-Lahmani

    Corps et voyages

  • Interroger le corps
    Frédéric Flamand
  • L’imaginaire et le mouvement
    Entretien avec Michèle Noiret
    Bernard Debroux
  • Théâtre et Cinéma
    Kiss & Cry de Michèle Anne De Mey et Jaco Van Dormael
    Fabienne Darge

    Mons-Maubeuge

  • Des formes nouvelles, sinon rien !
    Entretien avec Didier Fusillé et Yves Vasseur
    Yannic Mancel


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Plaisirs Suivi de Messages secrets : entretiens avec Patricia Boyer de Latour

Le doute, la mémoire, l’amour, le double, Venise, la musique, les Primitifs flamands, les visages, les miroirs, la Belgique… autant de portes d’entrée du voyage qui mena Dominique Rolin et Patricia Boyer de Latour à tisser un ensemble d’entretiens réunis sous le titre Plaisirs. Dès 1999, bien après Les marais, Le lit, La maison la forêt , Le corps, Les éclairs, à l’époque où paraissent des œuvres majeures comme La rénovation, Journal amoureux , débute une série d’échanges placés sous le signe de «  la promenade dans un jardin  » (Rolin), le jardin Rolin dont les fleurs s’appellent le doute, la passion, l’enfance, l’écriture comme «  investissement total de l’être  ». Une des lames de fond de l’univers existentiel et créateur de Dominique Rolin, sur laquelle elle revient sans relâche, a pour nom le doute. Non pas un doute cartésien qui, s’hyperbolisant, accouche d’une certitude irréfragable, mais un doute énergisant, qui, sans se convertir en conviction ferme, transmue la peur en force mentale. En dépit d’une irréconciliation avec soi, du démon de l’inquiétude, des «  mouvements noirs  » d’une enfance marquée par un père qui la rejette, l’écrivain et dessinatrice tire de sa dualité une vocation à l’allégresse. «  Je vis en permanence sur deux niveaux : il y a l’extrême bonheur de vivre, et l’extrême peur de vivre  ». Au fil des entretiens, Dominique Rolin exhume les alluvions de l’œuvre, les nappes phréatiques qui l’impulsent : les territoires de l’enfance à Boitsfort, de la forêt de Soignes, la fibre mystique, les sortilèges du rêve et de la surréalité, la fascination pour Breughel, Vermeer, Rembrandt, les élans oniriques des Primitifs flamands et la passion inouïe, éternelle qui la lie à Philippe Sollers… Lire aussi : Sollers-Rolin : une constellation épistolaire (C.I. n° 201) Art de vivre, l’écriture est inséparable de l’amour, consubstantielle à la présence de l’Amoureux, Jim/Philippe Sollers qui la sauve, qui «  l’embryonne  » (Sollers), qui lui ouvre leur port d’élection, Venise, et les vertiges de la musique. La découverte du jazz, de la musique classique, la révélation de la lumière australe, des canaux de la Sérénissime surgissent comme des expériences qui transforment la pratique de l’écriture. Abordant la littérature sous l’angle d’un laboratoire de vie, Dominique Rolin écoute, capte les phénomènes qui relancent son souffle de liberté. Transie par le temps, la substance de l’écriture est celle des transformations, des métamorphoses, des renouvellements formels, sensitifs, conceptuels. «  Ma rencontre avec Jim [Philippe Sollers] a complètement transformé mon écriture. Écrire et tenir le coup, c’est se laisser secouer sismiquement par tous les événements extérieurs et toutes les évolutions intérieures qui en sont la conséquence. Il faut l’exercice d’un talent cru, le sens du rêve…  ». Lire aussi : notre recension des  Lettres à Philippe Sollers 1958-1980 Les textes qui composent Messages secrets ont pour origine les entretiens réalisés par Patricia Boyer de Latour entre 2007 et 2009. Celle qui vivra presque un siècle (1913-2012) entre alors dans sa nonante-quatrième année. Méditations sur la sur-vie, sur l’après-vie, sur les songes, conversion à la foi, coexistence proustienne du présent (l’appartement le « Veineux » rue de Verneuil à Paris) et du jadis (la maison d’enfance à Boitsfort), ces textes condensent une métaphysique de la sensation, une phénoménologie des existants. Ils explorent l’écriture comme expérience intérieure proche du sacré, évoquent les amours avant Sollers — Robert  Denoël, Bernard Milleret —, les extases artistiques — les Mémoires de Saint-Simon, Breughel l’Ancien —, les amitiés avec Violette Leduc, Raymond Queneau, Roger Nimier ou encore l’attirance pour les escaliers en tant que passages du temps et lieux secrets.  «  La forêt des mots  » que Dominique Rolin planta, de livre en livre, s’offre comme la prolongation de son amour pour les forêts de sa jeunesse. Ces forêts que, pris dans une spirale suicidaire, le XXIème siècle massacre, ces étendues boisées qu’on assassine, provoquant l’effondrement irréversible de la biodiversité, l’auteur de L’infini chez soi, L’enragé (sur Breughel) , Les géraniums les vénère avec la lucidité de qui sait qu’il n’y a monde que dans l’alliance entre les formes du vivant et que la disparition de la richesse des espèces animales et végétales prélude à notre anéantissement. Une ville est l’œuvre des hommes, mais les arbres… Ils donnent de la sève aux immeubles, aux rues et à cet environnement qui sans eux serait coupé de son âme. Nous devrions leur en être éternellement reconnaissants […] J’ai été élevée dans cet amour des forêts et je me souviens très bien de mes premières sensations, de mes premiers rêves et de mes premiers contacts liés à cette nature ombreuse,…

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