Le Symbole de l’Infini

RÉSUMÉ

es milliers de polars et de films noirs commencent par une sortie de prison. Mais si les romans qu’écrit Carino Bucciarelli semblent s’édifier sur un terrain concret, leur stabilité s’effondre aussitôt. Entraîné à la suite du personnage, le lecteur peut se croire durant quelques paragraphes plongé dans un récit conventionnel. Toutefois, bien vite, ses certitudes se désagrègent.
L’auteur abandonne ici la construction labyrinthique de ses deux précédents romans, Mon hôte s’appelait Mal Waldron et Nous et les oiseaux (M.E.O.), pour une narration d’apparence plus linéaire – quoique –, sans pour autant abandonner le réalisme fantastique – ou magique, comme il préfère l’appeler – qui lui est cher autant qu’à nos contrées septentrionales. On peut dès lors considérer que le présent livre complète un triptyque inauguré par les deux précédents.

À PROPOS DE L'AUTEUR
Carino Bucciarelli

Auteur de Le Symbole de l’Infini

Issu d'un milieu d'ouvriers immigrés italiens dans la région de Charleroi où il est né en 1958 et a toujours vécu, Bucciarelli ne se sent pas l'héritier d'une tradition culturelle méditerranéenne. D'autre part, appelé par ses origines sociales à suivre une scolarité essentiellement tournée vers l'apprentissage technique, il échappe notamment à l'enseignement de la poésie des classes d'avant-dernière année de l'enseignement secondaire général. C'est donc, comme il le confesse lui-même, «par hasard» qu'il en vient à découvrir les «univers» de la littérature.Au départ, il se passionne simplement pour l'astronomie, univers qu'il découvre à treize ans dans un fascicule qui traînait chez lui, arrivé mystérieusement dans ce monde où les livres n'existent pas. Cette découverte le passionne au point que le jour où il apprend qu'il existe en ville une bibliothèque publique où l'on peut emprunter ce genre d'ouvrages, il court s'y inscrire et dévore de nombreux volumes de vulgarisation scientifique.Cette passion va s'atténuer, mais il gardera l'habitude de flâner dans cette bibliothèque et il passera, sans trop s'en rendre compte, aux rayons littéraires. Le hasard le guidera d'abord dans ce vaste univers. Assez vite probablement, un sentiment d'étrangeté, pour un garçon d'une grande curiosité intellectuelle, l'amène intuitivement sur les chemins que Kafka et Lautréamont ont balisés avant lui. Mais ce sentiment, dont il reconnaît bien volontiers qu'il découle de son goût pour les livres dans un monde familial qui n'en compte quasiment pas, n'apparaît qu'à la fin de l'adolescence.C'est peut-être d'ailleurs la seule différence qu'il éprouve entre lui et son milieu (la périphérie industrielle de Charleroi). La situation de dénuement matérielle qui est celle des familles du quartier est la même pour tous les enfants de son âge. Par ailleurs, les populations belge et immigrée vivent là dans un climat de bonne entente. Aussi son identité culturelle, vierge à de nombreux égards, peut-elle d'entrée de jeu s'ouvrir sur le monde : suivront ainsi pêle-mêle Samuel Beckett, Henri Michaux, Garcia Lorca et plus tard Yannis Ritsos et Constantin Cavafy, ainsi que de nombreux autres; il a alors la sensation de découvrir une famille de créateur.Ses premiers essais poétiques seront bien accueillis dans les petites revues, mais il sait ce qui le sépare des poètes qu'il lit avec passion et qu'un travail énorme l'attend. Il sait aussi que la particularité de n'avoir aucune formation littéraire pourra devenir une arme. Et, après avoir publié deux recueils à compte d'auteur, Carino Bucciarelli va «trouver»Les poèmes de ce qu'il considère comme son premier livre: «Le Jour d'Attila». Il a cette fois l'impression d'écrire ce qu'il veut écrire. Parallèlement à ce chemin, une vie professionnelle en usine dans un milieu où il ne se reconnaît pas l'amènera à une plus grande scission encore entre vie sociale et vie créative. Il juge d'ailleurs qu'il est encore trop tôt pour parler de cette expérience. Il est aujourd'hui enseignant dans une école technique.
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