Quintessence ne se contentait pas de créer un théâtre différent et en marge mais, de plus, le créait avec des méthodes différentes et en marge.Rien de plus adéquat, pour retracer l’épopée fantasque et stupéfiante d’une compagnie toute entière dédiée à la remise en question des conventions théâtrales, qu’un roman où s’entremêle le vrai au faux jusqu’à se fondre en une matière plastique, généreuse et surprenante, forgeant une réalité alternative que l’on devine pas moins jouissive et abondante que l’officielle. C’est chose faite dans un texte de Philippe Blasband écrit il y a de cela dix ans, et qui n’avait alors pas trouvé d’éditeur ; impair aujourd’hui triplement réparé par une publication chez Maelström, mais aussi une adaptation en pièce…
Le monde du polar est une galaxie complète, avec des ambiances allant du tragique à la comédie, des enquêteurs récurrents ou non, menées par des policières ou des amatrices…Le polar peut être noir ou rouge sang, angoissant ou ironique, politique ou pas, historique que ce soit à la manière de Bernie Gunther ou du frère Cadfaël, mais toujours il démonte les ressorts de l’âme humaine ou les rouages de la société en mettant le doigt – et la lumière – là où ça fait mal. Bref, c’est un fameux défi que d’entrer dans le « concert des nations » aux côtés d’Arnaldur Indridasson, Henning Mankell, Philip Kerr, Andrea Camilleri, Hervé Le Corre, Dror Mishani … et dans l’ombre tutélaire de Georges Simenon. Avec Chocolat amer, c’est ce que tente Philippe Blasband,…