Salvatore Minni tente avec son premier roman, Claustrations, d’explorer les labyrinthes tortueux de la schizophrénie. Le sujet est vaste, et les modèles nombreux. C’est presque dans une tradition que l’auteur cherche à s’inscrire, terrifiante avec Maupassant et Stevenson, humoristique avec Gogol, renouvelée avec Emond ou Malerba, et si féconde dans le cinéma qu’on ne compte plus les rejetons de Psychose, excellents quand ils sont signés De Palma (L’esprit de Caïn), Fincher (Fight club) ou Scorsese (Shutter Island), pénibles quand ils se contentent de singer les codes du thème, comme lorsque M. Night Shyamalan cherche pathétiquement à renouer avec le succès jamais retrouvé du Sixième sens et nous offre un poussif Split, ou quand Fenêtre secrète vient nous rappeler…
Jack Lee a perdu femme et fille dans un accident, toute empathie pour le monde qui l’entoure. Ses semblables lui apparaissent hostiles ou indifférents, sa rage et sa frustration le poussent à rudoyer qui le frôle, l’interpelle. Son état mental se dégrade, ses délires sombrent beaucoup plus radicalement dans les ténèbres : faire payer sa distraction à sa psy, s’offrir une nouvelle vie familiale sans prendre en compte l’avis de l’élue.Marie Simon ne se remet pas de la disparition de son mari Mathieu, ses nuits sont infernales, explosées par des cauchemars dignes de Vendredi XIII ou d’Halloween. Des « scènes floues et oppressantes », « du sang suintant d’une blessure », « un couteau », « une silhouette qui lui tend les bras… »Paul Taverne peine lui…
Guillaume brasse des affaires à New-York et s’inquiète. Son ex-femme Nathalie, au téléphone, a évoqué des cambriolages violents dans son quartier. Il a un pressentiment. S’en veut d’avoir décalé la garde de sa fille, dix ans, qu’il chérit par-dessus. Il n’aspire qu’à regagner Bruxelles, la maison de maître où il devrait récupérer Mia. Quand il arrive sur place, la porte est entrouverte, il se précipite et… Un peu plus tard, Sarah, une quadragénaire aussi épanouie dans son travail et ses ambitions que maladroite et solitaire dans ses liens personnels, se met à entendre une voix. Une fillette lui apparaît. Une revenante ? Qui tente de lui faire comprendre qu’elle a besoin d’elle. D’abord pour son père, qu’il s’agirait de rassurer, puis, au fil des courtes…
Prologue : il fait noir, deux hommes roulent dans une fourgonnette noire et, arrivés dans un coin discret le long d’une rivière, ils transportent un corps qu’ils précipitent dans l’eau. Rideau.Nouvelle scène : un couple réuni sur un canapé dans la douceur du soir. Frédéric et Catherine se connaissent depuis peu, mais c’est le grand amour. Lui se montre pressant, il souhaite un mariage rapide, elle voudrait prendre son temps et ajuster cette nouvelle donne dans sa vie. Elle travaille, son boulot dans un banque lui plait, elle a des collègues de travail et parmi elles, Valérie, la confidente. Avec Frédéric, c’est de l’amour, c’est sûr, mais un voile de doute subsiste dans leur relation, que l’auteur souligne dès les premières pages :– Je t’aime, dit-il…