La maternité s’avère-t-elle être un sujet littéraire porteur ? Si l’on en croit Marie Darrieussecq (Le Bébé), Éliette Abécassis (Un heureux évènement) ou plus récemment Valérie Mréjen (Troisième personne), assurément. Tout comme peuvent l’être le choix assumé d’une vie faite d’écriture plutôt que de transmission matrimoniale (Linda Lê – À l’enfant que je n’aurai pas) ou le constat qu’être femme sans descendance peut encore étonner ou faire jaser (Jane Sautière – Nullipare).Aliénor Debrocq – dont c’est le deuxième recueil, après Cruise Control, également chez Quadrature – s’insère dans ce que l’enfantement confère comme étrangeté quasi indicible à une vie. C’est en jeune mère elle-même qu’elle détaille peau à peau ces moments…
Aliénor DEBROCQ, Cent jours sans Lily, ONLiT, 2020, 181 p., 17 €, ISBN : 9782875601216Cent jours sans Lily : dès le titre, Aliénor Debrocq annonce la couleur. Elle ne cessera de le faire au cours de son nouveau roman, hors normes, qui séduira les lecteurs et lectrices, dont je suis, qu’interpellent les démarches littéraires aux constructions narratives inédites. Journaliste et professeure de littérature contemporaine, l’autrice y établit un pacte d’écriture – et donc de lecture – avec son lectorat.Les fameux cent jours du titre se déclinent de facto en cent chapitres numérotés. Des chapitres courts d’environ deux pages car la narratrice, qui est aussi autrice, s’est fixé un défi qui intègre son pacte narratif : rédiger deux mille signes, espaces compris,…
Que dire des photographies de Philippe Mailleux ? Ou plutôt, que provoquent-elles en nous ? C’est l’exercice au départ douloureux auquel Aliénor Debrocq, finaliste du prix Rossel 2020, se livre dans Lisières, ouvrage co-signé par le photographe et l’autrice.Sur les photographies (à la fin de l’ouvrage), des lisières, justement : souvent des lisières de cimetières ou de forêts, et l’horizon, échappé derrière un mur ou zébré de la silhouette des arbres. Aucune trace de vie, en revanche, et c’est là tout le drame que rencontre Aliénor Debrocq. Essayant d’en dire quelque chose, l’autrice tâtonne au point de placer le premier chapitre de l’opuscule sous le sceau de l’étrangeté (à l’autre et à la démarche de Philippe Mailleux en particulier) :Je fixais…
Après deux recueils de nouvelles chez Quadrature (Cruise Control en 2013, À voie basse en 2017), Aliénor Debrocq se lance avec Le tiers sauvage dans le temps long et de nouvelles eaux, n’hésitant pas à éclabousser quelques-unes de nos certitudes.Marcus Klein est romancier. À la sortie de son troisième livre, Passer la manche, sa cellule familiale vacille : le voilà contraint de déménager de Paris à Bruxelles pour partager la garde de son fils, Éloi. Souhaitant engager une assistante, son choix se porte sur Clara Clossant. Si la jeune femme a l’air loufoque (ou du moins, aime volontiers se définir comme telle), son vrai dessein ne transparaît pas de prime abord. Aspirante romancière, elle s’agace du succès de celui qu’elle juge écrivaillon sans âme, tout juste…
La maternité s’avère-t-elle être un sujet littéraire porteur ? Si l’on en croit Marie Darrieussecq (Le Bébé), Éliette Abécassis (Un heureux évènement) ou plus récemment Valérie Mréjen (Troisième personne), assurément. Tout comme peuvent l’être le choix assumé d’une vie faite d’écriture plutôt que de transmission matrimoniale (Linda Lê – À l’enfant que je n’aurai pas) ou le constat qu’être femme sans descendance peut encore étonner ou faire jaser (Jane Sautière – Nullipare).Aliénor Debrocq – dont c’est le deuxième recueil, après Cruise Control, également chez Quadrature – s’insère dans ce que l’enfantement confère comme étrangeté quasi indicible à une vie. C’est en jeune mère elle-même qu’elle détaille peau à peau ces moments…
Quel beau projet que celui de la nouvelle collection « Combat » de CotCotCot éditions, qui entend proposer aux jeunes de 10 à 15 ans des romans engagés « dont la devise est combattre maintenant pour construire demain ». Avec Bulldozer, second roman de la collection, Aliénor Debrocq (au texte) nous fait arpenter l’univers de Detroit, la ville du Michigan (USA). Elle nous permet d’en découvrir les enjeux et combats grâce au regard de sa narratrice, jeune fille d’une quinzaine d’années qui, le temps du récit, s’éveille autant à la vie sentimentale qu’à la nécessité d’une action militante et de résistance. Detroit. La ville de l’industrie automobile (Ford, Chrysler, General Motors), qu’on appelle aussi Motor City. Celle qu’on aurait plutôt envie d’appeler…
« Rose passe la plupart de ses journées chez elle. Avant, elle y recevait aussi ses clients, mais elle a modifié ses habitudes depuis que la maison voisine est devenue une boîte à décibels. Elle n’ose plus accueillir personne, se sent prise en otage du vacarme, guette avec crainte le retour de la marmaille, comme la nomme son mari. Dès que la petite troupe bariolée passe le portail et s’engouffre à côté, Rose sait que le tintamarre va traverser les murs. Finie, la tranquillité. » Tel est le quotidien sonore de cette quadra bourgeoisement installée au creux d’un quartier vert de la banlieue bruxelloise. Avant, le calme régnait. Avant, Rose ne se claquemurait pas non plus chez elle. Elle menait une carrière d’architecte consciencieuse, d’épouse établie, de mère…
Elle a quitté Paris pour les bassins houillers de la Creuse, happée par un devoir de mémoire. Elle a délaissé son dix-huitième arrondissement pour préserver l’Histoire, recenser, sauver, sortir de l’ombre le passé commun de Lavaveix-les-Mines, « une ouverture vers un monde de silence et paix, loin des tentations et des perversions urbaines ». De sa Fiat 500 de location, son point de fuite se précisera : « Lavaveix : son improbable Musée du Chat aux portes closes, sa grand-rue passante, son Proxi à la devanture défraîchie, son ancienne école transformée en salle d’exposition et, surtout, ses pompes à essence abandonnées, vestiges d’une Route 66 locale – la départementale 942, qui mènerait de Felletin à Guéret. ». Elle arpente les intrigues du village,…
Aliénor Debrocq dresse une vision kaléidoscopique de l’enfantement, d’un point de vue essentiellement féminin. Elle mélange avec subtilité son expérience intime aux questionnements à résonance sociétale, voire universelle. À voie basse est son second recueil de nouvelles, paru chez Quadrature, une maison d’édition belge entièrement consacré à ce genre littéraire.
Aliénor Debrocq dresse une vision kaléidoscopique de l’enfantement, d’un point de vue essentiellement féminin. Elle mélange avec subtilité son expérience intime aux questionnements à résonance sociétale, voire universelle. À voie basse est son second recueil de nouvelles, paru chez Quadrature, une maison d’édition belge entièrement consacré à ce genre littéraire.
Tu ne peux pas…
Écrire 2000 signes par jour pendant 100 jours. Voilà la méthode qu’a décidé de suivre Linda au cours de cet automne à la fin duquel elle aura fini d’écrire son roman. Entremêlant enquête policière, méandres de l’imagination ainsi que réflexions sur l’amitié et le processus de création, Aliénor Debrocq revient sur la scène littéraire belge avec ce second roman hors des sentiers battus.
Lors de son voyage à Saint-Pétersbourg, Linda, journaliste belge trentenaire en voyage de presse, songe à son amie américaine, Lily Brooks. Rencontrée sur les bancs de l’université de Columbia quinze ans plus tôt, Lily est une véritable sœur de cœur pour Linda. Partageant une passion commune pour l’écriture et la littérature, la première connaît le succès…
Dans Lisières, livre co-signé par l’autrice Aliénor Debrocq et le photographe Philippe Mailleux publié chez ONLIT, écriture et photographie se rencontrent, se mesurent et se confrontent sans jamais pleinement s'étreindre.
Lorsque Philippe Mailleux invite Aliénor Debrocq (À voix basse, Cent jours sans Lily...) à écrire sur ses images, celle-ci se découvre un syndrome de la page blanche inattendu. Face à une difficulté évidente à discourir sur un apparent vide, l’autrice, également journaliste, regarde encore et encore les images du photographe, jusqu’à les « connaître par cœur ». Cimetières, forêts, rivages, hangars : tous sont désertés.
Dans l’immobilité de ces paysages périphériques dénués de légendes ne subsistent que les traces étranges,…
Dans la ville de Détroit, il y a une vieille légende, qui date peut-être de la fondation de la ville, territoire conquis sur la région des Grands Lacs par un investisseur gourmand, la légende du Nain rouge, une sorte d’esprit vengeur. Manipulée par les uns ou les autres, elle est cette fois-ci au service de la revendication des citoyens pour le droit de vivre dans la ville telle qu’ils en…