Éric Dejaeger

PRÉSENTATION
Éric Dejaeger est né à Charleroi en 1958 et habite depuis toujours à la lisière du Pays Noir. Marié, père et grand-père, il est professeur d’anglais et de néerlandais, à la retraite depuis 2016. Depuis son plus jeune âge, il se passionne pour la littérature. Il lit en moyenne cent vingt titres par an. Il s’est occupé de microédition entre 1990 et 2017 (revue Écrits Vains et plaquettes Refusés jusqu’en 1999 ; revue Microbe et plaquettes Mi(ni)crobes de 2000 à 20017). Il a régulièrement traduit des auteurs anglo-saxons inconnus sur le vieux continent. Depuis 1981, plus de huit cents de ses textes sont parus dans une petite centaine de revues, dont près de quarante dans l’irrévérent Fluide Glacial. Depuis 1996, il a publié une cinquantaine de livres et plaquettes en Belgique et en France dans différents genres : romans, poésie, aphorismes, contes brefs, lexiques détournés, nouvelles, théâtre, parodies poétiques, listes « potachères ». En 2001, dans sa préface à Élagage max… (Éd. Memor), Jacques Sternberg écrit : « Tu m’as immédiatement fait penser à un pro du raccourci, un virtuose de l’ellipse, un rechercheur, non pas des fioritures ou des arabesques, mais plus simplement de la chute finale, du choc imprévu. Ou même du gag brutal. » Cela résume assez bien la « philosophie » littéraire d’Éric Dejaeger : pourquoi faire long quand on peut faire court ? Pourquoi faire compliqué quand on peut faire simple ? Et, surtout, pourquoi se passer d’humour quand il n’attend qu’à être couché sur le papier ? Quand il écrit, il va droit au but et ne peut s’empêcher d’utiliser l’humour, du blanc clair au noir foncé. Anarchiste impur et mou, individualiste forcené, il refuse catégoriquement les concessions aux modes et les étiquettes. https://www.areaw.be/eric-de-jaeger/
NOS EXPERTS EN PARLENT
Le Carnet et les Instants

Naguère professeur de langues et d’économie, Éric Dejaeger fait partie de cette armée des ombres qui, sans toit ni loi, sont les indispensables SDF de la littérature. Ces poètes qui à force de souffler dans les trous de nez des muses, risquent peu d’être hébergés dans leurs cénacles. On ne s’étonnera pas que ce vagabond des lettres compte parmi ses amis de cœur et de plume des personnalités aussi joyeusement bactériennes que Mariën, Scutenaire, Chavée ou Bukowski.Auteur d’une flopée d’écrits marqués par l’inventivité verbale et par les astuces somptueuses et malignes de l’art pauvre, Éric Dejaeger parcourt cette fois une drôle de ville au gré de rues dont les noms illustrent son univers mental. Ce qui donne une centaine de couplets, ou plus exactement nonante-neuf…


Le Carnet et les Instants

À l’abbaye d’Orval, quelques 26664 bouteilles (soit 1111 casiers) de bière, à peine chargées sur le camion prêt à partir à destination de la France, sont dérobées lors d’un braquage expéditif. Deux moines restent sur le carreau. Un groupe terroriste revendique l’attaque, au nom de la soif des Belges : les fréquentes pénuries de la précieuse trappiste, dues à l’indécrottable refus des moines d’augmenter leur production, leur semblent un motif suffisant pour empêcher que la moindre goutte de leur breuvage favori quitte le territoire.Ezéchiel Lesoudeur, dit « le Morgazh », dans son café-restaurant habituel parisien, découvre la nouvelle et s’en émeut au point de se lancer dans l’enquête. Il ne sera pas dit qu’on le privera d’Orval. Julio, son vieux…


Le Carnet et les Instants

En tête des Sornets, l’opus commun d’André Stas et Éric Dejaeger, le portrait de ces deux farfadets crapoteux, réalisé par Jean-Paul Verstraeten, troisième larron de la fête, donne bien le ton de la pyrotechnie langagière et (dé)culottée de cet opus. Savante et acrobatique aussi puisqu’il s’agit pour ces fins lettrés, dévoyés pour la bonne cause – celle du rire –, de produire selon les canons les plus orthodoxes de la métrique, cent sonnets alexandrins qui valent leur pesant de roupie et de jouissive insolence.

Le modus operandi de cette gageure : à tour de rôle, chacun propose à son complice le matériau de base : quatorze lettres qui donnent le titre du sornet et fondent l’acrostiche à venir où les deux compères s’ébattent comme des canards…


Le Carnet et les Instants

S’il ne s’agissait pas d’opuscules pratiquant un humour (très) gras, on pourrait dire que les aventures de l’inspecteur Désiré Maigros (on n’insistera pas sur la qualité de la référence) ne sont pas faites pour relever l’image de la police. En 2011, Éric Dejaeger, prolixe et anticonformiste auteur de textes courts, avait rassemblé les cent premières aventures de son flic préféré dans La saga Maigros (Cactus inébranlable), après les avoir distillées en feuilleton sur internet. Il a remis le couvert en 2018, à la demande pressante de ses lecteurs (selon lui) avec les cinquante épisodes supplémentaires de Maigros se marie.L’adipeux Désiré (117 kg) est un Carolo pur jus. Né à Dampremy, légèrement attardé sur les plans moteur et cérébral, l’individu a bénéficié…


Le Carnet et les Instants

Après Courts, toujours ! paru en 2015 également chez Cactus Inébranlable éditions, Dejaeger s’étend davantage dans ce recueil de nouvelles aussi drôle que dérangeant. Pas de quoi craindre les longueurs lassantes pour autant. Si vous cherchez une brique pour vous occuper sur le transat durant vos deux semaines au bord de la piscine, passez votre chemin ! On est dans le récit bref, les nouvelles courtes. C’est rapide, et intense.Car c’est bien là la force de Dejaeger : en quelques lignes, il va au but, sans détours inutiles, et touche juste. L’efficacité sans ronds de jambe. S’il s’était montré vif dans Courts, toujours !, il n’en est pas moins piquant dans Le petit Jésus et la vie sexuelle des poètes (titre du recueil et de l’une des nouvelles qui le compose).…


Le Carnet et les Instants

Le ton est donné… que dis-je ?… uppercutté… dès la couverture ! Le titre Contre tous chacaux (écho au texte de la chanson L’aventurier, du groupe Indochine) est un programme en soi, en sus accompagné d’un « * » qui renvoie à une note de bas de page : « Que les puristes ne montent pas sur leurs grands chevals ! ». Rebelotte avec le sous-titre et les auteurs : « ** » et « *** » pour « Interdit aux moins de 60 ans sauf autorisation parentale » et « Et/ou inversement ».Un hommage à Bob Morane, donc, mais irrévérencieux. Bref, une parodie de l’œuvre-phare d’Henri Vernes. Et comment s’en étonner au vu des pedigrees des auteurs ? Experts du court et du facétieux, le Français Roger Lahu et le Belge Éric Dejaeger ont œuvré avec humilité…