Dans cette réédition, de nouvelles pages de texte, véritable visite guidée à laquelle vous invitent les deux auteurs, racontent plus avant FranDisco, la vie de ses habitants, et retracent l’évolution du projet, depuis sa fondation à «La S» Grand Atelier de Vielsalm jusqu’aux différentes résidences qui l’ont nourri en France, Suisse et Belgique.
C’est le compte-rendu du parcours unique de « la ville qui voyage avec ses créateurs » qui nous rendra plus familier de ses habitants : Saint-Nicolas, les enfants de chœur, la madone ou encore Mc Gyver…
Le livre Vivre à FranDisco a été nominé dans la sélection officielle du Festival International de la Bande Dessinée d’Angoulême en 2017.
Rappel : Marcel Schmitz rêve une ville, Thierry Van Hasselt donne vie au rêve : bienvenue à FranDisco. Marcel Schmitz construit une ville de carton et scotch depuis plusieurs années, Thierry a commencé à dessiner d’après nature la ville de Marcel, en constante évolution, mais aussi à écouter l’histoire de ses habitants, à qui seule la voix de Marcel permet d’exister.
Il a dessiné Marcel la construisant, faisant peu à peu de lui le personnage principal d’une histoire qui a aussi peu de limites que l’imagination de l’architecte.
Ludo est très déçu. Son père, ce héros, cet intrépide policier (en réalité simple planton) n'a toujours pas réussi à attraper Noël Pâques, un dangereux cambrioleur déguisé en père Noël, qui écume la ville au nez (rouge) et à la barbe (blanche) des forces de l'ordre. Ludo, lui, pourrait le coincer, c'est sûr ! Il lui suffirait de faire comme dans les BD de son héros préféré, l'inspecteur Castar Lire la suite La collection « Mille bulles », de l’École des loisirs, que dirige l’écrivain Xavier-Laurent Petit, réédite, dans des albums souples moyen format à petit prix, d’excellentes séries ou one-shot destinés à la jeunesse, publiés quelques années auparavant chez des éditeurs de bandes dessinées. Parmi celles-ci, « Mille Bulles » nous propose Ludo , une série publiée par Dupuis. Après Enquêtes et squelettes et Tranches de quartier, voici donc une troisième aventure de Ludo, un petit garçon très débrouillard, qui voue à son policier de père une grande admiration. Ludo, passionné de bandes dessinées, dévore les aventures de son héros préféré, le fameux inspecter Castar, le policier qui vient à bout de tout et qu’il s’applique à imiter en menant ses propres enquêtes dans la vraie vie. Chaque enquête de Ludo constitue une histoire à part entière, que l’on peut aisément suivre sans avoir lu les autres albums. Comme son père n'est pas parvenu à arrêter un dangereux malfaiteur nommé Noël Pâques, Ludo décide d'intervenir. Sa rencontre avec deux étranges créatures phosphorescentes qui vivent dans les tuyauteries, l'entraîne dans une aventure endiablée que ne renierait pas le fameux Castar. Une histoire à la fois drôle et rafraîchissante, poétique et chaleureuse, où l'on prend autant de plaisir de lire les aventures de Ludo que celles de son héros de papier. Une mise en abîme où l'on ne se perd jamais tant le découpage des récits est intelligemment fait. Le dessin lisible et dynamique…
L’arbre de mon père (volume 1) : Mémoire d’une famille grecque en Égypte (1948-1955)
Bruxelles, 2013, une pièce peuplée de livres, de plantes et de photographies. Un homme aux cheveux gris souris, de petites lunettes juchées sur son nez, pointe du doigt un garçonnet au centre d’un cliché en noir et blanc : « Alors, là, c’est moi dans les bras de ma mère. Elle m’appelait Kostaki. Ça veut dire petit Kosta en grec. » Avec son autre index, sur une carte cette fois : « Et tu vois ce petit point-là ? C’est Mansourah, ma ville. » C’est ainsi que débute l’exploration de l’histoire familiale des Saitas, sous les crayons d’Émilie et à travers les mots de son père, un Grec ayant grandi dans l’Égypte nassérienne. Les premières évocations, dispersées légèrement dans leur lourdeur manifeste, concernent les avortements subis par la grand-mère, Yaya Fifi, prise en charge par une madame Pétain (sans lien avec le Maréchal, même si tous deux ont exercé à la même époque). Puis – là les lunettes se posent et la tête trouve refuge dans une main – un autre souvenir, celui d’un séjour à l’hôpital grec d’Alexandrie pour une infection pulmonaire, au sortir de la guerre. Kosta a alors un an. Pendant des mois, il y aura la dégradation de son état de santé (malgré la pénicilline dénichée dans des établissements britanniques, grâce à la position d’un oncle officier au Canal de Suez), l’inquiétude des proches (le costume noir mortuaire était prêt), la maltraitance des infirmières (des religieuses allemandes considérant d’un œil mauvais et d’une main leste les soins préférentiels accordés au bébé), et finalement la guérison, sinon qui narrerait cet épisode et l’interromprait par pudeur ou trop-plein d’émotion… ?Une salutaire contextualisation socio-politico-économique est alors envisagée, dont la limpidité rivalise avec la beauté des illustrations. Kostaki voit le jour dans une configuration particulière : le crépuscule de la tutelle britannique en Égypte. À ce moment, des murs invisibles se dressent et des tensions palpables se perçoivent entre les couches populaires meurtries par le choléra et les inégalités, le roi et la noblesse bien en pâte, et les Occidentaux nantis (Français, Italiens, Britanniques et « Égyptiotes ») dont les jours sur le territoire sont comptés. Chacun vivant (dans) des réalités parallèles, comme le comprend très vite le petit Kostaki : Et moi, dans cette petite cuisine, je me sentais coincé entre deux mondes. D’un côté, les Grecs ; de l’autre, les Égyptiens. Dans le salon, mes parents recevaient les invités avec des nappes en dentelles et des coupes de fruits protégées par des moustiquaires. Et dans la cuisine… il y avait Abdu. Ces deux mondes séparés par les moustiquaires, ces voiles et dentelles sont autant de filtres déformants qui nous séparent du reste du monde. Saitas profite admirablement de la liberté (de codes, de couleurs, de mises en page) que lui confère la bande dessinée. Ainsi, grâce à un travail de reconstruction et de documentation considérable, ses illustrations et sa narration collent au plus près du mouvement de la mémoire : passer du portrait d’un membre de la famille à la vulgarisation d’événements historiques, enjamber des flash-backs et dénouer des liens familiaux, donner de l’étoffe par des anecdotes cocasses… Tout en précisant, par la bouche de la Tante Dolly, que « [leur] famille n’est pas plus folle qu’une autre… puisque chaque famille est composée d’êtres imparfaits ».Tout est juste et délicat dans l’entreprise de Saitas. On attend la suite de ce premier tome (couvrant les années 1948-1955) : le retour au pays des racines, la Grèce. Samia Hammami « L'Arbre de mon père » est le premier volume d'un récit familial en trois tomes, qui retrace l'enfance de Kosta, le père de l'auteure. À travers son histoire, on découvre celle de la communauté des Égyptiotes, les Grecs d'Égypte. En quelques pages d'introduction très claires, on en apprend plus sur cette communauté majoritairement bourgeoise, enrichie par le commerce du coton et vivant tous dans le même quartier, à l'écart du reste de la population égyptienne. Entre anecdotes d'enfance et réflexions sur la communauté, son récit nous plonge aussi dans l'Égypte de l'après Seconde Guerre mondiale, période décisive au cours de laquelle le pays s'affranchit du protectorat britannique avec l'arrivée au pouvoir de Nasser. Émilie Saitas compose un livre…