Au Jaseur Boréal
Dans l’affection et le bruit neufs
disais-tu
et tes mots n’ont cessé de m’accompagner
entre ciel et miel
entre soleil et sommeil
pour faire le tous de l’infini
pour chercher sans fin
ce qui palpite
à l’heure où la vie s’offre
où toutes les fleurs ouvrent leur sexe
et tes mots n’ont cessé de me dire
l’odeur des buis
l’édent intérieur
le départ de tout
la pure ouverture
de me dire qu’une rose
reste une rose
même dans les mains d’un monstre
rose de personne
rose de nulle-part
n’ont cessé d’ouvrir
le coeur du vent
le coeur du sang
pour mettre au jour
les facettes les plus insoupçonnées
de la parole
redevenir des fils d’Adam
en faisant chanter
tout le corps dans la voix
redevenir des hommes-questions
n’ont cessé de me saisir au plus vif
de m’affranchir
des cent mille…