Une génération pour rien

"Un questionneur. Marqué profondément par la guerre d'Espagne en laquelle il semble avoir vu une sorte de guerre sainte de la justice contre l'inhumanité, et par la deuxième guerre mondiale ressentie comme un effondrement de ses valeurs philosophiques, Albert Ayguesparse n'a cessé d'interroger l'individu et le monde, de peindre l'âpre combat du solitaire aux prises avec tout ce qui l'étouffe.Une œuvre d'une rare ampleur dans laquelle la sauvage pression du message primera toujours sur la recherche formelle. Oeuvre branchée sur le siècle, et qui témoigne et qui questionne.Il est temps d'arrêter la roue et les supplices. Il est temps de parier même les poings liés. Il est temps de crier au milieu des cadavres. Il est temps de forcer la cécité des pierres."Les plaies de l'âme (1961) Albert Ayguesparse naît le 1^er avril 1900 à Bruxelles où il fera carrière dans l'enseignement. D'une exceptionnelle vitalité, d'une curiosité sans relâche, il se jette dès 1923 dans la littérature. Pendant plus d'un demi-siècle, il va écrire une œuvre vaste et marquante et jouer le rôle d'animateur culturel et de découvreur de talents (notamment par sa revue Marginales). Son œuvre se développe en deux parallèles complémentaires : la poésie et le roman. Alors qu'il découvre quasi d'emblée, avec D'un jour à l'autre (1940), la forme et l'ambition de son univers romanesque, sa poésie évoluera graduellement du lyrisme en vers réguliers au questionnement angoissé en vers libre et en prose poétique.Souvent couronné, membre de l'Académie Royale de Langue et de Littérature françaises de Belgique, Albert Ayguesparse a exercé une grande influence sur plusieurs générations d'écrivains.Il est décédé en 1996. Prix quinquennal de Littérature 1995.