« Tu es là »…

RÉSUMÉ

« Tu es là ». sont des variations sur les cinq sens, les quatre éléments de base, la nature. Elles chantent la joie de vivre et d’aimer.

À PROPOS DE L'AUTEUR
Robert Schaus

Auteur de « Tu es là »…

Né à Nieder-Emmels (St. Vith) en 1939 et décédé le 8 janvier 2015. A enseigné successivement les langues germaniques à Auvelais, Kinshasa, Eupen et Stavelot.Publications en français et en allemand dans des revues et anthologies.Nombreuses lectures (Berlin, Cologne, Bruxelles, Aachen, Liège, Trier, Luxemburg, Saarbrücken, Dornbirn, Leuven …). Traduction de poésie contemporaine. À partir de 1990, a commencé son travail de plasticien.Recueils poétiques
  • Parmi les cris / 1972 / St. Germain des Prés / Paris.
  • La fin d’un homme heureux / 1980 / ARCAM / Paris.
  • Tu fouilleras le ventre du temps / 1984 / ARCAM / Paris.
  • Es schließt sich der Kreis / 1985 / GE-Verlag / Eupen.
  • L’écho des jours qui passent / 1988 / chez l’auteur.
  • Wir werden einander an den Narben erkennen / 1992 / édition Krautgarten / GE-Verlag / Eupen.
  • Das Gedächtnis der wilden Früchte / 1998 / édition Krautgarten / St. Vith.
  • Het geheugen van de wilden vruchten / Traduc. Nl. / 2001 / Zegwerk / Gent.
  • Toucher simple bleu / 2001 / Tétras Lyre.
  • Liliputaner der Liebe / 2004 / édition Krautgarten.
  • Das Floß / 2007 / édition Krautgarten / St. Vith.
  • "Tu est là"... / Les éditions de l'écrit au livre/ Nantes/ 2010.
 

AVIS D'UTILISATEURS

FIRST:xfirstword - "« Tu es là »…"
stdClass Object ( [audiences] => [domains] => )

Ceci pourrait également vous intéresser...

Ils admiraient Hitler. Portraits de 12 disciples du dictateur

Douze : le chiffre n’a certainement pas été innocemment arrêté par Arnaud de la Croix, expert ès connaissances ésotériques et symboliques. La galerie d’admirateurs d’Hitler qu’il rassemble a en effet tout de la cohorte de disciples, si dispersée et éclectique soit-elle. Bien sûr, l’entreprise aurait pu être plus ambitieuse, mais la vigueur des portraits et la force d’analyse s’en seraient alors trouvées délayées. Arnaud de la Croix a préféré miser sur une sobriété davantage éclairante quant aux motivations de l’engouement, quand ce n’est de la passion, que déclencha le Führer auprès de personnalités ô combien différentes. Ils sont français, étasunien, italien, belge, allemand, anglais, arabe ; nés entre les années 1850 et l’aube du XXe siècle ; aviateur, cinéaste, écrivain, théologien, grand Mufti, philosophe ou encore… dictateur à leur tour ; et sur chacun de ces parcours, qui ne laissait pas nécessairement présager une dérive vers l’allégeance au totalitarisme, se dressa à un moment la silhouette de celui qui incarne le Mal absolu.Bien sûr, un antisémitisme de fond facilite leur adhésion aux thèses nazies et rend pour ainsi dire naturelle leur croyance dans le caractère providentiel d’Hitler pour régler la « Question juive ». Le cas Henry Ford est à cet égard étonnant, dans la mesure où ce sont certainement les quatre volumes de The International Jew , manière de réécriture des Protocoles des sages de Sion qu’il publie entre 1920 et 1922, qui inspireront plusieurs chapitres de Mein Kampf . Un portrait de l’industriel aurait même trôné dans le bureau d’Hitler, thuriféraire de la Ford T, et un lourd soupçon de financement de la NSDAP via des fonds provenant de Detroit subsiste encore aujourd’hui parmi les historiens. Aucun doute par contre quant au rôle joué par la filiale de la Ford Motor Company dans la construction de camions pour la Wehrmacht. Le renvoi de balle est logique : Ford se montrera très élogieux par rapport à la lutte contre le chômage menée en Allemagne de l’époque et se serait bien vu serrer la main à son modèle en politique sociale, au congrès de Nuremberg de 1939, si l’histoire n’en avait décidé autrement…La présence de deux autres Américains dans l’ouvrage révèle que l’aura d’un homme peut s’exercer sur des tempéraments antipodiques, et à des degrés très variables. Il y a d’une part Charles Lindbergh, homme d’action à la vie tumultueuse et meurtrie par la mort tragique de son bébé en 1932, véritable incarnation de l’ American way of life , qui rencontrera Hitler dans le contexte des Olympiades de Berlin en 1936. C’est principalement la menace soviétique qui le poussera à voir en Hitler un rempart à la décadence globale de l’Occident. Ce type de discours perdurera davantage dans les propos de l’aviateur que sous la plume de l’écrivain Lovecraft, dont la haine judéophobe sera un moment en phase avec celle de l’Allemagne de 1933 et lui fera même écrire à l’époque qu’Hitler, tout grotesque et barbare fût-il, était «  profondément sincère et patriote  ». Une opinion que le créateur du Mythe de Ctulhu , réactionnaire authentique doublé d’un suprémaciste blanc, ne maintint pourtant pas jusqu’au bout d’une existence qui, de toute façon, s’acheva en 1937, bien avant les grandes conflagrations et les horreurs de l’Holocauste. Le Duc de Windsor et ex-roi d’Angleterre Edouard VIII, lui, les vécut et leur survécut, pourtant il s’estimait en droit de déclarer, dans un entretien privé : «  [Hitler] killed only six millions of them. He didn’t finish the job  ».Pas question de parité dans cet ensemble ; bien que de nombreuses études aient démontré que la barbarie n’avait pas de sexe, il reste clair que la célébrité à l’époque reste l’apanage des mâles. L’exception la plus notable demeure Leni Riefenstahl, dont on connaît la place privilégiée qu’occupent ses longs métrages (grandes messes du Reich, exploits des dieux du stade) au sein de l’usine à propagande que fut le cinéma nazi. Ainsi Mick Jagger avait paraît-il visionné plus de vingt fois Le Triomphe de la Volonté , et Andy Warhol n’était pas indifférent à l’esthétique de « la Riefenstahl », comme la nommait Hitler. Entre eux deux régnait un mystérieux magnétisme,  que la réalisatrice expliquait en ces termes à La Revue belge en 1939 : «  Vous croyez qu[‘]Hitler est fou, sanguinaire et fanatique. Vous devriez le voir la nuit, à son balcon, admirant le ciel étoilé, parlant de Wagner, sans un mot sur la politique… […] Lorsque que quelque chose l’émeut, il a des larmes dans les yeux, mais l’instant d’après il est méconnaissable dans sa fureur. Il parle sans arrêt, mais ne discute jamais  ».Moins que ses talents d’orateur, c’est aussi «  la couleur et la tristesse des yeux d’Hitler  » qui frappe l’écrivain et journaliste français Robert Brasillach, lorsqu’il l’entrevoit en 1937. Et Léon Degrelle, prétendant avoir reçu à l’oreille de la part de son Dieu vivant l’aveu qu’il aurait voulu ce fier Wallon pour fils, scrute à son tour «  ses yeux clairs, si sensibles, à la flamme simple et rayonnante  ». Une vision du monde, voilà au fond ce que partagèrent toutes ces individualités avec leur idole, momentanée ou d’une vie ; un regard exalté de mauvais démiurge, ivre de domination et, comble de l’abjection, imperméable…

Solombre

"C’est durant la nuit que la poésie s’éveille ! Celle des amants, des enfants dont les « pattes nues» effleurent,…

Chronique du rattachement de la Belgique au Congo,

Cela devrait se passer sur une petite place, derrière l’église Saint-Boniface à Ixelles-Elsene, dans le triangle du quartier Matonge. Une plaque en émail, lettres blanches sur fond bleu, apposée sur un mur : « Place-Patrice Lumumba-Plein, Premier ministre de l’État indépendant du Congo, 1925-1961 ». Mais la bourgmestre et le collège échevinal de la commune n’en veulent pas, depuis de longues années, et découragent toutes les initiatives, y compris clandestines, en ce sens. Cela pourrait aussi se passer, carrément, sur la place des Martyrs, et plus exactement sous le monument de ladite place : le Collectif Manifestement voudrait y inhumer la dépouille (ou le peu qu’il en reste) de l’homme politique congolais, assassiné dans les circonstances que l’on connaît (vraiment ?), en janvier 1961. Mais ici aussi, ça coince. Ce qui ne serait peut-être pas le cas si… le royaume de Belgique était tout simplement rattaché à la république du Congo. Une plaisanterie ? Une aberration ? Une incongruité ? On n’oserait pas dire « une blague d’étudiants », car le Collectif Manifestement se fendrait aussitôt, en pleines vacances d’été, d’un droit de réponse au Carnet , tout ce qu’il y a de plus sérieux… Bye Bye Belgium D’ailleurs, cette idée du rattachement de la Belgique au Congo n’est pas si neuve : les animateurs du collectif (parmi lesquels Laurent d’Ursel, Xavier Löwenthal, Maurice Boyikasse Buafomo, Serge Goldwicht, et beaucoup d’autres qui ne se comptent pas que sur les doigts d’une seule main) y ont pensé, bien avant qu’un soir de décembre 2006, le journal télévisé de la RTBF ne diffuse son Bye Bye Belgium , mémorable canular (un «  fake news  », dirait Donald Trump) qui n’a pas fait que du bien au journalisme : la Flandre avait voté son indépendance, la Belgique implosait de Knokke à Martelange, et le roi Albert II, contraint à l’exil, avait trouvé refuge, où ça ? au Congo, justement… Colette Braeckman, éminente journaliste ès-Congo, n’avait-elle pas elle-même écrit dans Le Soir , en janvier 2007, à propos de ce rattachement improbable : «  Un ‘rattachement’ de ces quelques arpents de terre (la Belgique, NDLR) à un Congo 80 fois plus vaste est évidemment une aberration géographique, mais finalement pas plus folle que le fait colonial lui-même où des quidams prétendaient ‘découvrir ‘, ‘civiliser’, et ‘mettre en valeur’ des terres qui, on le saura plus tard, sont peut-être le berceau de l’humanité. (…) Comment, après cela, lorsque le premier, le deuxième et le troisième degré s’entremêlent, encore qualifier de ’pochade’ l’initiative du ‘rattachement’ ?  » C’était il y a dix ans, déjà…Une décennie, et donc l’occasion toute trouvée pour narrer à ceux qui l’ignoreraient encore, dans un livre-album lesté de documents, tracts et photomontages, les prolégomènes, les suites, et pas encore les conclusions (toujours à venir) de ce rattachement potentiel, improbable, qui ne fait qu’alimenter cette lancinante question subsidiaire : comment envisager les relations entre deux États, deux nations, qui n’ont pas encore trouvé le chemin de l’apaisement, près de soixante ans après une indépendance précipitée, et plus d’un siècle après le rattachement forcé du Congo et de ses populations au bienheureux royaume de Belgique ? La démarche du Collectif Manifestement, derrière ses coups d’éclat, ses manifestations plus ou moins réussies, ses réunions crypto-sécessionnistes et ses déclarations montant souvent très haut dans les tours, pour retomber parfois en fumées et fumeroles, est de poser la question, sur la scène publique, et en dehors des seuls  cénacles politiques (qui vraiment préfèrent ne pas revenir sur le sujet). La main coupée du Congolais À propos du Congo, certains souhaitent que dans le processus de colonisation belge apparaisse clairement la notion de « génocide ». D’autres, que les autorités politiques de l’État belge reconnaissent l’asservissement, la maltraitance et l’exploitation forcenée des populations. Les mêmes et d’autres encore, demandent qu’à tout le moins l’histoire de la colonisation ne fasse plus l’objet de tabous, et que, par exemple, la participation de la Belgique à l’assassinat de Lumumba, en armant les bras des tueurs, soit reconnue comme telle. Et d’autres toujours (ça fait quand même du monde…), que toutes les statues du roi Léopold II ne soient pas déboulonnées des places publiques – on ne renie pas l’histoire – mais mentionnent autre chose qu’un roi « bâtisseur », « anti-esclavagiste », « bienfaiteur », « porteur de valeurs civilisées »…etc. C’était l’une des premières actions du Collectif Manifestement : le 22 décembre 2006, les plus motivés d’entre eux se réunirent au pied de la statue équestre de Léopold II à Ostende. S’y trouvent également des statues de Congolais nus, dont la main de l’un d’entre eux avait été sectionnée par un opposant à la cause léopoldiste, allusion à la sinistre pratique des « mains coupées ». Le Collectif Manifestement, en acte symbolique de réparation, greffa une main, blanche celle-ci, sur le bras noir du malheureux amputé… Deux cents pages plus loin, arrivé au bout de cet ouvrage rigoureusement foutraque, qui pousse la logique du rattachement jusqu’au bout du délire (inhumer Léopold II et Lumumba côte-à-côte à Kinshasa), on ne sait plus trop quels argument invoquer pour réfuter le rattachement de la Belgique (ou ce qu’il en reste) au Congo (et ce qu’il reste à y faire…).…