grand vint, nuåjes noirs (fragment de Ète là, avèc)

1

lés sôs i-ont afére
d’ète pardonés ? leûs rachènes i m’ pôchin.n’tè
jè n’ sé qwa fêre par intinde dire
ch’ést leû n-amôde insi

* les saules ont-ils besoin
de se faire pardonner ? leurs racines me câlinent
je ne sais que faire par ouï-dire
c’est leur façon de vivre

2 pouqwa s’agriper
d’sus l’ôte dike èl rosiô d’ criyer
mèm’m-iô
mème tière,
mème péis

* pourquoi s’accrocher
sur l’autre rive le roseau de crier
même eau
même terre
même pays

3

pouqwa s’incourir
ès’ piérde, tournants
après cantournants èl plaki
i contin’wue à s’impinanjer
d’dins l’ mème trô *
pourquoi fuir
se perdre de méandres
en méandres la mare
continue à s’ancrer
dans le même creux
4 pouqwa m’ moutrer du dwat
èm’ fêre dés nwårs-ieus
m’érwer dés cayôs jé n’ su fonk in plaki
jé m’ té, èj dors
jé n’fé d’ l’ombe à pérsone *
pourquoi me narguer
me faire des yeux noirs
me lancer des cailloux je ne…

   lire la suite sur   REVUES.BE


FIRST:xfirstword - "grand vint, nuåjes noirs (fragment de Ète là, avèc)"
stdClass Object ( [audiences] => [domains] => )

Ceci pourrait également vous intéresser...

CHAMPS DE BATAILLE

Éric Derkenne a fait du visage le théâtre de ses précises opérations.Jour après jour cerné de lignes ombrageuses, le siège du combat se disloque en de sombres cavités. Les yeux, les oreilles, les narines, la bouche sont autant de gouffres que l'artiste sonde inlassablement et qui emportent celui qui les scrute dans des tourbillons vertigineux. Les têtes prennent corps et dans ce bataillon de figures totémiques, chaque soldat se distingue grâce à une infinité de détails graphiques.Parti d'un bigbang de formes colorées et isolées dans l'espace, Éric Derkenne a mis en place au fil des ans une méthode précise et immuable, un réseau de circonvolutions de cercles et de serpentins qui envahit la feuille blanche, donnant naissance à d'énigmatiques portraits. Tel une « dentellière du stylo à bille », il s'est abîmé avec application dans ce lent ouvrage de tissage, d'entrelacement de lignes, ceignant sa propre image, par maints assauts répétés. À l'identité qui défaille, Éric Derkenne a répondu…

Depuis ce jour

Depuis ce jour, j'ai été adoptée par les familles de Papa et Maman. Pourtant, je suis heureuse. Depuis que ses parents sont décédés, Colette, sept ans, habite chez Tante Jane et Oncle Jean, qui la considèrent comme leur quatrième fille. Le jeudi, elle rend visite à sa soeur, qui réside chez Tante Antoinette, et, la fin de semaine, les deux fillettes retrouvent leur frère chez leurs grands-parents. Malgré quelques vagues de nostalgie et les visites au cimetière, elle vit heureuse en rêvant aux enfants qu'elle-même aura un jour. Un album abordant avec infiniment de sérénité et de simplicité la question du deuil des parents et de l'adoption par la famille. Des croquis rehaussés de lavis aux teintes chaudes ajoutent à la douceur…