Moussa a traversé la mer, a marché longtemps, s’est caché dans un camion, a marché encore. Arrivé à Bruxelles, la faim, la fatigue et le froid ne se sont pas tus.
Marleen a encore de longues années à tenir, sans soutien, à l’abri des regards. Boire beaucoup, regarder la télé, boire encore sont ses seules occupations. Quand il frappe à sa porte et lui demande le gîte, elle accepte.
Entre les deux, une relation se noue, entre dépendance et affection, jusqu’au drame.
Moussa vient d’arriver à Bruxelles au terme d’un périple fou depuis sa Guinée natale. Mû par l’espoir de gagner l’Angleterre et d’y trouver un avenir meilleur, il erre dans la grisaille de la ville, affamé jusqu’au vertige, sans endroit où loger autre que les abris de carton où il croise ses semblables.Marleen a la soixantaine tristounette, elle est veuve et vit seule, les enfants ont quitté la maison et ne donnent plus de nouvelles. Elle sait qu’elle finira sa vie sans réel souci matériel, mais elle souffre de solitude. Ses seuls contacts se résument aux commerces du coin et au bistrot où elle est bonne cliente, et au face-à-face avec son écran de télévision. Sans réelle perspective réjouissante.Lorsque Moussa l’aborde devant sa…