Auteur de Très doucement
Jacques Sojcher est un errant. Un nomade glissant d’une aventure à l’autre. D’une idée à l’autre. D’un état de réel à un autre. Le lire est un bonheur. Le lire un jour caniculaire d’été a tout du petit vent frais inespéré. C’est que tout, ici, est « léger ». Aérien même.À lire le quatrième de couverture, on aurait pu s’attendre à tout le contraire :
Et s’il n’y avait que la voix qui parle, qui appelle, qui voudrait être musique, extase de souffle, sans conscience, sans images.
À trouver dans ce Très doucement une poésie comme tournée sur elle-même, observant à l’infini son propre nombril. Mais non. Rien de tout cela, ici, fort heureusement. Bien sûr…
    
Presque dix ans après Tout le monde fait caca , les deux acolytes remettent le couvert à partir d'une constatation tout aussi évidente. On retrouve même ici le fameux roi lion en cape rouge qui, sur son pot, faisait la couverture. Dans ce grand et solide cartonné, chaque page de droite répond à celle de gauche selon un schéma cocasse qui a fait ses preuves : A a peur de B mais B a peur de C. Parfois même A a peur de B et B a peur de A. Un exemple? Sur la couverture, la souris verte – qui déguste un cornet glacé – fait peur à l'éléphant à casquette. Mais, le temps de tourner la page, le rongeur au museau pointu abandonne son dessert sans demander son reste… par peur du chat gris. Ce même chat gris qui, à la vue du bain qui coule, va grimper au rideau! Quant à l'éléphant à casquette, on le retrouvera plus tard, semant l'inquiétude dans une colonie de fourmis… avant de faire grise mine à l'idée de se retrouver tout seul. Les "réactions en chaîne" sont menées tambour battant. Et la chute inattendue fera plaisir…
    
174 images accompagnées de questions philosophiques, poétiques ou pratiques pour voir…