Trèfle incarnat réunit deux suites de vingt poèmes inspirées respectivement par les oeuvres de Francis Bacon et de Paul Klee. Chaque poème – d’une longueur fixe de dix-sept vers – renvoie précisément à un tableau de ces deux peintres. Bien au-delà d’une démarche descriptive, il s’agit de dégager le complexe de sensations qui trouve son motif dans la vision pour s’élever jusqu’à l’expression. L’expérience poétique tend alors la main à l’expérience picturale – non pour prendre sa place mais pour en révéler les possibles, pour en signaler les complicités, pour alerter notre vision sur des toiles de Francis Bacon, de Paul Klee. La parole poétique de Rose-Marie François donne à voir, elle fait apparaître en dépaysant le lecteur pour mieux le familiariser avec l’insolite des formes et des couleurs de deux artistes parmi les plus important du XXe siècle.
Dans ce recueil, Rose-Marie François propose l’exercice d’imagination suivant : écrire 40 poèmes de 17 vers à partir de peintures de Francis Bacon et de Paul Klee. On commence par Bacon et son tableau L’homme au chien. Elle écrit : « Surtout, loin de Magritte, / ne va pas te fondre au tableau. / Tiens le mauve à distance, / à l’horizon de l’oeuvre. / Il nous suffit de fixer la faille, / le peu d’humain / par où entre et sort l’empathie ».
19 autres poèmes se succèdent et les vers ont en commun de parler du corps humain souvent déformé, de l’homme, de visages borgnes, de chair et de brûlure. L’atmosphère est d’une noirceur froide teintée de triste mélancolie. Les mots sont hachés et saccadés, le souffle…
Rien dans cette longue confidence qui ne soit placé sous le signe de l'amour. Il y a d'abord celui…
« La poésie est comme la philosophie – ou devrait au moins faire comme elle,…