Témoignages sur la syntaxe du verbe dans quelques parlers français de Belgique




DOCUMENT(S) ASSOCIÉ(S)

Table des matières

ABRÉVIATIONS

INTRODUCTION
A. LE PARLER FRANÇAIS DE BELGIQUE
B. LA DIVERSITÉ DES PARLERS FRANÇAIS DE BELGIQUE
1. Langage oral
II. Langage écrit
III. Profession et habitat
C. LE FRANÇAIS DIALECTAL .
D. LES HABITUDES PARALINGUISTIQUES
I. Témoignages sur les habitudes paralinguistiques d'un français rural
II. Les tics et les chevilles
III. Les phrases proverbiales
IV. Trois conversations .

LES TÉMOIGNAGES
A. ORIGINE ET CHOIX DES DOCUMENTS
B. VALEUR ET PRÉSENTATION DES TÉMOIGNAGES
I. Valeur des témoignages .
II. Valeur des indications topographiques etc.
III. Indications sur le langage et sa qualité sociale
IV. Les quatre «octaves» du langage .
C. INDICATIONS RELATIVES AUX TÉMOINS

LE VERBE

CHAPITRE PREMIER : Les Temps

A. LES TEMPS SIMPLES DE LA LANGUE PARIÉE
I. L'imparfait du type je venais vous demander
II. L'imparfait de fiction
III. Les temps hypocoristiques
a. l'imparfait .
b. Le plus-que-parfait
IV. Le futur et le conditionnel après si hypothétique
a. Le futur
b. Le conditionnel, voir p. 103
V. Le présent à valeur de futur
VI. Concurrence entre le futur simple et le futur périphrastique, voir. p. 64.

B. LES TEMPS QUI SONT EXCEPTIONNELS DANS L'USAGE ORAL
I. Le passé simple et les temps apparentés
II. Il, fut et il eut dans l'usage oral
III. Le passé simple dans le langage oratoire
IV. Les formes anormales du passé simple et le langage plaisant
V. Les temps «apparenté»
a. Le passé antérieur .
b. Le subjonctif imparfait
c. Le subj. plus-que-parfait
VI. Usages particuliers du subj. imp. et plus-que-parfait
a. Dans la langue juridique
b. Dans le langage plaisant
c. Dans la langue écrite non littéraire
VII. Concurrence entre le passé simple et un autre temps
a. Le passé composé
b. L'indicatif imparfait
c. Le plus-que-parfait

C. LES FORMES COMPOSÉES
I. Le futur périphrastique
a. Concurrence avec le futur simple
b. Les futurs du type il veut pleuvoir
II. Le passé du type il vient de partir .
III. Le factitif et les autres formes employées avec l'infinitif
IV. Les formes composées avec le participe passé
a. Choix de l'auxiliaire
b. L'auxiliaire et l'aspect
c. L'auxiliaire dans le fr. pop. des Flamands
d. L'emploi des divers temps composés .

D. LES FORMES SURCOMPOSÉES
I. Dans les subordonnées de temps
II. Elle a eu fini à quatre heures
III. J'ai eu tout de suite fini .
IV. L'irréel dans des propositions qui se rapportent au passé
V. Le recul dans le passé ou l'indétermination .
VI. Les surcomposés du type il a été parti, il a été venu

E. LE FACTITIF ET LES LOCUTIONS FORMÉES AVEC L'INFINITIF
I. Les futurs périphrastiques, voir p. 64.
II. Le passé du type il vient de partir, voir p. 66.
III. Le factitif
a. Je vous laisse savoir que
b. Valeur factitive donnée à certains verbes
c. Les expressions du type faire amuser
IV. Quelques auxiliaires d'infinitif .
a. Empiétement de savoir sur pouvoir
b. Méconnaissance de l'expression je ne saurais
c. Pouvoir employé pour savoir .
d. Savoir dedans, savoir dans qqch., voir p. 208.

CHAPITRE SECOND : Les modes personnels

A. LE SUBJONCTIF
I. Les succédanés du subjonctif
a. Le conditionnel
b. Le futur simple
c. Les succédanés périphrastiques
II. L'indicatif pour le subjonctif .
a. La «pyramide» des subjonctifs .
b. L'indicatif imparfait pour le subjonctif présent ou imparfait
c. Le futur simple au lieu du subjonctif présent
d. Voilà employé au lieu d'un subjonctif
III. Le subjonctif pour l'indicatif
IV. Le subjonctif ou l'indicatif pour l'infinitif

B. LE CONDITIONNEL
I. Le conditionnel pour le subjonctif, voir p. 87. II. Le conditionnel après si hypothétique .

C. L'IMPÉRATIF
I. Rareté de certaines formes dans la langue populaire
II. Passe-toi-z-en
III. L'ordre des pronoms compléments
IV. Baille-me-le
V. Donne-lui pas
VI. Voir après l'impératif ou après d'autres formes
VII. L'expression de l'injonction dans un français rural
VIII. Les auxiliaires d'impératif dans le fr. des Flamands
a. Voulons-nous jouer?
b. Laissons voir ce qui se passe
IX. Savez, indicatif ou impératif, voir p. 113.

D. LES FORMES À VALEUR MODALE ATTÉNUÉE
I. Le jus coulait, mais coule, coule, coule
II. La ferme; pas touche
III. Les infinitifs du type fiche, touche; dodo
IV. Les impératifs-interjections
a. Allez marquant l'étonnement
b. Va, là et çà dans le fr. de SM
c. Tchê!
d. Formes provenant de (se) taire
c. Dis, dites
f. Dire dans les incises, voir pp. 176-177.
g. Savez, savez-vous, etc.

CHAPITRE TROISIÈME : Les modes impersonnels

A. LE PARTICIPE PRÉSENT ET L'ADJECTIF VERBAL
I. Les participes présents employés comme adjectifs ou comme noms
II. Le gérondif et les expressions équivalentes
a. Tout en courant et on le prouve par montrer dans le fr. pop. des Flamands
b. En vous attendant, recevez
III. Le participe employé avec une syntaxe de forme personnelle
IV. Ma soi-disante vocation
V. Le participe présent employé sans en dans la langue parlée
VI. La place des mots qui suivent en dans le gérondif

B. LE PARTICIPE PASSÉ
I. Accord
a. Participes employés avec avoir ou avec un pronom réfléchi
b. L'influence de l'ambiance sur l'accord du participe
c. La viande que j'ai faite cuire, voir pp. 119, 120 et 121
II. La place du participe passé .
a. Le participe placé avant le nom : un fichu caractère
b. Le participe rejeté après le complément (objet direct ou indirect)
c. Le participe rejeté après là ou ici

C. L'INFINITIF
I. La proposition infinitive
a. La proposition introduite par une autre préposition que pour
b. La proposition introduite par pour
1. Le sujet n'est pas indispensable à la clarté de la phrase
2. Le sujet de l'infinitif, en général différent de celui de la proposition principale, est indispensable à la compréhension de la phrase
c. La proposition infinitive construite directement
d. La place du sujet dans la proposition infinitive
e. La place de l'objet direct ou indirect par rapport à l'infinitif
II. L'infinitif après un que comparatif
III. L'infinitif substitut
a. Propositions coordonnées ayant le même sujet
b. Coordonnées ayant des sujets différents
c. Propositions infinitives ayant une certaine autonomie, et jointes à ce qui précède par un rapport de pensée plus que par un lien grammatical .
d. Je l'ai averti savoir s'il viendra
IV. Infinitifs coordonnés, joints de façon différente au verbe dont ils dépendent
V. L'infinitif attribut .
VI. Infinitif employé avec un sujet non exprimé différent de celui du verbe dont il dépend .
VII. La construction du type un tapis pour battre
VIII. La construction du type il n'a que lui à penser
IX. L'emploi de de au lieu de à avant certains infinitifs compléments
X. L'infinitif substantivé dans le fr. des Flamands
XI. Ce n'est pas à étonner

CHAPITRE QUATRIÈME : Régime et Voix
A. LE RÉGIME DES VERBES .
I. Régime anormal avec les pronoms seuls
a. Régime direct pour un régime indirect
1. Avec les pronoms relatifs
2. Avec les autres pronoms
3. La locution avoir besoin .
b. Régime indirect pour un régime direct
c. Pour t'en revenir
d. Ne savoir de rien
e. Datif ou accusatif du pronom avant un infinitif
II. Régime anormal avec les substantifs comme avec les pronoms
a. Régime non direct au lieu du régime direct
1. Semer au blé; couper au bois
2. Chercher après qqn; parier pour cent francs
3. Faire du malin; ,faire de ses embarras
4. Soigner pour
5. Ne savoir de rien, voir p. 143
6. Espérer de ; faillir de, etc.
b. Régime direct donné à des verbes neutres ou à des verbes qui demandent un régime non direct1. Sortir, apprendre, fournir, parler, etc.
2. Marier qqn
3. Coûter et jouer
4. J'habite la ville dix ans
5. Elle pleure qu'elle a mal
c. Attraction ou interversion des régimes .
d. Compléments unis au verbe par une préposition différente de celle du français normal

B. LA VOIX; LA FORME RÉFLÉCHIE
I. Développement des formes passives
a. Je suis appris ; je suis livré
b. Elle est fini(e) de peindre
c. Le passif dans la langue administrative
d. Le passif dans le fr. des Flamands
e. Devenir employé comme auxiliaire du passif
II. Valeur passive donnée à des formes actives
III. La forme réfléchie . .
a. La forme non réfléchie pour la forme réfléchie
b. Baigner, coucher, promener, etc.
c. Les formes réfléchies après faire ou envoyer
d. La forme réfléchie au lieu de la forme non réfléchie
e. Je me pense, je me songe

CHAPITRE CINQUIÈME : Le Verbe et son entourage (Rapports avec le sujet; ordre des mots)
A. L'ACCORD DU VERBE
I. Accords semblables dans les divers fr. régionaux
a. Accord «mécanique» avec l'élément qui précède
b. Accord «sémantique» dans la langue parlée courante
c. Paul reviennent samedi
d. Accord avec la troisième personne (surtout du singulier) quel que soit le sujet .
e. Omission de l'accord du verbe quand plusieurs sujets le suivent; accord à la troisième personne quand les sujets sont de personnes différentes
II. C'est au lieu de ce sont
III. Ce ou ça peuvent être
IV. L'accord avec le relatif qui
V. L'accord avec l'interrogatif qui

B. LES FORMES IMPERSONNELLES
I. Les auxiliaires employés de façon impersonnelle
II. Les formes impersonnelles passives dans la langue administrative, voir p. 162.
III. Verbes employés de façon impersonnelle dans le fr. pop. ou vulg. des Flamands
IV. Il fait marqué ; il fait pluvieux etc.
V. Il a l'air que (employé de façon impers. ou pers.)
VI. Il ou ça me ,fait de la peine que...
VII. Quelques emplois de falloir
a. On faut
b. Il faut mieux
c. Il me faut faire, suspect dans certains milieux

C. LES INCISES .
I. La multiplicité des incises dans la langue pop.
II. Paraît
III. Le temps des incises

D. LA PLACE DES PRONOMS PAR RAPPORT AU VERBE
I. Les constructions du type il l'a voulu perdre, il s'est venu laver, dans la langue littéraire et dans le fr. pop. ou dialectal
II. L'ordre des pronoms objets direct et indirect, voir p. 104.
III. L'ordre des pronoms dans le fr. pop. des Flamands
IV. La place de quoi
V. L'inversion du pronom sujet
a. Dans les incises
b. Inversions usitées dans les parlers fr. de Belgique
1. Une inversion du fr. des Flamands : Serait-il tombé, je l'entendrais
2. L'inversion après certains adverbes
3. La construction du type Combien de jeunes gens ont-ils été envoyés?
c. L'inversion du pronom dans l'interrogation
1. Les subordonnées à forme d'interrogation directe
2. L'inversion du pronom dans la parlure vulg. et dans la parlure bourg.

CHAPITRE SIXIÈME : Quelques locutions verbales caractéristiques
A. LES LOCUTIONS FORMÉES AVEC UN ADVERBE
I. Les expressions du type tirer dehors, tomber en bas
II. Les expressions du type bouillir dehors, avoir en bas
III. Les expressions du typo travailler pour, partir sans

B. LES LOCUTIONS FORMÉES AVEC FAIRE
I. Les expressions du type cela fait ancien
II. Cela m'a ,fait drôle .
III. Les expressions du type Fais grand garçon
IV. Faire du malin, faire de son nez, voir p. 146.
V. Faire ennuyer, etc., voir p. 80.
VI. Faire devenir, voir p. 81.
VII. Les expressions du type faire pluvieux et celles du type faire gai

C. LES LOCUTIONS FORMÉES AVEC AVOIR .
I. Les expressions du type avoir bon, avoir dur
a. Avoir facile, avoir difficile
b. avoir dur
c. Avoir commode, avoir simple, avoir court, etc.
II. Avoir loin (à aller)
III. L'avoir facile, l'avoir dur(e), etc.
IV. Les expressions qui expriment le bien-être, le plaisir, etc. : avoir bon, avoir juste, etc.
V. Avoir bon, avoir faux, etc.
VI. Avoir (de) bon
VII. Tu auras moins bon (qqch. de moins bon)
VIII. Avoir (qqch.) propre
IX. Avoir dehors, avoir dedans, etc.

D. LES LOCUTIONS FORMÉES AVEC POUVOIR ou SAVOIR
I. Les expressions du type savoir dedans, savoir dehors, savoir en bas, etc. .
Remarque sur le parallélisme des expressions du type il fait bon et j'ai bon, et sut celui des expressions du type avoir dehors et savoir dehors
II. Poils les confusions entre bouvoir et savoir, voir pp. 81-84
III. Ne savoir de rien, voir p. 143.
IV. Ne pouvoir mal .
V. En pouvoir
E. LES LOCUTIONS FORMÉES AVEC ALLER
a. Le futur périphrastique, voir p. 64.
b. L'expression aller bien à quelqu'un (ça lui va bien)
F. LES LOCUTIONS FORMÉES AVEC VOULOIR ET LAISSER
a. Vouloir, auxiliaire ou semi-auxiliaire du futur, voir p. 65
b. Laisser employé comme factitif voir, p. 80
c. Vouloir et laisser employés comme auxiliaires de l'impératif voir p. 104
G. TOMBER FAIBLE

CONCLUSION

BIBLIOGRAPHIE

INDEX


AVIS D'UTILISATEURS

FIRST:iii iv expression accord vi subjonctif forme verbe sujet infinitif auxiliaire locutions formÉes vii place conditionnel participe inversion impératif fr. pop. valeur régime direct régime proposition infinitive passé simple indicatif incises futur simple futur périphrastique futur fr. construction - "Témoignages sur la syntaxe du verbe dans quelques parlers français de Belgique"
stdClass Object ( [audiences] => [domains] => Array ( [0] => 9512 ) )

Ceci pourrait également vous intéresser...

Études de syntaxe descriptive. Tome I : La conjonction «si» et l'emploi des formes verbales

À propos du livre (texte de l'Avant-propos) Dès que l'on entreprend quelques fouilles en profondeur dans la «littérature» consacrée à notre langue, on reste confondu devant l'extraordinaire efflorescence qu'elle a connue depuis que, voici maintenant plus de six cents ans, se sont fait entendre en Angleterre, pour des raisons historiques fort évidentes, les premiers balbutiements de la grammaire française. Alors, pourquoi une nouvelle pierre à un édifice déjà si monumental? D'abord, parce qu'en fait, du point de vue où nous entendons nous placer, on ne peut guère considérer qu'avant 1850 environ, des contributions importantes et directes aient été apportées à l'élaboration d'une sorte d'atlas anatomique du français. Non point que nous visions à contester les immenses mérites des défricheurs, ni que nous estimions devoir anéantir d'un trait de plume quelque deux cents ans de patiente ciselure. Renan avait certes raison de s'écrier : «Ah! ne dites pas qu'ils n'ont rien fait, ces obscurs beaux esprits dont la vie se passa à instruire le procès des mots et à peser des syllabes. Ils ont fait un chef-d'oeuvre, la langue française. Ils ont rendu un service inappréciable à l'esprit humain… en nous préservant de cette liberté indéfinie qui perd les langues, en traçant autour de nous ces précieuses limites qui nous obligent à torturer dix fois notre pensée avant de l'avoir amenée à un cadre possible et vrai.» Mais s'il est établi que les Malherbe, les Vaugelas, les Bouhours, les d'Olivet et tant d'autres encore ont forgé collectivement une des plus fines mécaniques de communication qui se puisse concevoir, il n'en reste pas moins qu'aucun d'entre eux — sauf peut-être, dans une certaine mesure, Condillac — n'a jamais pu se dégager d'un pragmatisme tendant à rechercher avant tout des règles et des normes et débouchant en dernière analyse sur l'édification d'une langue de caste : la préoccupation, naïvement avouée par l'Académie à propos de l'orthographe, de distinguer «les gents de lettres… d'avec les ignorants», on la sent présente à des degrés divers, dans toutes les discussions et dans tous les traités, bien au-delà de l'effondrement de l'ancien régime et du type de société qu'il représentait. Il est bien certain qu'après la réorientation imprimée à la philologie en général par l'école allemande et à la «romanistique» en particulier par Diez et ses émules, la linguistique française ne pouvait en rester à cette conception étroite et essentiellement «dirigiste» de son objet. À la grammaire de l'honnête homme devait inévitablement se superposer la grammaire de l'homme de science, soucieuse non de ce qui doit ou devrait être, mais de ce qui est, et attentive à saisir dans les modes d'expression le reflet des structures mentales. L'histoire de la grammaire descriptive du français est dès maintenant jalonnée de grandes synthèses et marquée de noms illustres. Les arbres, toutefois, ne doivent pas nous empêcher de voir la forêt : les grands maîtres d'oeuvre, qu'ils s'appellent Nyrop, Brunot, Sandfeld, Damourette et Pichon, Le Bidois, De Boer ou Tobler — nous citons sans choisir — savent fort bien ce qu'ils doivent à l'immense armée des obscurs collecteurs de documents et des modestes auteurs de monographies. Or, qu'il s'agisse de synchronie ou de diachronie, l'ère de ces monographies n'est nullement révolue. D'une part, l'exploration des strates anciennes du français est loin d'être achevée. N'a-t-il pas fallu attendre nos années soixante pour voir paraître les index complets — dans le seul domaine lexical — des tragédies de nos grands classiques? N'entamons-nous pas à peine les expériences d'application de la cybernétique aux dépouillements lexicographiques? D'autre part, aussi longtemps qu'un système linguistique demeure vivant dans l'usage, il évolue à la fois dans sa structure, dans son fonctionnement et dans ses éléments constitutifs. La phonétique expérimentale a prouvé que, d'une génération à l'autre, la prononciation subit de menues atteintes dont le cumul se traduit, à la longue, par des cassures extrême-ment nettes. Le phénomène est moins perceptible en morphologie, mais il est patent dans le domaine du matériel lexical et l'observateur attentif en retrouve les effets dans le vaste secteur de la syntaxe. L'étude descriptive de la langue s'appliquant à une masse de faits en perpétuel devenir, il est inévitable qu'elle doive sans cesse se dépasser, se préciser et se corriger sur une multitude de points de détail. Les deux monographies que nous proposons au lecteur décrivent, l'une, l'éventail des procédés dont use la langue pour exprimer l'interrogation, l'autre, la concurrence des formes verbales dans les propositions auxquelles la conjonction «si» sert de commun dénominateur, mais qui, pour le reste, se révèlent à l'analyse de valeurs signifiantes fort diverses. Il nous est arrivé, comme à tous les «liseurs» qu'une curiosité intellectuelle bien précise oriente vers les problèmes d'expression, de découvrir des tours au premier abord déroutants et de vouloir dégager à leur propos ce qu'on pourrait appeler les coordonnées de la doctrine. On a beau savoir qu'il y a — et qu'il est presque normal qu'il y ait — «autant de grammaires que de grammairiens, et même davantage», on n'en est pas moins tenté par le besoin de synthétiser toutes les données éparses et de mettre en parallèle les théories et l'usage. De là l'aspect un peu touffu de notre étude, la progression parfois pénible de l'exposé et l'effort que, malgré les sages conseils de la Bruyère, nous imposons ainsi au lecteur. La question se posera peut-être de savoir si nous nous sommes bien cantonné sur le terrain de la grammaire descriptive. Le fait est que nous sommes conscient d'avoir plus d'une fois piétiné les plates-bandes du voisin. Est-ce parfois le domaine de l'esthétique littéraire que nous avons effleuré au passage ou est-ce bel et bien cette stylistique dont on parle tant et pour laquelle chaque spécialiste semble avoir sa petite définition personnelle? Qu'importe, d'ailleurs? Ne sont-ce pas là fautes vénielles au prix de ce péché capital dont nous pourrions nous être rendu coupable en portant, à propos de certains tours, des jugements de valeur? Disons-le tout cru : nous avons donné, çà et là, dans la grammaire normative, autrement dit, dans un «genre» que Madame Vildé-Lot tient pour «dépassé… depuis plusieurs dizaines d'années». Dépassé? Et pourquoi donc? Pourquoi le grammairien ferait-il de cette impassibilité le gage même de son objectivité scientifique alors que le français, objet de son étude, peine et souffre visiblement? Que l'on nous permette de citer ici un excellent syntacticien. Appelant à la rescousse un illustre confrère, Aurélien Sauvageot, H. Glâttli écrivait il n'y a pas si longtemps : «Il n'est pas indifférent, en effet, qu'on fasse d'une grande langue de civilisation telle que le français une langue simplifiée, appauvrie de ses nuances, voire de ses subtilités.» Nous sommes, quant à nous, tout à fait d'accord avec Glâttli pour proclamer que la tâche du grammairien comme du linguiste «ne saurait consister à enregistrer simplement des entorses à la syntaxe, à considérer les fautes de français comme matière d'observation scientifique. Par leurs connaissances et leur instruction, ils devraient se sentir responsables du maintien de la langue». Nous croyons que c'est là une opinion toute de sagesse et qu'à la grammaire descriptive incombe, entre autres missions, celle de servir d'assise à une grammaire normative saine et débarrassée des traditions sclérosées. Au lecteur, à présent, de juger si nous avons bien transposé nos principes dans nos recherches. De toute manière, nous n'avons pas nourri un seul instant l'illusion de faire oeuvre à la fois infaillible et exhaustive, comme parlent les doctes. Nous avons réuni des matériaux, beaucoup…