Sur un air de Glinka : Un défi autour de Dostoïevski


RÉSUMÉ

« Cher Éditeur,
A la suite de notre agréable conversation de ce jour, je tiens à filer par écrit le contenu de nos accords. Je ne suis pas un écrivain mais un homme infiniment amoureux à la recherche d’une femme dont je ne connais que le prénom, Natalia, la profession, hôtesse de l’air intérimaire, et la passion, la lecture de Dostoïevski et, en particulier, de L’éternel Mari ; cette rencontre inénarrable survenue lors d’un vol Moscou-Alma-Ata relève du miracle, du sacré. Vous l’aurez compris : il s’agit pour moi d’une question de survie… »

De l’été 1866 à Odessa, aux alentours de Saint-Pétersbourg en plein hiver 1870, ce récit n’est pas seulement un voyage à travers la Russie, que le cours de l’histoire semble plus que jamais vouloir nous faire redécouvrir, mais aussi un prétexte pour une réflexion sur les relations humaines. Un véritable hommage et clin d’oeil littéraire à Dostoïevski



À PROPOS DE L'AUTEUR
Pascal Vrebos
Auteur de Sur un air de Glinka : Un défi autour de Dostoïevski
La vie de Pascal Vrebos ressemble à une course effrénée qui draine ses activités, ses projets et ses rêves, et qui détonne souvent avec le quotidien des habitudes. Menant son destin au rythme de ses intentions, il convoite l'intensité du vécu depuis les premiers instants de son existence. A trois ans, il dicte des poèmes à sa mère. A dix-sept, il écrit sa première pièce. A vingt-cinq, cosmopolite, souvent entre deux avions, il parcourt le monde et déverse ses propos littéraires aux multiples horizons. De New-York à Moscou - et bien avant la glasnost -, Pascal Vrebos traverse les murs des idéologies et, non sans un certain humour, traque les éclats de vérités... 1952 : naît le 26 mai à Etterbeek. La même année, Eisenhower est élu président des USA et Henri Miller écrit Plexus. 1963 : Prix de poésie du journal Le Soir. Kennedy est assassiné à Dallas. 1965 : Humanités gréco-latines à l'Athénée Royal d'Auderghem. 1969 : Prix de la fondation Charles Plisnier. 1971 à 1975 : Licence en philologie romane à l'ULB. 1970 à 1972 : Rédacteur en chef de Triptyque. 1973 à 1975 : Séminaires de sémiologie théâtrale au Centre de Création et de Recherche sur la Théâtralité et les Origines du Théâtre à Paris. 1974 : Prix de la province du Brabant. Prix de la Jeune Chambre Economique Internationale. Cours et conférences annuels à l'ULB : analyse littéraire théâtre contemporain, théâtre belge. 1975 : Prix Vaxelaire de l'Académie Royale de Langue et de Littérature Françaises de Belgique. Cours à l'Université de Cortland dans la section «Communication and Language» : analyse de textes français. Conférences aux Universités de Cornell et New-York. 1976 : Adaptation du Solitaire de Hammond. Conférence à l'Université de Montpellier. Séminaire à l'Université de Marseille : Le Théâtre en Belgique (D. Gontard). Professeur de dramaturgie française et d'histoire du théâtre au Studio H. Teirlinck (Anvers). 1977 : Adaptation de Peer Gynt de H. Ibsen. Invité au Colloque International de Sémiologie dirigé par A. Ubersfeld au CNRS. Communication sur le plan K et le Théâtre Vicinal. Direction annuelle des stages de l'Académie Internationale du Luxembourg sur la spécificité des textes théâtraux et du jeu (collaboration avec H. Crahay). 1978 : Animation d'un week-end pour comédiens amateurs, les 9 et 10 décembre à Mirwart (avec H. Crahay). 1979 : Entretiens avec Henry Miller. 1980 : Grand Prix de l'Ecriture Dramatique de New-York au festival de Valhalla. Prix de la Société des Auteurs pour l'ensemble de son oeuvre. Création de Follies-Parade à New-York. Belgium Today : Radio Program. Le 9 juin de cette même année meurt Henry Miller. 1981-82 : Création de Follies-Parade à France Culture et à la RTBF. Chroniqueur à la RTBF (radio : Bruxelles 21; télévision : le magazine Ce Soir). Professeur à l'Académie Royale des Beaux-Arts de Bruxelles (cours de sémiologie). Professeur au Conservatoire de Mons. 1984 : Création de Sade Sack à Hollywood. 1985 : Création de L'ultime hallucination à la RTBF, diffusion internationale. 1986 : Vrebos reçoit le Best of California pour Tête de truc. 1987 : Création de La piaule à Paris, au Centre Wallonie-Bruxelles. 1988 : Voyage à travers toute l'Union Soviétique... qui donnera un livre : Le gorbatchoc (interdit en URSS à l'époque!) édité au Cri en 1989. 1990 : Cinq centième émission des Petits déjeuners de Pascal Vrebos, sur les antennes de la RTBF (Bruxelles 21). 1991 : Passe comme journaliste à RTL TVI.

AVIS D'UTILISATEURS

FIRST:xfirstword - "Sur un air de Glinka : Un défi autour de Dostoïevski"
stdClass Object ( [audiences] => [domains] => Array ( [0] => 9174 ) )

Ceci pourrait également vous intéresser...

Le fantastique dans l’oeuvre en prose de Marcel Thiry

À propos du livre Il est toujours périlleux d'aborder l'oeuvre d'un grand écrivain en isolant un des aspects de sa personnalité et une des faces de son talent. À force d'examiner l'arbre à la loupe, l'analyste risque de perdre de vue la forêt qui l'entoure et le justifie. Je ne me dissimule nullement que le sujet de cette étude m'expose ainsi à un double danger : étudier l'oeuvre — et encore uniquement l'oeuvre en prose de fiction — d'un homme que la renommée range d'abord parmi les poètes et, dans cette oeuvre, tenter de mettre en lumière l'élément fantastique de préférence à tout autre, peut apparaître comme un propos qui ne rend pas à l'un de nos plus grands écrivains une justice suffisante. À l'issue de cette étude ces craintes se sont quelque peu effacées. La vérité est que, en prose aussi bien qu'en vers, Marcel Thiry ne cesse pas un instant d'être poète, et que le regard posé sur le monde par le romancier et le nouvelliste a la même acuité, les mêmes qualités d'invention que celui de l'auteur des poèmes. C'est presque simultanément que se sont amorcées, vers les années vingt, les voies multiples qu'allait emprunter l'oeuvre littéraire de M. Thiry pendant plus de cinquante années : la voie de la poésie avec, en 1919, Le Coeur et les Sens mais surtout avec Toi qui pâlis au nom de Vancouver en 1924; la voie très diverse de l'écriture en prose avec, en 1922, un roman intitulé Le Goût du Malheur , un récit autobiographique paru en 1919, Soldats belges à l'armée russe , ou encore, en 1921, un court essai politique, Voir Grand. Quelques idées sur l'alliance française . Cet opuscule relève de cette branche très féconde de son activité littéraire que je n'étudierai pas mais qui témoigne que M. Thiry a participé aux événements de son temps aussi bien sur le plan de l'écriture que sur celui de l'action. On verra que j'ai tenté, aussi fréquemment que je l'ai pu, de situer en concordance les vers et la prose qui, à travers toute l'oeuvre, s'interpellent et se répondent. Le dialogue devient parfois à ce point étroit qu'il tend à l'unisson comme dans les Attouchements des sonnets de Shakespeare où commentaires critiques, traductions, transpositions poétiques participent d'une même rêverie qui prend conscience d'elle-même tantôt en prose, tantôt en vers, ou encore comme dans Marchands qui propose une alternance de poèmes et de nouvelles qui, groupés par deux, sont comme le double signifiant d'un même signifié. Il n'est pas rare de trouver ainsi de véritables doublets qui révèlent une source d'inspiration identique. Outre l'exemple de Marchands , on pourrait encore évoquer la nouvelle Simul qui apparaît comme une certaine occurrence de cette vérité générale et abstraite dont le poème de Vie Poésie qui porte le même titre recèle tous les possibles. Citons aussi le roman Voie-Lactée dont le dénouement rappelle un événement réel qui a aussi inspiré à M. Thiry la Prose des cellules He La. Je n'ai donc eu que l'embarras du choix pour placer en épigraphe à chaque chapitre quelques vers qui exprimaient ou confirmaient ce que l'analyse des oeuvres tentait de dégager. Bien sûr, la forme n'est pas indifférente, et même s'il y a concordance entre les thèmes et identité entre les motifs d'inspiration, il n'y a jamais équivalence : le recours à l'écriture en prose est une nécessité que la chose à dire, à la recherche d'un langage propre, impose pour son accession à l'existence. C'est précisément aux «rapports qui peuvent être décelés entre ces deux aspects» de l'activité littéraire de Marcel Thiry que Robert Vivier a consacré son Introduction aux récits en prose d'un poète qui préface l'édition originale des Nouvelles du Grand Possible . Cette étude d'une dizaine de pages constitue sans doute ce que l'on a écrit de plus fin et de plus éclairant sur les caractères spécifiques de l'oeuvre en prose; elle en arrive à formuler la proposition suivante : «Aussi ne doit-on pas s'étonner que, tout en gardant le vers pour l'examen immédiat et comme privé des émotions, il se soit décidé à en confier l'examen différé et public à la prose, avec tous les développements persuasifs et les détours didactiques dont elle offre la possibilité. Et sa narration accueillera dans la clarté de l'aventure signifiante plus d'un thème et d'une obsession dont son lyrisme s'était sourdement nourri.» Car, sans pour autant adopter la position extrême que défend, par exemple, Tzvetan Todorov dans son Introduction à la littérature fantastique, et qui consiste à affirmer que la poésie ne renvoie pas à un monde extérieur à elle-même, n'est pas représentative du monde sensible (et d'en déduire — j'y reviendrai dans la quatrième partie — que poésie et fantastique sont, pour cette raison, incompatibles), on peut cependant accepter comme relativement sûr que la traduction en termes de réalité ne s'opère pas de la même façon lors de la lecture d'un texte en prose ou d'un poème. C'est donc tout naturellement qu'un écrivain recourra à la prose, dont l'effet de réel est plus assuré, dont le caractère de vraisemblance est plus certain, chaque fois qu'il s'agira pour lui, essentiellement, d'interroger la réalité pour en solliciter les failles, d'analyser la condition humaine pour en déceler les contraintes ou en tester les latitudes. Le développement dans la durée permet l'épanouissement d'une idée, la mise à l'épreuve d'une hypothèse que la poésie aurait tendance à suspendre hors du réel et à cristalliser en objet de langage, pour les porter, en quelque sorte, à un degré supérieur d'existence, celui de la non-contingence. Il n'est sans doute pas sans intérêt de rappeler que, dans un discours académique dont l'objet était de définir la fonction du poème, M. Thiry n'a pas craint de reprendre à son compte, avec ce mélange d'audace et d'ironie envers lui-même qui caractérise nombre de ses communications, cette proposition de G. Benn et de T. S. Eliot pour qui la poésie n'a pas à communiquer et qui ne reconnaissent comme fonction du poème que celle d'être. La projection dans une histoire, l'incarnation par des personnages, la mise en situation dans un décor comme l'utilisation de procédés propres à la narration permettent une mise à distance qui favorise l'analyse et la spéculation et qui appelle en même temps une participation du lecteur. Parallèlement, on peut sans doute comprendre pourquoi presque toute l'oeuvre de fiction est de nature fantastique ou, dans les cas moins flagrants, teintée de fantastique. Car la création d'histoires où l'étrange et l'insolite ont leur part est aussi une manière de manifester ce désir de remettre en cause les structures du réel ou tout au moins de les interroger. Pour l'auteur d' Échec au Temps , la tentation de l'impossible est une constante et l'événement fantastique est le dernier refuge de l'espérance. Son oeuvre se nourrit à la fois de révolte et de nostalgie. Révolte contre l'irréversibilité du temps humain dans Échec au Temps , révolte contre le caractère irréparable de la mort qui sépare ceux qui s'aiment dans Nondum Jam Non , dans Distances , révolte contre l'injustice des choix imposés à l'homme dans Simul , révolte contre les tyrannies médiocres du commerce dans Marchands … Nostalgie du temps passé, du temps perdu, du temps d'avant la faute, nostalgie de tous les possibles non réalisés, de la liberté défendue, de la pureté impossible. Nostalgie complémentaire de la révolte et qui traverse toute l'oeuvre de Marcel Thiry comme un leitmotiv douloureux. Comme l'écrit Robert Vivier, «le thème secret et constant de Thiry, c'est évidemment l'amour anxieux du bonheur de vivre ou plus exactement peut-être le désir, perpétuellement menacé par la lucidité, de trouver du bonheur à vivre». Où trouver, où retrouver un bonheur que la vie interdit sinon dans la grande surprise du hasard qui suspendrait les lois du monde? La première maîtresse de ce hasard est justement la…

L'image de Dieu

Est-il possible de revenir sur un texte aussi fondamental que la Genèse? Oui, répond Paul Nothomb, car toutes…