Subvenir aux miracles

RÉSUMÉ

Qu’un miracle survienne à travers lui, et qu’il subvienne à nos miracles. Voilà bien ce que l’on attend, ce que j’attends, moi, d’un vêtement.
Le costume, la tenue, la fringue, le linge, la parure, les affaires, les effets… Quel lien entretenons-nous avec nos vêtements, enveloppe indissociable de notre quotidien, qui nous accompagne de la naissance à la mort et conditionne une partie de notre rapport au monde ? Qu’il s’agisse de se costumer pour se protéger de l’extérieur, jouer un rôle social ou simplement se vêtir pour se mettre en valeur, les vêtements que l’on porte agissent comme la caisse de résonance de notre existence.
Confrontant les pratiques et les points de vue, Victoire de Changy déploie, à partir d’une robe de mariée unique, une réflexion sensible et délicate sur le rapport que l’on entretient avec nos garde-robes et leur évolution selon les moments de la vie. Elle tisse également un parallèle entre l’élaboration d’un texte et d’un textile, l’un comme l’autre requérant un soin, une attention et une connexion particulière à ce qui nous entoure.

Découvrez les collections du musée des Confluences de Lyon sous le regard d’un écrivain.

ÉCOUTER UN EXTRAIT :

 

COUPS DE CŒUR ET SÉLECTIONS
À PROPOS DE L'AUTRICE
Victoire de Changy

Autrice de Subvenir aux miracles

Victoire De Changy est née en 1988 à Bruxelles, où elle réside toujours. Elle est l'autrice de plusieurs romans et d'un essai. Son premier roman Une dose de douleur nécessaire (Autrement, 2017) fut finaliste du prix Rossel. Victoire de Changy écrit également des textes pour la jeunesse : après L’Ours Kintsugi en 2019, elle collabore à nouveau avec Marine Schneider pour Le Bison Non-Non (2021), puis avec Fanny Dreyer pour Collections (2023). Lauréate d’une bourse de la Fédération Wallonie-Bruxelles - Bourse d'appoint 2020
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Le Carnet et les Instants

« Écrire sur le vêtement, sur mon rapport au vêtement, ma relation au vêtement, obsessionnelle, compulsive, admirative, spontanée, fantasmée, ensorcelée, basique parfois, dépendante forcément, sensorielle surtout : tactile, sensible. »Tout en finesse et délicatesse, composé de petits textes cousus dans un tissu langagier raffiné, le livre Subvenir aux miracles de Victoire de Changy donne textuellement forme aux textiles qui nous vêtent et revêtent, nous apprêtent ou nous caparaçonnent. Lurex, tulle, lin, chanvre,… se croisent et se décroisent dans ce livre, à l’instar des divers points de vue sollicités par Victoire de Changy, pour former la matière tissulaire de son écriture.Subvenir aux miracles


Karoo

Subvenir aux miracles, petit livre écrit par Victoire de Changy, nous emmène, à partir d’une robe de mariée du musée des confluences à Lyon, dans une réflexion intéressante sur nos vêtements, ceux de cérémonie comme ceux du quotidien, qui nous accompagnent et nous complètent.



« Écrire m’est une fonction d’artisan, un travail de mes mains, qui les modèle plus qu’il ne les use. »
Le musée des confluences de Lyon s’allie avec les éditions Cambourakis pour offrir un récit d’objets inédit grâce à la plume de Victoire de Changy. Bruxelloise, l’autrice a déjà publié deux romans : Une dose de douleur nécessaire (2017) et L’île longue (2018). Elle écrit également de la poésie, notamment un recueil publié…


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Des lucioles et des ruines : Quatre récits pour un éveil écologique

Athane ADRAHANE , Des lucioles et des ruines. Quatre récits pour un éveil écologique , Le Pommier, 2024, 336 p., 22 € / ePub : 14,99 € , ISBN : 9782746526891Il est des livres qui bondissent comme des chiens-loups, qui prennent à bras le corps la question de nos rapports au vivant et lancent un chant en faveur de nouveaux dialogues avec le monde, les humains, la faune, les arbres, les océans. Philosophe, artiste pluridisciplinaire, écrivaine, photographe, chanteuse, Athane Adrahane ouvre un chantier de réflexions, de pratiques éthopoétiques qui, s’appuyant sur les puissances du récit, délivre des cailloux de Petite Poucette afin de ne pas se résigner au monde des ruines qui compose notre présent. Les alliés qu’Athane Adrahane choisit afin de retisser des liens harmonieux avec les formes du vivant, afin d’habiter autrement la Terre, de retisser le monde compose comme un portrait en creux (au-delà du « Je » personnel) de l’autrice. Les quatre voix littéraires élues forment une boussole de textes-actions afin de nous orienter dans un monde qui sombre. Il s’agit de Vendredi ou les limbes du Pacifique de Michel Tournier, de L’homme qui plantait des arbres de Jean Giono, de Moi, Christiane F., 13 ans, droguée, prostituée… de Christiane Flescherinow et du Petit Prince de Saint-Exupéry. Ces quatre éco-récits hétérogènes se livrent comme des intercesseurs nous éveillant aux manières de nous déprendre de la pensée dualiste opposant l’humain au monde, d’en finir avec la hiérarchie au sommet de laquelle trône l’homos sapiens. Ce qu’ils nous révèlent, chacun avec leurs harmoniques, c’est notre appartenance au monde. La disparition des mondes du rhinocéros blanc, des bonobos, des forêts, des êtres sacrifiés par le néolibéralisme signera immanquablement celle des humains. Désastres écologiques, désastres relationnels, désastres économiques. Ces effondrements et saccages hantent nos actualités (…) Il arrive aussi qu’au sein de ce que l’on pense totalement sec et éteint survivent des graines de possible, des braises de rêve, des sources en dormance. Dans le désert, il y a de la vie et des oasis. Armée d’une lucidité sans faille, Athane Adrahane sait que les actions militantes, les combats écologiques n’endigueront pas les mégadestructions en cours, ne feront pas revenir les milliards d’animaux disparus, d’arbres partis en fumée. Ranimant la question spinoziste «  que peut un corps ?  », elle interroge ce que peuvent les corps des récits (humains mais aussi non-humains), le corps de la Terre blessée, aux abois. Si, creusant une pensée engagée qui excède la pensée du soin, du « care », si, face à l’urgence à agir, elle mesure la fragilité, la puissance impuissante des dispositifs narratifs, elle en explore la capacité à réinventer le dialogue, tissé d’affects et d’une pensée sensible, avec la planète. À la Terre vue comme une esclave, une manne de ressources, un objet à exploiter jusqu’à ce que mort s’ensuive, Tournier, Giono, Christiane F., Saint-Exupéry mais aussi Isabelle Stengers, Vinciane Despret, Starhawk, UrsulaK. Le Guin, Gilles Deleuze, Félix Guattari, David Abram, Baptiste Morizot, Aldo Leopold, Davi Kopenawa, les peuples autochtones… opposent la perception de la Terre comme sujet, comme «  personne à honorer  ».  À toutes celles et tous ceux qui écrivent les dernières mesures du requiem du vivant, qui se pensent encore maîtres et possesseurs de la nature, Athane Adrahane lance un contre-chant de vie — des vies souvent minuscules —, de victoires sur la bétonisation des sols et des esprits. Les appels à un archipel d’actions locales, à des réinventions de lien avec le cosmos, les questionnements sur les manières harmonieuses, respectueuses d’habiter la Terre n’engagent rien moins qu’une remise en question de la propriété privée. Chacun des chapitres des Lucioles et des ruines. Quatre récits pour un éveil écologique se présente comme un massif de graines qui fécondent des alliances, qui «  repeuplent le paysage  » (Isabelle Stengers). Cesser de penser à échelle d’homme, «  penser ‘comme une montagne’ exige de se décentrer, de ‘prendre en conte’ non seulement le point de vue humain, mais aussi la diversité des points de vie qui façonnent un biotope et qui, de par leur interaction, en assurent (ou non) la grande santé.  ».  Il n’y pas d’égalité entre forces de destruction et forces de créations, entre ruines et lucioles. Même au cœur de la dévastation actuelle, de la destruction sans retour de l’environnement, des écosystèmes, il y aura toujours des lucioles, des agencements improbables, têtus, qui surgiront des ruines. L’art du combat poético-politique, l’éthique de la terre, Athane Adrahane les met en œuvre non seulement dans ses recherches, ses textes, mais aussi dans ses engagements avec d’autres collectifs humains ou non-humains. Écrit par une sœur du Petit Prince, cet essai fulgure comme une luciole. Ou plutôt comme un essaim de lucioles qui, souvent, déjouent les mégaprojets écocidaires et réensauvagent les corps et les consciences. Véronique Bergen Depuis des siècles, nous nous orientons avec la boussole de l’exception humaine, qui émousse notre rapport au vivant, notre sensibilité. Quand ce n’est pas l’ampleur sidérante des enjeux écologiques qui nous anesthésie. Athane Adrahane nous engage ici, par l’art du récit, à raviver notre dialogue intime avec le monde. Entrelaçant les voix de grands intercesseurs (Giono, Tournier, Saint-Exupéry, Christiane F.), elle dessille notre regard sur sa beauté, comme sur notre pouvoir de le ravager – soulignant ainsi quel rôle essentiel la littérature peut jouer aujourd’hui. Car au sein d’un monde en ruines où tant de voix disparaissent, il est encore des foyers de lumière et de vitalité, quelques précieuses lucioles, à préserver, et d’autres histoires que celle…