C’est Philippe Leuckx, grand lecteur et critique littéraire, qui a été pressenti pour ce second volume de la collection « À cœur d’écrits » dont Jean-Michel Aubevert signait le premier volume à l’automne 2020.
Campant aux lisières de l’anthologie et de l’essai, cette collection rend hommage aux écrivains qui s’efforcent, par leur plume, de porter un regard sur les ouvrages de leurs confrères et consœurs, connus ou moins connus, de faire écho à leur singularité par une lecture personnelle, nécessairement subjective. Parallèlement, cette collection vise à faire partager l’enthousiasme de la lecture et à susciter l’intérêt d’un plus large public pour les livres évoqués et pour leurs auteurs.
Sont présentés dans ce livre, aux hautes marges, quarante-deux recueils de poésie écrits par trente auteurs, certains bien connus, d’autres injustement méconnus, d’autres encore jeunes dans le métier.
Auteur de Les entrelus de Philippe Leuckx : Aux hautes marges
Second volume publié dans la jeune collection « à cœur d’écrits » lancée par les éditions Le coudrier, ces « entrelus » du critique et écrivain Philippe Leuckx font suite au premier recueil de textes publiés par Jean-Michel Aubevert. Le pari de cette initiative est à souligner puisqu’il s’agit ici de rassembler sous forme d’anthologie, des textes critiques d’auteurs qui rendent hommage à leurs confrères et consœurs en proposant une lecture intime et personnelle de leurs œuvres.Forcément subjectifs, les choix proposés ont néanmoins le mérite de dresser une cartographie de textes d’auteurs belges qui invite le lecteur à suivre les sentes parfois peu connues de notre littérature. Outre la promotion…
Dans son magistral travail consacré à la question des nouvelles formes d’engagement littéraire dans la génération d’écrivains belges francophones nés dans les années 1970, la chercheuse Marie Giraud-Claude-Lafontaine repense à nouveaux frais les questions complexes d’engagement en littérature, de fiction critique, de pouvoir de la littérature dans le champ politico-social. Remarquable à plus d’un titre, consacré aux œuvres de Thomas Gunzig, Charly Delwart et Kenan Görgun, l’essai circonscrit préalablement le champ de son étude en émancipant la notion (éminemment plurielle, multiple) d’engagement de sa capture sartrienne, en problématisant la politique de la littérature dans sa spécificité belge. Rendant hommage aux travaux de Marc Quaghebeur, Jean-Marie Klinkenberg, Paul Aron, Benoît Denis…, se penchant sur la singularité du paysage belge et son contexte social, Marie Giraud-Claude-Lafontaine affronte la question de la pertinence de la notion d’engagement en littérature en renvoyant dos à dos deux positions prévalentes : d’une part, celle qui affirme qu’a priori, en soi, par le fait de son exercice et de sa production, toute œuvre littéraire est ipso facto engagée, d’autre part, celle qui soutient qu’aucune œuvre n’est engagée, que sa saisie par les effets réels qu’elle exerce sur le monde rate l’autonomie d’un champ littéraire affranchi d’une réduction à son contexte.À l’ère postmoderne de la fin des métarécits (Lyotard), des grands récits d’émancipation, comment les trois écrivains choisis traduisent-ils une vision du monde, convoquent-ils les problèmes de l’époque, se positionnent-ils face aux urgences sociétales, se branchent-ils sur le collectif ? Les représentations conscientes et inconscientes de ce que signifie la littérature, qui sous-tendent les corpus de Thomas Gunzig, Charly Delwart et Kenan Görgun font l’objet d’un discours métacritique porté par des outils conceptuels qui ne cessent de se réélaborer, de se dynamiser. L’épineuse question de l’intentionnalité littéraire (à la fois celle de l’auteur et celle de son texte) se heurte à une possible objection : l’intentionnalité et plus encore la stratégie littéraire ne sont-elles pas construites du dehors, a posteriori, par le discours critique qui impute au dispositif « auteur/ses textes » un positionnement éclairé, une politique de la forme et du contenu qui, sans être absents de leur imaginaire, de leurs visées, se voient débordés par la pulsion scripturale ?Comment, au travers notamment d’ Anatolia Rhapsody , du Second Disciple, d’ Oublie que je t’ai tuée dans le chef de Kenan Görgun, de Mort d’un parfait bilingue, Manuel de survie à l’usage des incapables, de Rocky, dernier rivage en ce qui concerne Thomas Gunzig, de Chut, Databiographie, Que ferais-je à ma place ? de Charly Delwart, ces trois auteurs habitent-ils le monde, agissent-ils sur lui au travers de leurs écrits ? De la dénonciation de la société actuelle, de l’affirmation de l’individualité face au chaos, des personnages en quête d’émancipation chez Thomas Gunzig, de la pensée de la résistance, de la contestation des mécanismes de la domination, des personnages vecteurs de changements internes et externes chez Kenan Görgun à « l’éthique de l’oblique », à la question de la communauté, au tracer de chemins de traverse à l’ère néolibérale chez Charly Delwart, l’essai s’avance avec finesse dans les manières dont s’articulent la fiction et l’état de choses. Véronique Bergen Enrichissant les principes d’analyse textuelle établis…
Modestes propositions aux grévistes : pour en finir avec ceux qui nous empêchent de vivre
L'auteur démontre qu'il est possible de construire une société plus soucieuse de s'humaniser que d'obtempérer à des impératifs économiques. Il suggère un nouveau style de grève fondé sur la gratuité des transports, des communications, des soins ou encore de l'enseignement, pour venir à bout de l'escroquerie universelle qui ravale…