Ma tante Esther était le mouton noir de ma famille. Elle n’avait aucune considération pour qui que ce soit, elle-même comprise. Elle faisait fi des convenances, doutait de tout, mais s’émerveillait de ce que personne d’autre ne remarquait. Je l’aimais tendrement et recueillais précieusement ses sentences. Si je le lui avais avoué, elle ne l’aurait pas cru.
Auteur de Souvenirs de ma tante Esther
L’on sait Armel Job fin observateur des âmes humaines, tant il a créé de de personnages dont la présence forte imprègne la vie de ses lecteurs. Voici qu’il s’est prêté au jeu de l’extrême brièveté, celui des instantanés de la collection « La petite pierre » des éditions de La Pierre d’Alun, qui associe ses écrits aux illustrations de Benjamin Monti pour ce nouveau petit volume spiralé.L’auteur précise, dans la présentation du livre faite par l’éditeur :Ma tante Esther était le mouton noir de ma famille. Elle n’avait aucune considération pour qui que ce soit, elle-même comprise. Elle faisait fi des convenances, doutait de tout, mais s’émerveillait de ce que personne d’autre ne remarquait. Je l’aimais…
Monsieur Satie : L'homme qui avait un petit piano dans la tête
Pour découvrir l'oeuvre d'Erik Satie à travers une histoire et des extraits des plus célèbres pièces du compositeur. Mélancolique et triste à souhait, cet album-CD n’en est pas moins magnifique. Parler d’Erik Satie - le solitaire, le marginal, l’excentrique souvent incompris -impliquait un ton décalé, gentiment moqueur et grinçant, que rend très bien la voix du récitant François Morel (qui doit sa célébrité, rappelons-le, à l’émission télévisée des Deschiens sur Canal +). Ce n’est pas une araignée au plafond mais juste un petit piano que Monsieur Satie a dans la tête. Les notes de musique y trottent, y vagabondent sans relâche. Il est audacieux, anticonformiste, se moque du wagnérisme et des vaniteux. De son cœur s’échappent des mélodies simples pour rêveurs et poètes, un public qui lui ressemble. « Monsieur Satie parle parfois à la lune. » Et parfois aussi, « Monsieur Satie met son smoking pour écrire une partition. » Il compose, explore, mélange les genres au risque d’être méprisé. Certains l’admirent cependant, comme Cocteau ou Picasso. L’illustratrice Elodie Nouhen évoque bien l’esprit des surréalistes et la solitude du petit monsieur perdu dans le tourbillon des notes. Touches de piano, métronome, partitions…sont surdimensionnés par rapport au musicien qui ne semble pas plus haut que trois chapeaux. Ce que Raymond Lulle appelait « la tristesse par surabondance de pensée » s’applique…
Une jeune femme reçoit en héritage les enseignements de sa grand-mère préférée, Nina,…