Rodéo


RÉSUMÉ

Sont pas bien méchants, nos petits gars. Pas bien mauvais non plus. Mais sont parfois un peu turbulents, chiens fous évoluant l’écume aux crocs, poulains en roue libre dans le pré, jamais en retard pour détruire la mâchoire du voisin ou se faire démonter la leur pour une histoire de fille, de bière ou de regard de travers. Trafiquent un peu dans la drogue récréative et la ferraille, volent petit, revendent à peine plus gros, se vident la tête en boîte de nuit, se remplissent le sang de gin, font le grand huit en agglomération et décapitent au passage une mère de famille qui tentait de dissoudre sa graisse post-partum en trottinant en jogging. Dans le petit matin d’un dimanche de mai. Deux jours avant, elle avait demandé à son coiffeur de lui faire des mèches ambre sur cuivre. Un scalp blond et jaune dégrafé par le capot d’une Peugeot 205 turquoise avec des jantes 19 pouces.

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COUPS DE CŒUR ET SÉLECTIONS

PRIX
  Prix de la première œuvre de la Fédération Wallonie-Bruxelles, 2016

À PROPOS DE L'AUTRICE
Aïko Solovkine
Autrice de Rodéo
Aïko Solovkine est née en 1978 à Bruxelles. Elle est romancière et journaliste. Son premier roman, Rodéo, a obtenu le Prix de la première œuvre de la Fédération Wallonie-Bruxelles en 2016. Elle est autrice de deux pièces de théâtre et a également publié plusieurs nouvelles.


NOS EXPERTS EN PARLENT...
Le Carnet et les Instants

Road-movie médusé, chronique sociale de la bassesse, western-fricadelle où les duels se règlent en bagnoles, Rodéo est tout ça à la fois. On y grince des dents, on y sourit jaune, et on y découvre une nouvelle plume, affûtée pour de douloureux tatouages, celle d’Aïko Solovkine.« Petit bâtard. On avait pensé à tout mais pas à ça, ce ça banal et minable, à savoir que tu étais mort. » Ainsi s’ouvre Rodéo, le premier roman d’Aïko Solovkine : sur la découverte d’un corps déchiqueté dans un accident grotesque, une voiture s’enfonçant dans la fatalité d’un camion transportant des porcs. Si le narrateur invective l’homme de sang et de boue, c’est que ce qu’il a à se reprocher ne peut être pardonné…


Karoo

Avec Rodéo, Aïko Solovkine, auteure belge, pose un regard acerbe sur un pan de notre société. La rencontre avec une bande de jeunes désabusés, dont le mépris et les fantasmes se changent en méfaits et tragédie.

Jimmy, 15 ans, passe son temps avec une bande peu recommandable. Leur leader, dont l’âge reste un mystère, s’est gratifié du surnom de Lucky Strike. Ensemble, ils zonent le long de la N5 et aiment à parler filles. Jusque-là, rien de bien méchant. Sauf que les pensées insufflées aux esprits du groupe adolescents, les idées qui leur traversent la tête, sont germes de violence. À leur opposé se trouve Joy. Originaire de la même région, elle cherche pour sa part à s’en extraire ; pleine de rêve et d’espoir, elle incarne la battante face à un destin…


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«  Il a réglé la course, est sorti en sifflotant et, sans se retourner, il a soulevé son chapeau en guise d’adieu  », telle est la dernière image qu’a laissée Soren. Nous sommes à Bordeaux, en novembre 2017, et ce musicien et producteur âgé de cinquante-huit ans a demandé au chauffeur de taxi de le déposer à l’entrée du Pont de pierre. Après, plus rien… plus de Soren. Qu’est-il advenu ? Le roman de Francis Dannemark et Véronique Biefnot s’ouvre sur cette disparition et met en récit plusieurs voix. Elles ont toutes connu Soren, de près ou de loin. Chacune d’elles plonge dans ses souvenirs, exhume des moments passés en sa compagnie, des instants de sa vie et, dans une polyphonie où les sonorités tantôt se répondent tantôt dissonent, elles livrent au lecteur une reconfiguration de ce mystérieux Soren, tentant de lui éclairer le mobile de son départ. Chacune y va de sa modulation. «  On dira Soren ceci, Soren cela.. on dit tant de choses, mais au fond, qu’est-ce qu’on sait ?  » Lire aussi : un extrait de  Soren disparu  La construction du roman joue sur un décalage entre temps de narration et temps de récit. Tandis que cette volatilisation du personnage principal orchestre les interventions des différents narrateurs – celui-là l’a appris par téléphone, l’autre en écoutant la radio, celui-ci l’annonce à son père, un autre encore y songe à partir d’une photo de chanteuse dans un magazine etc. –, les récits font appel à une mémoire narrative qui reconstruit, rend présente une antériorité qui parcourt la vie du disparu, de son enfance à cette nuit sur le pont. «  Un souvenir entraîne l’autre. Quand on commence, on n’en finirait plus…  »Cette temporalité se déploie dans une spatialité qui accroît le côté mémoriel des interventions. Le lecteur arpente un Bruxelles d’autrefois ; de l’auditoires de l’ULB au Monty, le piano-bar-cinéma d’Ixelles, près de Fernand Cocq, de la chaussée de Ninove au Mirano Continental, la capitale se fait le lieu de ce festival narratif. [L]es soirs où je glandais, on traînait ici ou là, au Styx, on attendait une heure du mat’, avant ça, rien de bien ne se passait nulle part. À pied la plupart du temps, on allait jusqu’à la Bourse, au Falstaff, à l’Archiduc…, on se faisait parfois refouler à l’entrée quand on était trop murgés ou trop nombreux, ou qu’un truc nous avait énervés, un film ou un bouquin, et que la discussion déraillait. On buvait du maitrank ou des half en half, ou rien, ça dépendait de qui payait la tournée, ensuite, on montait le nord, sous le viaduc, vers l’Ex, ou alors à la rue du Sel parfois.  Cent-douze récits rythment ce roman choral où la musique est omniprésente . Fitzgerald, Les Stranglers, Wire, Chet Baker, Branduardi, Kevin Ayers, Neil Young, … La compilation forme une constellation où luisent les traits saillants qui permettent d’appréhender, par fragments, le disparu, de retracer son parcours, avec, en fond, ces musiques qui résonnent et accompagnent la lecture.Le duo Biefnot-Dannemark, déjà connu pour La route des coquelicots (2015), Au tour de l’amour (2015), Kyrielle Blues (2016) et Place des ombres, après la brume (2017), offre un nouveau quatre mains avec Soren disparu . Un roman kaléidoscope où se font échos les témoins de la vie de Soren ; lesquels, dans l’exploration du pourquoi et du comment d’une perte, mettent en lumière le temps qui passe, la complexité de l’existence et sa fugacité.Une nuit, traversant un pont, Soren disparaît. Tour à tour producteur, musicien, organisateur de festivals, cet homme multiple n'a eu de cesse d'arpenter le monde de la musique. Pour percer le mystère de sa disparition, une centaine de témoins…