Rivêrè-t-i ? (commémoration ‘La 100 ans : aous’ 1914)

Ce poème fut écrit par Joseph Calozet le dimanche 18 juin 1916.

Il fait partie d’un recueil d’une quinzaine de poésies, écrites durant la Première guerre mondiale, sous le titre de Fleûrs dès mwês djoûs .
Ces poésies sont rééditées, avec bien d’autres textes écrits durant la Grande Guerre, par les Rèlîs Namurwès (février 2015) sous le titre de Kriegscayès .

Renseignements : Guy Delvaux, secrétaire des Rèlîs Namurwès,
Avenue Golenvaux, 23 bte 7 – B 5000 Namur – Belgique.
T + (0)81 73 59 70 – 

Rivêrè-t-i ? Lès viyolètes èt lès muguèts
Sintèt, sintèt, l’ bon dol fôsse vôye XX .
Li djon.ne comère sondje ôs boukèts
K’ èle atètchot su s’ taye di sôye XX .
Mês lès muguèts ont bê flori,
Li ci k’ a pris s’ keûr è-st-èvôy :
Rivêrè-t-i ? Lès jérânioms èt lès jasmins
Créchèt, créchèt dvant lès fignèsses :
Li djon.ne mariéye sondje ô bê timps
Cand s-t-ome lî fiot tant dès carèsses.…

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À PROPOS DE L'AUTEUR
Joseph Calozet

Auteur de Rivêrè-t-i ? (commémoration ‘La 100 ans : aous’ 1914)

Joseph Calozet naît le 19 décembre 1883 à Awenne, en Ardenne. Privé très jeune de son père, il voit sa mère reprendre la direction des ateliers de saboterie familiaux. Comme les autres enfants, il est associé aux multiples besognes et aux petits métiers que génère l'entreprise; il connaît de près les travaux des champs et des forêts qui constituent le quotidien de la vie villageoise. Nul doute que ce soit durant cette enfance passée au contact de la nature et de la paysannerie ardennaises, avec leurs rudesses et leurs beautés, que Joseph Calozet s'est constitué le fonds d'images et de souvenirs vivaces qui devait ultérieurement alimenter toute son œuvre. À l'instar de ses aînés, il est cependant envoyé en pension pour effectuer ses études secondaires et, de là, à l'Université catholique de Louvain. Il y obtient en 1906 le titre de docteur en philosophie et lettres (philologie classique) et entame une carrière d'enseignant, d'abord au Collège communal de Bouillon pendant deux ans, puis à l'Athénée royal de Namur, qu'il ne quittera qu'à l'âge de la retraite. Si l'étudiant de Louvain, attiré par la composition de vers français, n'admettait pas sans honte parfois que sa mère ne parlât que le wallon, le jeune maître d'études envoyé à Namur, lui, découvre bientôt l'importance des origines et les liens indéfectibles qui l'attachent à ses racines ardennaises. Plusieurs de ses élèves fondent en 1909 un cercle littéraire dialectal, le Rèlîs Namurwès qui se dote d'une revue : en 1911, Joseph Calozet lui confie son premier texte, qu'il signe du pseudonyme de Nôwinne, nom wallon de son village natal. Par la suite, il restera toujours fidèle à cette association qui a vu éclore sa vocation et qu'il présida de 1930 à sa mort. L'autre rencontre déterminante pour son destin littéraire est celle de Jean Haust, le maître de la dialectologie wallonne, qu'il a rencontré à Awenne durant ses enquêtes de terrain et qui le convainc de la dignité des cultures wallonnes. Son œuvre, qui sera régulièrement primée, notamment par la Société de littérature wallonne, s'ébauche fermement à partir de 1912, avec deux recueils de poésies : Su l'orîre di l'Ardène et Lès Pauvès Djins. D'emblée, on y découvre les deux thématiques essentielles qui caractériseront l'ensemble de ses écrits : d'une part la description, à la fois poétique et précise, de la nature ardennaise, l'attention à sa vie multiple et à ses grands cycles, d'autre part le regard solidaire et affectueux porté sur les gens du terroir, la commisération parfois indignée, toujours empathique, devant les misères et les difficultés qu'ils rencontrent. À côté de cette activité littéraire qui prend son essor, la vie de Calozet reste liée aux vicissitudes de l'histoire : durant la guerre 14-18, il participe activement à un réseau de renseignements qui couvre sa région natale; dès 1920, il est nommé professeur à l'Athénée royal de Namur pour en devenir préfet des études en 1933. Lorsqu'éclate la seconde guerre, il se maintient à ce poste jusqu'en 1943, date à laquelle il est démis de ses fonctions à l'instigation de la Gestapo, qui le soupçonne de résistance. L'année suivante, il est envoyé comme otage sur les trains convoyant les soldats allemands, pendant que l'aîné de ses huit enfants, arrêté et déporté, disparaît au camp de Mauthausen. C'est entre ces deux guerres éprouvantes pour lui que la production de Calozet aura été la plus féconde et qu'il aura écrit son œuvre majeure, la tétralogie ardennaise. Son cadre est entièrement circonscrit par l'espace réel et vécu d'Awenne et de ses environs, ce qui lui confère à plus d'un titre une valeur documentaire exceptionnelle. Si l'on a pu leur faire parfois grief du caractère convenu des structures psychologiques qui régissent leur intrigue (il y est chaque fois question d'un mariage contrarié ou d'une jeune fille partagée entre deux prétendants), il faut cependant remarquer avec Maurice Piron que chacun de ces quatre récits, entre nouvelle et roman, possède sa propre tonalité : Li Brak'ni (1920) est un roman poétique, Pitit d'mon lès Matantes (1927) est proche de la veine populiste et O payis dès sabotîs (1930) est redevable du roman de métier tandis que Li Crawieûse Agasse (1938), le plus pessimiste du cycle, s'apparente au roman de caractère. Reste que ces récits, de l'aveu même de leur auteur, furent écrits avant tout pour ceux là-mêmes qui en sont les protagonistes et dont Calozet s'est toujours senti proche; de ce fait, ils empruntent souvent la tournure et l'oralité du conte, fidèles en cela aux souvenirs d'enfance dont ils sont tout entiers nourris. C'est donc un auteur qui a atteint sa maturité, mais aussi un homme qui s'est dépensé sans compter pour la promotion du wallon (à travers une multitude d'associations telles que l'Association pour le progrès intellectuel et artistique de la Wallonie, la Société de littérature wallonne, etc.) que l'Académie royale élit le 10 novembre 1945 en son sein, au siège des lettres dialectales qu'avaient successivement occupé Henri Simon et Joseph Vrindts. Jean Haust, le maître et l'inspirateur, devait prononcer le discours de réception : par une ironie cruelle, il n'eut que le temps de l'écrire et décéda avant d'avoir pu le faire entendre. Joseph Calozet sait faire apprécier auprès de ses collègues académiciens ses qualités de modestie et de parfaite rectitude; notamment, son engagement zélé pour la reconnaissance des cultures dialectales n'entre jamais en conflit avec l'illustration de la langue française, mais ces deux vocations s'harmonisent chez lui avec évidence et naturel, comme les deux facettes indissociables d'une même culture wallonne et romane qu'il s'est attaché à défendre. Il déploie à l'Académie une activité assidue, mais discrète. C'est au sortir d'une réunion ministérielle où il représente l'institution qu'il est pris du malaise qui l'emportera le 3 mai 1968.


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Eternåcionå: Procès Karadzitch. Del Yougoslaveye al Beldjike

[Ratournaedje : Djôr Staelens eshonne avou Daniel Zink** ] On cåze todi dpus des swè-djhant mançaedjes des Rûsses, des foû grands dandjîs vinant des moslimîs ; on fwait les cwanses ki gn a des margayes etur chiyites et sunites, etur les djwifs et les arabes et tchik et tchak. * Po spepyî tot ça , tapans èn ouy so ene contrêye k’ on î waite tofer so l’ mape po djåzer di batayes etur les kiminåltés. Et foiravant so ene sacwè ki s’ a passé lanawaire : el difén do tribunå po l’ ancyinne Yougoslaveye, fén 2017. Ewaeråcions Les dierins djudjmints sont pacô sbarants, mins les gaztîs n' î voeynut k' so feu, pierdous al dilongue des meyes di pådjes ki les medias classikes ni volnut nén mostrer. Çou ki nos sbare li pus, c’ est pår li djudjmint da Radovan Karadzitch. Çoula coscheut les idêyes k’ ons a ezès payis do Coûtchant, rapoirt a ene pårteye del Yougoslaveye et rapoirt a onk di ses mwaisses, Slobodan Milozevitch, k’ on prind po k’ cea k’ a spårdou bråmint do sonk avår la. Vocial çou k’ est l’ pus ewaerant : Slobodan Milozevitch esteut sconte di l’ idêye des mwaisses siebes bosniakes, ki c’ esteut di taper les Croates et des moslimîs foû del Bosneye. Çou ki Slobodan Milozevitch aveut dins s’ tiesse, c’ esteut d’ wårder so pî li Yougoslaveye, sins l’ idêye padrî s’ tiesse k’ ons a dit d’ askepyî ene « Grande Serbeye ». A on raploû avou Karadzitch et Mladitch, e 1994, Milozevitch derit : « Il fåt ahouwer [mettre à l' abri] tos les mimbes des ôtès nåcions et peupes del Yougoslaveye, et l’ interesse nåcionå des Siebes n’ est nén di taper so les doets des ôtes. » Il a ecoraedjî k’ on bouxhaxhe djus [conclure] li minme acoird politike. Si a-t i critiké ki les Siebes del Bosneye, ki n’ estént k’ on tîce des djins do payis, et ki volént l’ mitan do teritwere. Les politikîs ki rprezintént l’ Serbeye å tribunå d’ El Håye [La Haye] ont ametou les mwaisses des Siebes bosniakes d’ awè cometou des crimes siconte li djintrinnreye [humanité] et d’ awè fwait do schuraedje etnike. Raspepyî l’ cayet Å vey tot çoula, fåreut ki gn euxhe des bates di dvize, et rcweri co la dsu, eyet spepyî des racsegnes k’ ons a yeu pa des gaztîs et tuzeus : Gn a nén fok divins les Siebes k’ i gn aveut des kiminåltarisses, mins eto divins les mwaisses crowates (do foirt nåcionålisse) et dins les bosniakes moslimîs. Metans, dispoy les anêyes 80, onk des tchîfs muzulmans, Alija Izetbegovitch, pretchive po « k’ on rislamijhaxhe les moslimîs ». Houte di çoula, ès pårti politike a xhorbou evoye [éliminé] les corants nén rlidjeus. Come bråmint des estats, li Yougoslaveye aveut des arokes economikes, et rçure des credits des Estats Unis. Waire divant l’ guere civile, ons a stopé l’ buze di cwårs, tot prometant d’ el distoper si on freut des eleccions dins tchaeke republike yougoslåve, et evoyî les rzultats a Washinton. D’ après sacwants analisses, ces djeus la ont stî fwaits esprès po taper l’ hate et l’ hayime etur les republikes. Avou ça k’ les Estats Unis ont aspalé les djihadisses sawoudyins, foiravant e l’ Bosneye. Les medias do Coûtchant ont seulmint hawé siconte des Siebes, måy disconte des Crowates u les moslimîs bosniakes. L’ afwaire do Cossovo Po çou k’ est do Cossovo, on voet co pus clair. Les djins do Coûtchant, k’ avént sititchî les doets ådvins, ont fotou a l’ ouxh les cias ki s’ avént ashidou al tåve po dvizer. Et la, on cåze aprume do politikî ki rprezintéve les Cossovårds albanicåzants, Ibrahim Rugova, k’ esteut sotnou pås djins di s’ peupe, et ki schaerbotéve [se démener] po leus abondroets. Des medias et des « intelos » francès l’ ont discåzé. Å-z arindjî les bidons, les Estats Unis ont co cpité dins l’ copixhî, et s’ mete so les spales des Siebes on djeu [joug] k’ i n’ årént seu poirter. Li nombes des moirts diclårés divins les albanicåzants a stî mopliyî pa pus ki 100 côps dins les medias do Coûtchant (500.000 diclårés, 3.000 vraiys, les bateus ådvins). L’ UÇK (l’ årmêye di schapaedje do Cossovo), aspalêye påzès povwers do Coûtchant, sereut ene soce dislaxhiveuse [indépendantiste], waeraxhe et mafieuse. Houte di çoula, li guere do Cossovo a permetou ås Estats Unis di mete so pî la-djus ene grande båze militåre. Et tchik et tchak. Mågré totes ses flotches, li sistinme yougoslåve fijheut bediver après : ene miete d’ otonomeye politike po les republikes, et les cminåltés wårdént leu tuzance et leu lingaedje, tchaeke a s’ môde. Des dijhinnes d’ anêyes å long, totes ces djins la ont viké eshonne sins må sins rujhe. Ki gn a-t i asteure? Tapans asteure èn ouy å waitrê [spectacle, situation observable] d’ après l’ guere yougoslåve. Pattavå, ou cåzu, c’ est des cminåltarisses ki sont-st å povwer. El Serbeye, c’ est ene forwårdiveuse droete ki moenne l’ estat. Milozevitch a stî replaecî pa Vojislav Kochtunitcha, k’ est sotnou pa l’ eglijhe ortodosse. Cisse-ciale aveut codåné Milozevitch po awè sayî d’ rimete les caetches e for. Mins elle aveut clatchî des mwins po Kochtunitcha prinde les lignroûs ezès mwins (prinde li moennance do payis). E l’ Bosneye, c' est l’ pårti islamiveus da Izetbegovitch ki moenne li danse. Li Crowaceye est foirt nåcionålisse, eyet l’ Cossovo est divins les mwins di côpeus d’ boûsses tchoezis pa leu ptite kiminålté. Douvént ki l’ Coûtchant a djouwé a ç’ djeu la ? Dandjreus paski l’ payis esteut co foû d’ l’ OTAN et do controle des Estats Unis. Ç’ a stî ene cråne ocåzion por zels astaler ene novele båze militåre dins l’ cotoû. Li papî s’ lait scrire I nos fåreut esse pus spepieus å lére les noveles, cwand ça baye des lenes clairmint scrîtes siconte des cminåltés et nåcions. Foirt avant cwand ces scrijhaedjes la vegnnut do minme bos k’ a ddja bouter l’ disdut e l’ Yougoslaveye, e l’ Sireye, e l’ Libeye, e l’ Iran, e l’ Irak et hay vos nd åroz. I fåreut k’ ça nos freut tuzer ås påjhirès voyes po leyî viker les cminåltés divins les estats. Sabaye s’ on vout discotaeyî les pays po l’ amour des cminåltés, tantea k’ i gn åreut pus fok k’ èn estat po tchaeke. Oyi, mins adon, on årè bråmint des payis-bokets, åjheys a mwaistri påzès grandès pouxhances. Ni sereut i nén mî d’ wårder des pus grands payis, nén ezès mwins do pus foirt, la k’ tertos årént leu plaece, ey aprinde li vike-eshonne avou des ôtes ki les cis di leu prôpe tuzance. Tuzer al Beldjike Ça fwait tuzer al Beldjike ki, mågré bråmint des flotches et biestreyes, dimeure ene sôre di ptite Yougoslaveye, avou ene ricnoxhance des rlidjons abagantes, avou troes lingaedjes oficirs, ene otonomeye politike po les redjons et les cminåltés, tchaeke fijhant a s’ môde avou s’ tuzance et ses lingaedjes. C’ est l’ veur ki ci n’ est nén co l’ cas pol walon, li limbordjwès etch., mins pôreut vali k’ les « ptits » lingaedjes d’ amon nozôtes serént ricnoxhous eto ! Asteure, cåzans del rezistance. Å pårt des rcwerances come cisse-ciale, i nos fåreut waitî eto les tuzances et les lingaedjes des vijhéns, ki ça fouxhe des flaminds, magribins, slåves etch. Si les cminåltés et les peupes serént pus près d’ n’ onk l’ ôte, on n’ elzè såreut spiyî po mia ringnî.   ** Daniel Zink, e francès dins l’ gazete « Kairos » © Licince GNU di libe…