Plume

RÉSUMÉ

C’est peut-être le recueil où apparaît avec le plus d’ampleur le thème essentiel de l’œuvre d’Henri Michaux : le refus de la réalité quotidienne – «sa défaite : le quotidien» – et la revendication d’«autre chose». Cet autre chose souvent proposé, on le sait, sous la forme de situations imaginaires qui témoignent chez le poète du constant besoin d’inventer. Tantôt avec les couleurs apparemment légères de l’humour, tantôt avec celles d’une angoisse existentielle que l’humour ne parvient plus à cacher. Toujours, il est vrai, d’un «lointain intérieur», c’est-à-dire de ces confins du subconscient que Michaux ne se lasse pas d’explorer.
À une autre distance, dirait-on, et sous une forme plus familière qui nous montre que ce poète peut être un merveilleux conteur, son imagination a projeté un personnage, «Plume». À travers les aventures à la fois plaisantes et amères dont il est le héros, Plume est bien ce que les Histoires de la littérature appellent un «type» : un homme dans l’embarras, singulièrement, toujours malmené et mal reçu, parce qu’inadapté aux exigences sociales. C’est le «coupable-né», celui qui, en toutes circonstances, «n’a pas suivi l’affaire» et se refuse à la suivre. Mythe très représentatif d’une époque où le social est particulièrement contraignant – ce qui lui donne sa dimension.

À PROPOS DE L'AUTEUR
Henri Michaux

Auteur de Plume

Le père d'Henri Michaux, Octave Michaux, est né à Rochefort (Province de Namur) en 1861. Sa mère, Jeanne Blanke-Woitrin, est née à Namur en 1869. Henri Michaux est né à Namur le 24 mai 1899, au domicile de ses parents, 36, rue de l'Ange et il fut baptisé à l'église St Loup trois semaines plus tard. En 1901, la famille quitte Namur et s'installe à Bruxelles. De 1906 à 1910, Michaux est envoyé en pension à Putte Grasheide, en Campine : il gardera de ce séjour une très mauvaise impression. Il fait ensuite ses humanités, de 1911 à 1917 au Collège jésuite St Michel à Bruxelles, où certains de ses condisciples s'appellent Norge, Hermann Closson et Camille Goemans... C'est de cette époque que date sa passion pour les insectes, l'ornithologie et l'écriture chinoise. Il s'intéressera ensuite à la médecine. De 1919 à 1921, il effectue deux longs voyages comme matelot vers le continent américain. Après diverses péripéties comme le service militaire et d'humbles emplois de surveillant, notamment à Chimay puis près d'Arlon, Michaux, durant cette période, fréquente Franz Hellens et la revue Le Disque vert. En 1925, il s'installe à Paris et commence à travailler chez le libraire-éditeur Kra. Il prendra finalement la nationalité française en 1955. En 1927, il négocie avec Gallimard le contrat d'édition de "Qui je fus". A Paris, il est proche de Supervielle et d'un autre poète, équatorien, Alfredo Gangotena. En 1928, il part pour l'Equateur en compagnie de son ami. Suivront bientôt d'autres voyages (Turquie, Italie, Jersey, Afrique du Nord) dont certains assez importants dont il tirera matière poétique : vers l'Inde et vers la Chine. Michaux voyage hors d'Europe et ne cesse de voyager à l'intérieur de lui-même, en France ou à Paris, passant de chambre d'hôtel en chambre d'hôtel, de gîte en gîte, de région en région. En 1934, il rencontre sa future femme, Marie-Louise Ferdière, qui décédera, suite à un accident domestique et d'atroces brûlures en février 1948. En 1936, Michaux commence à peindre. Il entame également ses grands voyages intérieurs et son expérimentation des hallucinogènes, notamment avec la mescaline en 1956. De plus en plus tourné vers la peinture à partir des années 50, Henri Michaux est décédé en 1984.

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