Plaisir des météores

RÉSUMÉ

Un journal météorologique déroulant mille observations du ciel, des éléments, de la flore et de la faune dans le grand jardin de Missembourg.

AFFICHEZ LES FICHES LIÉES
Plaisir des météores
Plaisir des météores ou Le livre des douze mois

Première édition
Éditeur : Stock
Date : 1938
Format : Livre

Plaisir des météores
Plaisir des météores ou Le livre des douze mois

Éditeur : Jacques Antoine
Date : 1978
Format : Livre

Plaisir des météores
Plaisir des météores ou Le livre des douze mois

Éditeur : Les éperonniers
Date : 1997
Format : Livre

À PROPOS DE L'AUTRICE
Marie Gevers

Autrice de Plaisir des météores

C'est à Edegem, près d'Anvers, au bord de l'Escaut, que Marie Gevers voit le jour le 30 décembre 1883, dans le domaine de Missembourg, vaste paradis de verdure devenu mythique dans l'histoire de notre littérature. Marie est la dernière enfant d'une famille dans laquelle cinq frères l'ont précédée. Son père est retiré des affaires (il a fait prospérer la raffinerie paternelle), il s'adonne à la météorologie, à la chasse et à la lecture. L'enfant n'ira jamais à l'école, excepté pour suivre les cours de catéchisme, qui se donnent en flamand. Elle reçoit des cours particuliers de sa mère qui l'initie à l'histoire, à la géographie et à la littérature. Les dictées quotidiennes tirées du Télémaque de Fénelon servent à l'apprentissage de la langue française; un instituteur est chargé des leçons de calcul. Le domaine de Missembourg, sa grande maison, son étang (la présence de l'eau dans son œuvre est un thème fréquent), son jardin bercent le cadre d'une enfance émerveillée. Marie est passionnée de lecture; à l'âge de cinq ans, elle découvre la poésie de Lamartine grâce à son frère Charles. Elle dévore tous les ouvrages qui lui tombent sous la main, de la comtesse de Ségur à l'astronomie, des récits du Magasin pittoresque à la botanique, de Montaigne à Maeterlinck, dont les Serres chaudes la plongent avec ravissement dans l'atmosphère feutrée d'une poésie ouverte au mystère et au rêve. En 1900, elle tombe gravement malade (une fièvre typhoïde). Après une longue convalescence, elle effectue son premier séjour à l'étranger : la descente du Rhin. Marie Gevers écrit des vers, rencontre Verhaeren, qui l'encourage et la conseille; elle fait de nombreux séjours dans la demeure du poète à Saint-Cloud. En 1904, elle fait la connaissance de Frans Willems qui, après des études de droit, travaille à Anvers dans une lustrerie. Elle l'épouse en 1907 et le couple s'installe à Missembourg. Trois enfants naîtront de cette union; parmi eux, le futur écrivain Paul Willems. La jeune femme s'adonne à l'écriture et après quelques pièces lyriques parues dans Durendal, cinq poèmes, Chansons pour mon merveilleux petit enfant, sont publiés par le Mercure de France en 1913. Pendant la première guerre mondiale, son mari est appelé dans un service sanitaire en Angleterre; la séparation est douloureuse. Grâce à l'aide de Max Elskamp auquel elle rend visite régulièrement à Anvers et qui l'introduit chez son propre éditeur, elle publie son premier recueil de poèmes, orné d'un bois d'Elskamp. Il porte tout naturellement le titre de Missembourg (1917). Avant son décès accidentel, Verhaeren avait lu ces textes et les avaient appréciés. Pour rendre compte de l'œuvre de Marie Gevers, deux approches sont possibles. L'une, chronologique, se révèle aride pour une lecture qui doit avant tout être sensible; la seconde doit tenir compte des thèmes fondamentaux qui traversent un monde où l'éblouissement face à la nature et aux êtres est constant. Marie Gevers est une femme dont l'instinct est de vivre en harmonie avec elle-même et avec la vie. Bien qu'elle n'ait presque jamais quitté Missembourg, en dehors de quelques voyages au Ruanda et au Congo belge pour rendre visite à sa fille – elle racontera ses impressions dans Des mille collines aux neuf volcans (1953) et dans Plaisir des parallèles (1958) –, elle est en connivence avec le temps et avec l'espace. Elle s'efforcera toujours de transcender sa vérité personnelle pour aller à la rencontre des Paravérités (titre d'un ouvrage paru en 1968) qui donnent accès à l'onirisme ou à l'intimité des objets et des hommes. L'harmonie et la sérénité qui se dégagent de sa production sont à l'image de sa personnalité, accueillante et généreuse. Une grande part autobiographique est décelable dans les livres de Marie Gevers. Épouse et mère, elle se voue entièrement à sa famille. Pour les poèmes d'Antoinette dédiés à sa fille (1925), elle reçoit le prix Eugène Schmitz de l'Académie. Mais la poésie la tente de moins en moins. Elle a près de quarante ans lorsqu'elle publie son premier recueil de récits traversés de souvenirs d'enfance, Ceux qui reviennent (1922); elle approche de la cinquantaine quand parait son premier roman, La Comtesse des digues (1931), dans lequel elle exalte l'Escaut et son amour de l'eau. Introduite dans les réunions littéraires, Marie Gevers fascine par ses qualités de cœur. Avant la première guerre mondiale, elle écrit Madame Orpha ou la Sérénade de mai (1933), où elle raconte les sensations d'une petite fille qui découvre la nature, Guldentop, histoire d'un fantôme (Prix populiste 1934), roman qui retouche les récits de 1922 et met en évidence le cycle des saisons, Plaisir des météores (1938), qui amplifie le même thème. Elle collabore à plusieurs journaux et revues, elle traduit des ouvrages flamands avec l'aide de son mari. La seconde guerre mondiale est une période douloureuse pour Marie Gevers : l'un de ses fils, médecin, est tué dans le bombardement de Malines en 1944; quelques mois plus tard, en janvier 1945, Frans Willems meurt. C'est toutefois pendant les hostilités qu'elle publie Paix sur les champs (1941), ouvrage qui dévoile un autre aspect de son œuvre, déjà esquissé dans La Ligne de vie (1937); elle se penche ici sur les paysans de la Campine dans un récit plein de passions contrastées, dont les héros sont si proches de la terre qu'ils font corps avec elle. Le reste de l'existence de Marie Gevers est voué à Missembourg, aux siens et à l'écriture. Elle publie régulièrement. Ses livres sont centrés sur des intérêts sans cesse renouvelés : l'enfance, la perte des êtres proches, l'amour, l'eau, le rythme des saisons, les plantes et les fleurs. De Château de l'Ouest (1948) à Vie et mort d'un étang (1961), considéré comme son chef-d'œuvre – il contient à lui seul tous les thèmes qui lui sont chers – comme dans Parabotanique (1964), son inspiration oscille entre sa poésie intime et celle qu'elle rencontre dans tous les moments de la vie. Le Prix quinquennal de littérature lui est octroyé en 1960. Comblée d'honneurs, respectée de tous, elle meurt dans son sommeil le 9 mars 1975. Elle avait été élue à l'Académie le 9 avril 1938.
NOS EXPERTS EN PARLENT...
Le Carnet et les Instants

Marie GEVERS, Plaisir des météores, postface de Véronique Jago-Antoine, Impressions nouvelles, coll. « Espace Nord », 2020, 240 p., 9 €, ISBN : 9782875684950Demandez à n’importe qui le sens du mot « météore » et il vous sera répondu qu’il s’agit d’un corps céleste, à la trajectoire fulgurante. En général, ils s’écrasent dans le désert ou tombent dans l’océan, plus rarement sur le toit d’une isba dans quelque ex-République soviétique. Chacun/e à sa façon, Arthur Rimbaud, Isadora Duncan, James Dean, Janis Joplin, Simone Weil, Kurt Cobain, Ayrton Senna, en furent un.Dans son dictionnaire, Émile Littré – « qui ne se trompe jamais », c’est bien connu – commence sa notice par une explication…


Karoo

Dans Plaisir des météores, Marie Gevers explore avec poésie l’évolution de la nature au cours des douze mois de l’année. Un texte laborieux, car loin de mon horizon d’attente de lecteur contemporain.
« Les météores ? On a pris l’habitude de ne nommer météores que les astres errants, les étoiles filantes ou la foudre. Or, tous les phénomènes qui se passent dans l’atmosphère répondent à ce beau nom. La grêle, le brouillard et les pétales de la rose des vents sont des météores, ainsi que le givre, le grésil et le dégel, l’arc-en-ciel et le halo lunaire, et aussi, les silencieux éclairs de chaleur où se libère l’angoisse des nuits de juillet ; météores enfin le rougeoiement…


AVIS D'UTILISATEURS

FIRST:météore roman nature objectif lecture - "Plaisir des météores"
stdClass Object ( [audiences] => [domains] => Array ( [0] => 9174 ) )

Ceci pourrait également vous intéresser...

Une revue catholique au tournant du siècle : Durendal 1894-1919

À propos du livre (texte de l'Introduction) Lorsqu'on parcourt une histoire de la littérature belge de langue française, le chapitre consacré à cette époque particulièrement florissante, qui va de 1880 à la première guerre mondiale, frappe par l'éclosion soudaine de revues littéraires qui suivirent l'exemple de la Jeune Belgique. Dans la liste de ces revues plus ou moins éphémères, l'attention est attirée par la longévité surprenante de l'une d'elles, Durendal, revue catholique d'art et de littérature . Ce mensuel catholique parut pendant vingt ans, de 1894 à 1914, alors que la Jeune Belgique ne sortit de presse que durant seize années et que la Wallonie disparut au bout de sept ans. Quelle recette a donc permis à Durendal de garder si long-temps ses lecteurs? Et une seconde question vient à l'esprit : à quoi pouvait bien s'intéresser une revue littéraire catholique à un moment où la littérature catholique semble inexistante? Qui a fondé Durendal ? Quels étaient ses objectifs? Autant de questions sur lesquelles bien peu de critiques ou d'historiens littéraires se sont penchés. En faut-il davantage pour désirer examiner avec un peu d'attention cette revue et la sortir de l'oubli, comme ce fut fait autrefois pour la Jeune Belgique et la Wallonie ? C'est ce que nous allons essayer de faire : rechercher les origines de la revue, découvrir son but, analyser la manière dont elle l'atteignit et les raisons qui la maintinrent en vie au-delà de la durée moyenne d'existence des revues littéraires belges. Ce travail ne se veut pas exhaustif: beaucoup d'aspects devront malheureusement rester ignorés, principalement certains problèmes plus particulièrement artistiques qui sortent de nos compétences par leur caractère trop technique. Nous ne proposerons pas non plus, dans chaque chapitre, un relevé détaillé de tous les articles parus dans Durendal et traitant du sujet mais seulement les extraits les plus significatifs. La présentation typographique de la revue, son illustration de plus en plus abondante et le sommaire de chaque numéro ne nous paraissent pas mériter de longs développements. Il suffit de savoir qu'en 1894 chaque numéro comptait vingt pages, tandis que ce nombre…

L’écriture et la foudre : Jacques Izoard et François Jacqmin, deux poètes entre les choses et les mots

La collection d’essais tirés des conférences prononcées lors de ces rencontres privilégiées que sont les Midis de la poésie comptait déjà, parmi les grands noms qui l’émaillent, Pasolini, Brecht, Bauchau, Duras, Aragon… Grâce à l’étude que livre Gérald Purnelle, professeur à l’Université de Liège, deux Liégeois viennent rejoindre cette cohorte d’éminences : Jacques Izoard et François Jacqmin. Comparer deux poètes, ou plutôt deux voix poétiques, est un exercice plus complexe qu’il n’y paraît. Il ne s’agit pas de superposer des citations ni de computer des corrélations lexicales ; encore faut-il sonder au cœur et aux reins leur œuvre respective, via les récurrences thématiques, les fantasmes, le ton, la vision dont elle est porteuse. Une naissance et une mort en région liégeoise augmentées d’une contemporanéité d’écriture ne suffisent en effet pas à fonder une connivence entre poètes, même si elles permettent d’entrevoir quelques traits de parenté.Gérald Purnelle a très bien mis en exergue les différences de tempérament des deux hommes, et ce sans entrer dans le détail de leur intimité vécue, mais en se plaçant d’emblée sur le terrain de leur ethos social comme littéraire.Quelles silhouettes, et quelles carrures que celles de ces frères séparés. D’un côté, Jacques Delmotte au pseudonyme de col alpin, « militant » de la cause poétique, qui s’y dépense sans compter, s’y brûlera ;  homme de réseaux (il n’a jamais cessé de publier concomitamment aux plus grandes enseignes et dans des revues éphémères, confidentielles) et de rencontres (pas un seul « écrivant » à Liège pour ignorer le passeur magnifique qu’il fut) ; professeur, qui savait susciter l’éveil à la fécondité de la langue française parmi ses classes de techniques / professionnelles, par exemple en leur livrant en pâture un « poème du jour » à discuter, dépecer, noter sur dix ; diseur enfin à la sensualité directe, poète tactile, rebelle jusqu’au bout au(x) cloisonnement(s). De l’autre, François Jacqmin, homme d’un seul nom de famille, avouant volontiers que la découverte de la poésie marqua une « fracture » dans son existence, manifestée par un « manque d’adhésion généralisé », ce qui n’est pas sans évoquer un certain Henri Michaux ; compagnon de route – y avait-il une autre manière d’en être ? – du surréalisme d’après-guerre, s’auto-désignant comme « le membre le plus tranquille de la Belgique sauvage » ; homme du retrait, du confinement de sa parole, de la divulgation au compte-goutte, qui publie son premier recueil d’importance, Les Saisons , à l’orée de la cinquantaine en se tenant loin des coteries, des logiques de conquête du champ. Jacqmin, silentiaire d’un empire intérieur à dimension de jardin.Gérald Purnelle a parfaitement saisi à quel point « l’écriture poétique d’Izoard et de Jacqmin se fonde également sur une permanente perception du monde comme origine et, comme enjeu, sur l’inscription du sujet dans ce monde et dans le langage ». Ce postulat explique la réticence – le refus ? – manifestée par Izoard à intellectualiser le réel, et à l’inverse les ressorts émotionnels, frisant l’extase, qui sont présents dans l’expression de Jacqmin ? Et là où Izoard entre en contact avec des matières, des étoffes, usant sans vergogne de l’œil, du doigt, de la langue, du sexe, Jacqmin approche par cercles concentriques, franchissant par paliers les couches invisibles qui ceignent l’essence des choses. Une essence qui, évidemment, se révèle évanescence.Le verbe est alors ressenti tout différemment de part et d’autre. Pour Jacqmin, il y a une inaptitude à exprimer les profondeurs du sensible : ainsi explique-t-il dans un entretien accordé à Revue et corrigée au mitan des années 80 : Je considère que c’est une injure vis-à-vis du monde que de le désigner, que de lui coller un verbe sur le dos et de dire à cet objet « voilà ce que tu es ». Et je ne fais pas plus confiance à ma pensée qu’au langage, ce qui veut dire que la situation est tout à fait bloquée. On retrouve la contradiction dans le fait que je continue d’écrire. Pour Izoard, par contre, qui exerce son écriture comme un décloisonnement, le langage est vecteur de projection vers l’autre. Ne pas se retrancher derrière les vocables, mais faire en sorte qu’ils soient le salutaire fil conducteur allant de l’un à l’autre. Briser ainsi le halo de vide autour des êtres, les aimer. ( extrait de Ce manteau de pauvreté , 1962 )Le mérite d’une telle étude, au-delà de l’outil d’analyse qu’elle fournit, est de constituer un irrésistible incitant à se ressourcer, d’un mouvement parallèle, chez Jacqmin et Izoard, recto et verso d’une même lecture réenchanteresse du monde, avers et revers d’une même obole versée à la poésie."Izoard et Jacqmin : deux poètes belges, qui comptent désormais parmi les plus importants et les plus marquants de la deuxième moitié du XXe siècle, et que tout paraît opposer, à commencer par leur personnalité, leur parcours, et surtout leur écriture poétique. On propose ici un parcours parallèle, afin de  dégager les points de vue qui les distinguent, pour ensuite examiner ceux sur lesquels, sans doute moins attendus, mais peut-être plus profonds, ils se rapprocheraient davantage. Le poème est pour Izoard comme pour Jacqmin le chemin, laborieux ou fulgurant, qui doit pouvoir mener d'un pôle, la sensation, à un autre, l'expression, dans un perpétuel désir de jouissance : écrire serait ainsi le moyen projeté d'une conservation de cette jouissance. Jouissance des objets, des corps, de la nature et des mots chez…