Petite Ourse est fière d’être la fille de Pandora. En vérité, Pandora n’est pas exactement sa maman, mais elle l’a accueillie il y a si longtemps que Petite Ourse n’a plus de souvenirs d’une vie d’avant. Elle qui se trouve si bête a une chance incroyable de vivre aux côtés de quelqu’un qui sait tant de choses ! Pendant que Pandora lit et se cultive, Petite Ourse s’occupe de tout : le jardin, les courses, la cuisine. Mais Pandora est toujours contrariée et ne cesse de lui répéter combien elle est stupide, méchante, injuste… Le soir, souvent, Petite Ourse est triste. Elle se met à sa fenêtre et là, dans le ciel, son amie Grande Ourse lui répète : « Non, Petite Ourse, tu n’es pas bête ». Un soir où Pandora l’a bousculée un peu plus fort, son amie lui dit : « Petite Ourse, cette fois tu dois partir ! Ici, c’est toi qui fais tout. Fais-toi confiance. Tu es forte et intelligente. » Oui, cette fois Petite Ourse va sûrement trouver le courage de partir.
Bernadette Gervais a recours à des techniques très diverses comme le pochoir et la gravure adaptées au concept de chacun de ses ouvrages.
Autrice et illustratrice de Petite et grande ourses
Avec plus d’une centaine de livres désormais à son actif, Bernadette Gervais est d’abord une illustratrice belge de grand talent, même si elle ne se prive pas non plus d’écrire, comme c’est le cas ici. On se souvient qu’en 2020, son ABC de la nature a reçu la Pépite d’or au Salon du livre et de la presse jeunesse de Montreuil et son album Petite et Grande Ourses vient d’être récompensé…
Un jour, Monsieur Picaillon, l’homme le plus riche de la ville, perdit la clé de son coffre. Ce même jour, Basile-le-fil, l’homme le plus pauvre de la ville, découvrit une chaîne avec une clé au bout... A partir de ce jour-là, leur vie à tous les deux va complètement changer: pour Mr Picaillon,sans clé, plus moyen d’ouvrir le coffre pour avoir de l’argent. Mais pour Basile, qui n’aime qu’entendre Lire la suite Monsieur Picaillon a tout et Basile-le-fil n’a rien. C’est aussi simple que cela et l’histoire joue sur ce binarisme avoir tout / ne rien avoir ; être tout / n’être rien. Dans un univers gris où l’opulence et le manque se ressemblent soit par amas de possessions soit par amas de rebuts, la bascule entre les deux personnages tient à une clef. Une clef d’or ! Comme dans les contes merveilleux, la clef est celle du trésor sous la forme peu poétique d’un coffre-fort. Evidemment, la clef perdue par l’un est retrouvée par l’autre. Le riche appauvri et le pauvre enrichi se retrouvent sur un banc. Monsieur Picaillon récupère sa clef et Basile-le-fil la rend avec soulagement. Dans un livre à l’histoire convenue, le dénouement apporte une originalité. Contrairement à la majorité des contes, il n’y a pas de fin heureuse et les chemins des deux protagonistes se séparent sans modification aucune des comportements ni de l’un ni de l’autre. Basile-le-fil poursuit son chemin, heureux sous son parapluie et Monsieur Picaillon conserve et protège sa maison. En dépit de signe d’adieu empathique de Monsieur Picaillon, seuls les animaux, chat et chien, semblent regretter leur éloignement. Les personnages de la fable, le capitaliste à redingote et haut de forme, le pauvre avec son allure de randonneur scout semblent caricaturaux. La morale quant à elle traduit un état de fait « hélas, tout le monde sait que ceux qui ont tout regardent rarement ceux qui n’ont rien ». Cet album manque d’élan pour engager les enfants à réfléchir et chacun engagé dans sa voie y reste puisque même le hasard n’amène pas de modification. Le message véhiculé contredit les intentions de l’auteure. Danielle Bertrand…
Entre album et documentaire, Nadine Jacobs nous entraîne dans la savane…