Réchauffement du climat, manipulations génétiques, risques alimentaires, pollutions diverses, pouvoirs et limites de la chimiothérapie, produits pharmaceutiques… Située au cœur de nombreux débats qui agitent la société, la chimie est devenue l’une des clés du monde actuel. C’est par l’histoire que Jean Baudet entreprend ici d’initier ses lecteurs à la chimie. L’ouvrage commence avec les premières réflexions de l’humanité sur la matière, autrement dit sur tous les corps qui se rencontrent dans la vie quotidienne tels que les aliments, les outils ou les vêtements. C’est en partant de ces matières simples, familières à nos ancêtres de la Préhistoire, que l’on comprendra, par exemple, comment nous sommes lentement arrivés aux matières plastiques, à l’ADN, aux colorants synthétiques et aux dérivés du chlore. En suivant le développement de la chimie dans l’histoire, en étudiant comment l’homme a peu à peu » pensé la matière « , nous verrons se former les notions, se dégager les concepts mais aussi se développer des erreurs, pour finalement se constituer un des plus impressionnants savoirs de l’humanité. Au début de l’aventure humaine, on ne connaissait guère que deux sortes de matières : comestibles ou non. Aujourd’hui, c’est plus de dix millions de molécules différentes qui sont synthétisées en laboratoire et produites en usine. Nous verrons enfin que cette reconstitution d’une histoire de la pensée de la matière conduit à formuler une critique de cette pensée. Ainsi, à partir des notions concrètes comme la structure de la matière ou la diversité des matériaux, nous aboutirons à une réflexion sur le matérialisme et sur l’idéalisme, deux mouvements de pensée qui s’appuient l’un et l’autre sur une critique de la matière.
Auteur de Penser la matière : Une histoire des chimistes et de la chimie
Une revue catholique au tournant du siècle : Durendal 1894-1919
À propos du livre (texte de l'Introduction) Lorsqu'on parcourt une histoire de la littérature belge de langue française, le chapitre consacré à cette époque particulièrement florissante, qui va de 1880 à la première guerre mondiale, frappe par l'éclosion soudaine de revues littéraires qui suivirent l'exemple de la Jeune Belgique. Dans la liste de ces revues plus ou moins éphémères, l'attention est attirée par la longévité surprenante de l'une d'elles, Durendal, revue catholique d'art et de littérature . Ce mensuel catholique parut pendant vingt ans, de 1894 à 1914, alors que la Jeune Belgique ne sortit de presse que durant seize années et que la Wallonie disparut au bout de sept ans. Quelle recette a donc permis à Durendal de garder si long-temps ses lecteurs? Et une seconde question vient à l'esprit : à quoi pouvait bien s'intéresser une revue littéraire catholique à un moment où la littérature catholique semble inexistante? Qui a fondé Durendal ? Quels étaient ses objectifs? Autant de questions sur lesquelles bien peu de critiques ou d'historiens littéraires se sont penchés. En faut-il davantage pour désirer examiner avec un peu d'attention cette revue et la sortir de l'oubli, comme ce fut fait autrefois pour la Jeune Belgique et la Wallonie ? C'est ce que nous allons essayer de faire : rechercher les origines de la revue, découvrir son but, analyser la manière dont elle l'atteignit et les raisons qui la maintinrent en vie au-delà de la durée moyenne d'existence des revues littéraires belges. Ce travail ne se veut pas exhaustif: beaucoup d'aspects devront malheureusement rester ignorés, principalement certains problèmes plus particulièrement artistiques qui sortent de nos compétences par leur caractère trop technique. Nous ne proposerons pas non plus, dans chaque chapitre, un relevé détaillé de tous les articles parus dans Durendal et traitant du sujet mais seulement les extraits les plus significatifs. La présentation typographique de la revue, son illustration de plus en plus abondante et le sommaire de chaque numéro ne nous paraissent pas mériter de longs développements. Il suffit de savoir qu'en 1894 chaque numéro comptait vingt pages, tandis que ce nombre…