Mais je ne me souviendrai de rien,
ni des toits laqués ni de ta peau écrue, et vivre n’était alors qu’un défaut de l’œil gauche j’ai dit.
Le jardin gonflait dehors l’étendue des phrases vaines, sous les lauriers les murs de bauge
des voix simplement.
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Allumés parfois pareils à d’anciennes villes nous allions, la nuit, entre le mobilier de bois verni la faune des objets en passant
et parfois l’herbe des plaines ou la bruine nous touchaient
nos corps habillés de peu cherchant la touffeur brune d’une ultime frondaison, d’une île.
Auteur de Nu l'été sous les fleurs ; précédé de, Traquée comme jardin
Après un éblouissant premier recueil poétique Cinq lèvres couchées noires, paru aux Éditions Cheyne en 2020, Louis Adran nous plonge dans l’incandescence fauve d’un deuxième recueil, Nu l’été sous les fleurs précédé de Traquée comme jardin.
Qu’est-ce que la syntaxe ? Comment épouse-t-elle une autre langue après avoir consommé le divorce avec la langue officielle ? L’économie poétique de Louis Adran est celle d’un écrire qui rompt avec le dire. L’écrire surgit dans l’après-désastre, dans l’après-temps perdu et revient sur ce passé. Poussant plus avant le mouvement d’effacement, le poète inscrit dans le verbe même le frôlement d’aile du non-écrire, l’interruption de la lettre. Sa langue porte trace des guerres qu’on a menées contre…
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