MONDES imPARFAITS. Autour des Cités obscures de Schuiten et Peeters

NOS EXPERTS EN PARLENT...
Le Carnet et les Instants

À l’occasion de l’exposition MONDES imPARFAITS. Autour des cités obscures paraît l’ouvrage éponyme interrogeant la question de l’utopie et de la dystopie. Illustré de dessins rares de François Schuiten, de nombreux documents, d’un long entretien entre Marc Atallah, Schuiten et Peeters, de textes de François Rosset et Marc Atallah, le livre questionne la naissance, la genèse de l’utopie (de Thomas More, Francis Bacon à Campanella, Cyrano de Bergerac, Marivaux…, sans oublier les précurseurs, Platon, Lucien de Samosate…), l’avènement de la dystopie avec Zamiatine, Huxley, Orwell et la présence d’un schème utopique/dystopique dans les Cités obscures. Projet de société idéale, planification d’un bonheur collectif, l’utopie témoigne en son…


AVIS D'UTILISATEURS

FIRST:utopie cités obscures - "MONDES imPARFAITS. Autour des Cités obscures de Schuiten et Peeters"
stdClass Object ( [audiences] => [domains] => )

Ceci pourrait également vous intéresser...

Alexandria : les pionniers du web

C’est énoncer un lieu commun que de dire que les technologies…

MONDES imPARFAITS. Autour des Cités obscures de Schuiten et Peeters

À l’occasion de l’exposition MONDES imPARFAITS. Autour des cités obscures paraît l’ouvrage…

Vie, mort, plaisir, souffrance et autres réjouissances. Une petite balade en philosophie

Ni manuel ni histoire de la philosophie de ses origines à nos jours, Vie, mort, plaisir, souffrance et autres réjouissances nous convie à une traversée libre de penseurs qu’Alain Bajomée aborde sous l’angle des questionnements qu’ils ont soulevés et des enjeux contemporains qu’ils véhiculent. Choisissant d’éclairer des notions (liberté, vérité, mal, réalité, être….), des problèmes par des éclairages venant du cinéma, des séries TV ou de la musique, Alain Bajomée ramène l’activité philosophique à son questionnement, à l’étonnement qui lui a donné naissance. Sans accentuer la coupure artificielle et sujette à caution entre pensée mythique et avènement du logos, l’avènement de la philosophie occidentale au siècle avant J. C. correspond à une nouvelle manière de penser qui, s’affranchissant de l’explication par les dieux, par les mythes, s’interroge sur l’ordre du monde en se confiant aux lumières de la raison. Arbre composé d’une multiplicité de branches — logique, métaphysique, morale, esthétique, épistémologie… —, la philosophie en tant qu’« amour de la sagesse » se diffracte en domaines, en écoles, en courants. Ne visant pas l’exhaustivité, l’ouvrage aborde largement les philosophes de l’Antiquité (des Présocratiques à Platon, des sophistes à Aristote), convoque des figures délaissées (Antiphon d’Athènes, le curé Meslier (anticlérical, hédoniste), l’antispéciste Peter Singer….), aborde Condorcet, Kant, Comte, Nietzsche, Russell, Wittgenstein mais délaisse Spinoza, Leibniz, Hegel, Bergson, Sartre comme il s’en explique dans l’avant-propos. La mise en lumière de penseurs minorés, se situant parfois dans les marges de la philosophie (Freud, Beauvoir, Camus…), permet de réhabiliter des pensées libertaires, athées, matérialistes que la tradition idéaliste a secondarisées. Procédant selon le fil de thématiques, de champs de réflexion, Alain Bajomée traite non pas de l’intégralité du corpus platonicien ou de l’ensemble des écrits de Descartes, mais des points qui illustrent le problème traité (le savoir, le bonheur, la conscience, la finitude, la mort, l’immortalité de l’âme, le cogito, l’inconscient, les droits des animaux…).On pourrait craindre que le recours à des films (ceux de Woody Allen, Hitchcock, Chaplin, Cronenberg, Ridley Scott, Visconti, les Wachowski…), à des chansons (celles de Dick Annegarn, Aznavour, Lavilliers, Mylène Farmer, Serge Gainsbourg, Pink Floyd…) ne dilue la spécificité de la démarche philosophique, écarte de la lecture des textes et ne se présente que comme un moyen afin de brancher la philosophie sur le contemporain. Il n’en est rien dès lors qu’au travers de ces allers-retours de l’allégorie de la caverne de Platon ou de l’interprétation freudienne des rêves au film Matrix , de l’utopie des phalanstères de Fourier, de sa prescience de la débâcle écologique à Charles Aznavour (« La Terre meurt »), Alain Bajomée expose l’intemporalité de questionnements qui, vertébrés par le doute (de l’ironie socratique au scepticisme de Montaigne ou au doute radical cartésien), par l’esprit critique, se singularisent par la remise en cause des réponses toutes faites, la contestation de la doxa et de l’autorité de la tradition. L’ouvrage accomplit semblable déconstruction de l’histoire des vainqueurs, des vulgates officielles. Que ce soit par rapport aux sophistes (que Platon a dépréciés, les assimilant à des orateurs mercantiles indifférents à la question de la vérité) dont il souligne le scepticisme épistémologique et le relativisme (absence d’une vérité absolue, existence de vérités relatives), par rapport à Diogène le Cynique ou à Fourier.Art des questions et non des réponses, pensée de la création (Chaoïde disait Deleuze) et non de la méthode et des recettes techniques, « la philosophie, bien qu’elle ne soit pas en mesure de nous donner avec certitude la réponse aux doutes qui nous assiègent, peut tout de même suggérer des possibilités qui élargissent notre champ de pensée et délivrent celle-ci de la tyrannie de l’habitude  ».Dans Qu’est-ce que la philosophie ? , définissant la philosophie par la création de concepts, Deleuze et Guattari évoquent la phrase de Leibniz qui, tirée du Système nouveau de la Nature , condense l’activité de la pensée questionnante : «  Je croyais entrer dans le port,…