Milou : Humain, trop humain

RÉSUMÉ

Milou, le plus célèbre chien de la bande dessinée, apparaît dès la première vignette illustrée de Tintin au pays des Soviets et sera le dernier de la famille tintinesque à s’exprimer dans l’ultime album inachevé, Tintin et l’Alph-Art. Toujours présent entre ces deux extrêmes, il est indispensable aux aventures de l’intrépide héros. Son caractère hybride – canin et humain – fait la spécificité et la richesse de ce personnage hors normes.

Compagnon inséparable de son maître, Milou est son confident, son alter ego, son sauveur récurrent et son joker dans les cas désespérés. Mais il est aussi son contradicteur, son opposé, son négatif, son alibi facétieux. Il est l’antidote à la perfection du jeune reporter, un anti-héros à qui des milliers de lecteurs peuvent s’identifier, il est le côté humain de Tintin. Trop humain ? Victime de la concurrence du capitaine Haddock et du souci de réalisme voulu par le dessinateur belge, le fox-terrier se fait plus discret avec les ans. Mais n’est-ce pas sa philosophie de vie et ses valeurs qui triomphent en dernier ressort ?

NOS EXPERTS EN PARLENT...
Le Carnet et les Instants

Renaud NATTIEZ, Milou. Humain, trop humain, Impressions nouvelles, coll. « La fabrique des héros », 2022, 139 p., 13 € / ePub : 7,99 €, ISBN : 978-2-87449-940-1En tintinophile patenté, Renaud Nattiez poursuit ses coups de sonde dans l’univers hergéen. Après avoir opéré un astucieux rapprochement entre le bédéaste bruxellois et le chansonnier libertaire Brassens, voici qu’il consacre un essai au poil à un véritable monstre sacré de la « Comédie humaine » sortie du cerveau de Georges Remi : Milou.Présenté comme un « sympathique cabot », son nom apparaît en janvier 1929 dans l’incipit de Tintin au Pays des Soviets et sa silhouette, dès la deuxième case. En quatrième case, l’air…


AVIS D'UTILISATEURS

FIRST:xfirstword - "Milou : Humain, trop humain"
stdClass Object ( [audiences] => [domains] => Array ( [0] => 9174 ) )

Ceci pourrait également vous intéresser...

Le Voyage au bout de la nuit de Céline : roman de la subversion et subversion du roman

À propos du livre À travers les différents niveaux de sens que le texte romanesque du Voyage au bout de la nuit superpose, cet ouvrage serre de près le processus d'instauration du langage célinien, de la surface des mots à la totalité de la création. Transposant la rhétorique de l'argot en un formidable discours subversif, ce langage fonde l'identité symbolique de Bardamu, le héros-narrateur, mais aussi celle de Céline dans cette Nuit de l'écriture où, entre vécu et imaginaire, durée et Histoire, désir et néant, l'écrivain triomphe des discours sociaux de son temps par l'affirmation souveraine d'un style. Mythe romanesque du voyageur de la Nuit, hallucinant de vérité désespérée et de révolte ; mythe littéraire de l'écrivainargotier dont le propos embrasse dans sa revanche verbale toute la honte, toute la souffrance du Mal contemporain : deux niveaux de cette «écriture de la parole» qui entretiennent un subtil trompe-l'oeil entre le sens et la représentation. C'est dans ce travail que résident la modernité de Céline, son art réel d'écrivain comme sa compromission authentique de sujet face à la société et à l'Histoire. Cette étude est le fruit d'une technique magistrale et…