Editorial :
Les auteurs ça ose tout, c’est même à ça qu’on les reconnaît !
Des mots d’esprit, un phrasé atypique, la gueule de l’emploi ou encore une galerie incroyable d’acteurs de légende… Reconnaissable parmi ses pairs, et ses contemporains, voilà les caractéristiques ciblées de notre dialoguiste de talent. On pourrait l’affubler de tellement d’autres détails mais n’est-ce pas dans les détails que se dissimule le vrai génie ? En parlant des mots d’esprit, la littérature, à travers le théâtre et les livres, nous en donne à foison. On peut citer Oscar Wilde, Jules Renard ou le génial Sacha Guitry. Mais concernant l’art qui porte le numéro sept, ce n’est pas vraiment le cas.
Heureusement, le Papa du cinéma était là pour donner ses lettres de noblesse au 7ème art (concernant le sobriquet Papa, on en parle dans cet article, vous comprendrez mon allusion). Grâce à mon ami Alain Magerotte, on (re)découvre ici toute la jubilation de cette verve qui traverse le temps à travers des répliques devenues aujourd’hui presque des proverbes ou des mots que l’on glisse entre amis pour « faire bien ».
Audiard a marqué cet « Art Majeur » (clin d’oeil à Serge Gainsbourg). D’ailleurs n’a-t-il pas inspiré de jeunes auteurs tels que Bruno Solo pour Caméra Café et Alexandre Astier pour son génial Camelot ? On dit merci, cher Maître (et on s’incline, s’il vous plaît) car la liste est loin d’être terminée. Au théâtre, on a également les fameuses Brèves de comptoir de Jean-Marie Gouriot… Bon, promis, je m’arrête ici ! Avant de vous quitter, une dernière mise en garde : attention, chers lecteurs, au livre que vous tenez dans les mains. Quand un Cador est raconté par un autre Cador, il y a de quoi exploser façon puzzle !
À bon entendeur…
Illustrateur de Michel Audiard : L'homme à la casquette à carreaux qui en avait sous le capot (L'Article n°26)
Célébration de la vie par un ancien membre de l'Internationale situationniste, cette vie n'étant…
Le Voyage au bout de la nuit de Céline : roman de la subversion et subversion du roman
À propos du livre À travers les différents niveaux de sens que le texte romanesque du Voyage au bout de la nuit superpose, cet ouvrage serre de près le processus d'instauration du langage célinien, de la surface des mots à la totalité de la création. Transposant la rhétorique de l'argot en un formidable discours subversif, ce langage fonde l'identité symbolique de Bardamu, le héros-narrateur, mais aussi celle de Céline dans cette Nuit de l'écriture où, entre vécu et imaginaire, durée et Histoire, désir et néant, l'écrivain triomphe des discours sociaux de son temps par l'affirmation souveraine d'un style. Mythe romanesque du voyageur de la Nuit, hallucinant de vérité désespérée et de révolte ; mythe littéraire de l'écrivainargotier dont le propos embrasse dans sa revanche verbale toute la honte, toute la souffrance du Mal contemporain : deux niveaux de cette «écriture de la parole» qui entretiennent un subtil trompe-l'oeil entre le sens et la représentation. C'est dans ce travail que résident la modernité de Céline, son art réel d'écrivain comme sa compromission authentique de sujet face à la société et à l'Histoire. Cette étude est le fruit d'une technique magistrale et…