À petits pas, comme le Poucet, le poète remonte la piste des cailloux blancs sur les pages couchées, à cœur battant, épèle les soirs veillés de chagrin, l’absence qui vient de loin, qui persiste en son sein :
« Les larmes sur les murs / quand le jardin rameute / les feuilles perdues les fleurs / le temps devient buée / sur les yeux de l’ami / as-tu senti cette rumeur / qui perle dans la rue / cette amère souvenance / des jours enfouis ? »
Auteur de Matière des soirs
Poète prolifique (dans la notice le concernant, à la fin de ce volume, il faut pas moins de quatre pages pour faire l’inventaire partiel de ses publications) Philippe Leuckx nourrit d’amitiés poétiques.On sait la générosité avec laquelle il rend compte du travail de ses consœurs et confrères dans des articles, des rencontres littéraires, des préfaces. Ce sont ainsi deux de ces complices qui ornent le dernier recueil en date : Philippe Colmant photographie des ciels de soir tandis que Jean-Michel Aubevert ouvre le livre avec une préface dont la poésie tend un miroir fraternel à la détresse qui hante Matière des soirs.Leuckx empreinte à la mélancolie souterraine, ces éclats de lumière que deviennent les poèmes…
Rien dans cette longue confidence qui ne soit placé sous le signe de l'amour. Il y a d'abord celui…