Philippe Mathy

PRÉSENTATION
Né le 17 juillet 1956 à Manono (Zaïre), Philippe Mathy est de nationalité belge et a vécu son enfance près de Mons, à St-Denis. La rue brisée où il habitait, lui fournira le titre d'un de ses recueils. A St-Denis, il se lie d'amitié avec le peintre Yvon Vandycke, une «rencontre capitale» qui lui ouvre les portes d'œuvres et de créateurs contemporains. Après des humanités au Collège St-Vincent à Soignies, puis un parcours accidenté dans l'enseignement supérieur, il termine une régence en français-histoire à l'Ecole Normale de Tournai. Il reçoit le prix George Lockem de l'Académie Royale de Langue et de Littérature françaises de Belgique en 1978 pour son premier recueil Promesse d'île. Ce livre fut écrit en partie en Algérie où son père est parti travailler trois ans. De voyages dans le Sahara, il ramènera des notes qui sont à l'origine du livre Le sable et l'olivier, dédié au poète Claude Vigée. Lecteur gourmand, bien conseillé par le libraire André Léto (Mons) - auquel il rend grâce aujourd'hui - il cite de nombreux poètes si on lui demande d'évoquer des influences. Eluard, Norge et Philippe Jaccottet - qu'il rencontre pour la première fois à Grignan en 1979 - sont indéniablement des poètes auxquels il reste très attaché.En 1980, voyage de noces à Strasbourg avec son épouse Véronique. Claude Vigée les accueille et leur fait visiter la ville. Il a animé de 1987 à 2005 l'ASBL " Le front aux vitres " (galerie d'art / rencontres poétiques). De 2000 à 2014, il fut responsable, avec Sarah Colasse, du dossier que le journal « Le Ligueur » consacrait, en septembre, au théâtre pour l’enfance et la jeunesse. En 2011, il devient membre du comité de rédaction du Journal des Poètes et rédacteur en chef de 2015 à 2020. Depuis 2013, il partage sa vie entre Guignies et Pouilly-sur-Loire en Bourgogne nivernaise.
PRIX
NOS EXPERTS EN PARLENT
Le Carnet et les Instants

Les fleuves sont de redoutables pourvoyeurs de poèmes ! De Rimbaud qui en descendait les rives impassibles, aux poètes contemporains comme Jacques Darras ou Franck Venaille, ils auront charrié, dans les remous de leurs rimes ou dans la vase de leurs métaphores, de nombreux vers éternels et imparables. Mythique ou réel, le fleuve porte littéralement le poème à bout de bras. Avec ce nouveau recueil, Philippe Mathy rejoint cette lignée de poètes-nautoniers ! Partageant sa vie entre le Tournaisis et la Bourgogne, le poète balance son amarre de  l’Escaut à la Loire.

De la frontière française à Antoing, l’Escaut est un monsieur sérieux, en costume gris. Il avance sagement sur un chemin tracé. […] Ici, à Pouilly, la Loire est une jeune fille espiègle qui se déhanche…


Le Carnet et les Instants

L’aube à peine effacée vite passée comme l’enfance

Le temps de goûter aux parfums des jours blancheur de l’aubépine

Ce sont tant de haies dressées comme des murs dans le labyrinthe de vivre

et déjà le crépuscule s’avance

Si la vie « linéaire » est faite de l’alternance du jour et de la nuit, c’est une autre temporalité que révèle le recueil Battements crépusculaires de Philippe Mathy et André Ruelle. Le livre donne en effet à éprouver une dimension temporelle confinant au cycle cardiaque de la systole et de la diastole, comme en accordéon – à l’image du nom de la collection des éditions Tétras Lyre (qui a récemment fêté ses trente ans) dans laquelle s’inscrit ce livre. Cette temporalité est celle des « lézards /…


Le Carnet et les Instants

Dieu sait combien certains paysages sont propices aux promenades silencieuses, à la contemplation et à la réminiscence. Le paysage des îles de la Gargaude, modulé par la Loire, en est un. Du moins, c’est ce dont rend compte ce recueil issu de la collaboration entre le poète Philippe Mathy et l’aquarelliste Anne Le Maître, publié dans la collection « Carnets de Nature » des Éditions de l’Atelier des Noyers. Les circonstances de la rencontre entre Le Maître et Mathy, formulées à la fin de ce petit livre,participent à la douceur de l’ouvrage : fruit d’une rencontre entre l’artiste et l’écrivain au début de l’été 2017, ce livre aura mûri au fil des saisons et est offert au regard à l’automne 2018. Voilà qui tombe à point.

Qui tombe à point, car…


Le Carnet et les Instants

« La culture de la poésie n’est jamais plus désirable qu’aux époques pendant lesquelles, par suite d’un excès d’égoïsme et de calcul, l’accumulation des matériaux de la vie extérieure dépasse le pouvoir que nous avons de les assimiler aux lois intérieures de la nature humaine »[1]. Tous les hommes sont des poètes, dans la mesure où ils éprouvent le besoin d’exprimer et de reproduire leurs émotions dans un certain rythme. Si le poète est l’homme imaginatif par excellence, son influence sur les lecteurs et sur toute la société sera déterminante, quoique imperceptible à l’œil nu, soutient le poète romantique anglais : « Les poètes sont les législateurs non reconnus du monde ». Sous cet emblème, Philippe Mathy poursuit, depuis Promesse d’île (1980)…


Le Carnet et les Instants

Constitué de sept sections, chiffre symbolique s’il en est, présent dans de nombreuses cultures, désignant l’absolu, la totalité, l’émergence d’un monde nouveau et l’union des contraires, le présent recueil de Philippe Mathy, rehaussé de gouaches sur papier du peintre André Ruelle (Charleroi, 1949), s’inscrit dans l’esthétique habituelle du poète, avec toutefois une tonalité plus noire, plus dramatique pour les poèmes écrits pendant une résidence d’écrivain à Verdun ainsi que pour ceux de Jours de cendre. Dans le vent pourpre ; Dehors, mains ouvertes ; Rive de Loire et Belle-Ile s’offrent comme des suites renouant avec une méditation sur la beauté de la nature, méditation non dénuée de gravité, sur la sensibilité et l’ouverture à l’autre, sur…