Mârîye, èl Flamindje

(walon d’ Mont’gnî – Montigny-le-Tilleul)

Èle a stî al’véye o baston. Ès´ moman n’asteut nin àl donéye. Lès doudoûces, èç Flamindje la n’ lès conch’neut nin. Èle n’aveut pont d’ tins a brichôdér pour wastér sès-èfants. Èl tins, c’est dès liârds èt dès liârds, i dè fôt tous lès djoûs pou noûri l’pèkéye !
Ça fét què Mârîye n’a jamés yeû l’crédit dè djouwér a l’èfant. Toute djon.ne al bèsogne su l’ damâdje, èle n’a nin yeû l’ tins dè dalér a scole. Avè l’s-anéyes, lès gamines, ça d’vint co râde dès feumes èt Mârîye come toutes èls-ôtes a yeû dèdins s’ tièsse dès pinséyes parèyes a dès rèves : gangnî s’ crousse, awè s’ pètit mwin.nâdje, èyèt p’t-ète bin al’ vér dès-èfants !
Dins l’ ralâdje plin dèl fosse, i-gn-a dès r’gârds qu’i s’pièd’neut èyèt d’s-ôtes qui s’ trouv’neut èt s’èmacrâl’neut. Lès bleûs-îs du djon.ne Dofe…

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À PROPOS DE L'AUTEUR
Danielle Trempont

Auteur de Mârîye, èl Flamindje

Danielle Trempont vient de nous quitter et sa disparition a frappé tous ceux qui s’intéressent à la littérature en langue wallonne dans la région de Charleroi. Née en 1943 à Mont-sur-Marchienne, toute jeune, elle a émigré avec sa famille au Congo – Congo belge à l’époque – où elle a passé son enfance et son adolescence. Danielle Bury est revenue en Wallonie et elle a épousé Jacques Trempont (1935-2020); le couple s’est installé alors à Montigny-le-Tilleul. Mère de deux filles, femmes au foyer mais fort attirée par tout ce qui touchait à la culture, elle a redécouvert la langue que ses parents utilisaient occasionnellement – le wallon – qui était aussi celle qu’elle entendait chez ses grands-parents à l’occasion de l’un ou l’autre « congé en métropole ». Cet intérêt devint vite une passion qui la mena non seulement à écrire cette langue patrimoniale mais aussi à la promouvoir en organisant des ateliers d’écriture, des récitals, des concours littéraires, … Danielle Trempont était intransigeante sur la qualité de son wallon évoquant des thèmes spécifiquement féminin mais aussi des sujets « universels » – l’injustice sociale, la peur de la mort, la nostalgie d’une enfance heureuse, les difficultés de la vie de tous les jours – , elle se fit connaître et reconnaître comme un des auteurs qui comptent. Elle était avant tout poète mais elle s’était vite débarrassée du « carcan métrique » pour user d’une remarquable prose poétique. Elle a publié bon nombre de ses textes dans « èl bourdon », le mensuel de l’Association littéraire wallonne de Charleroi. La Société de Langue et de Littérature Wallonnes, dont elle était membre titulaire, fit paraître son recueil « D’ombe èt d’ soya » et par la suite, c’est aux soins des éditions de « èl bourdon » que parut « Ene mîye di mi », son second opus. Elle a aussi participé, tant que sa santé le lui a permis, aux travaux du Centre hainuyer d’animation du wallon à l’école, sensible qu’elle était à la transmission de cette langue par le biais de son enseignement. Elle a collaboré à la rédaction de plusieurs livrets édités par cette association et a aussi rédigé, pour l’occasion, bon nombre de poèmes à destination des enfants. Auteure de talent, militante sincère et intransigeante, elle laissera une trace indélébile dans notre littérature en langue wallonne…


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