Mantoue est trop loin

À PROPOS DE L'AUTRICE
Madeleine Bourdouxhe

Autrice de Mantoue est trop loin

Madeleine Bourdouxhe est née à Liège en 1906. En 1927, elle épouse Jacques Muller. Elle arrête ses études de philosophie à l'Université Libre de Bruxelles et donne des cours particuliers aux étudiants en difficulté. En 1936, sur les conseils d'Emmanuel Mounier, elle dépose chez Gallimard son premier roman : La femme de Gilles, accueilli avec enthousiasme par Jean Paulhan. Résistante lors de la Seconde Guerre mondiale, elle refuse de publier ses nouvelles chez les éditeurs contrôlés par les Allemands et distribue des feuillets anti-nazis qu'elle se procure à Paris, où réside Paul Eluard. Après la guerre, elle se lie d'amitié avec Jean-Paul Sartre et Simone de Beauvoir. Dans Le deuxième sexe, celle-ci cite La femme de Gilles comme l'exemple de celle qui rêve d'une fusion amoureuse alors que l'homme impose la séparation et la domination. En 1956, quand son roman Mantoue est trop loin est refusé chez Gallimard, Madeleine Bourdouxhe décide de ne plus s'intéresser au monde de l'édition. Depuis 1964, elle a été Secrétaire perpétuelle de la Libre Académie de Bruxelles. Madeleine Bourdouxhe est morte à Bruxelles le 
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Le Carnet et les Instants

Madeleine Bourdouxhe, dont Gallimard a publié La femme de Gilles en 1937, soumet à l’éditeur en 1956 le manuscrit d’un nouveau roman, Mantoue est trop loin – après en avoir publié les premières pages dans Le Monde nouveau sous le titre Les temps passés. D’abord accepté, il est ensuite refusé sans explication. Sans doute l’avis favorable du comité de lecture n’a-t-il pas été suivi plus haut, devant cette œuvre complexe où les normes narratives classiques sont bousculées à plus d’un titre. Rappelons que l’autrice se lie vers 1949 avec J.P. Sartre, dont vient précisément de paraitre l’essai anticonformiste Qu’est-ce que la littérature ?  À la même époque, N. Sarraute entame…


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FIRST:récit - "Mantoue est trop loin"
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Celle qu’on aurait plutôt envie d’appeler Destroy tant elle connait un destin chahuté depuis son lent déclin économique (entamé dans les années 1950 et qui aboutit, après la crise des Subprimes, à ce qu’on déclare la ville en faillite, en 2013).Detroit, protagoniste de ce récit au même titre que la narratrice, dans ce court roman de 63 pages.«  Produire ses propres légumes est devenu une arme citoyenne pour lutter contre la crise et se réapproprier le territoire  »«  On a besoin de nouvelles énergies et de nouvelles idées, de renouer avec nos racines pour bâtir une société nouvelle et éviter d’autres crises  »D’emblée le ton est donné. Nancy (meilleure amie de la mère de la narratrice), son mari Bob et leurs enfants ont pris la décision de quitter Detroit. La vie, là-bas, n’est plus possible : le lycée où Nancy travaille est sur le point de fermer vu que le gouvernement ne veut plus financer d’école. Il préfère financer des établissement dans des quartiers où les banques (ré)investissent. Pas surprenant quand on sait que Detroit s’est vidée des deux-tiers de sa population depuis que les usines ne fournissent plus de travail et que seuls les gens qui en ont les moyens fuient pour trouver un salaire ailleurs, laissant les populations précarisées se démerder dans des quartiers où près d’une maison sur cinq est laissée à l’abandon.S’occuper d’un potager collectif (agriculture urbaine, tentative d’autosubsistance) est donc bel et bien un outil de lutte dans ce contexte particulier.L’annonce du départ de Nancy fonctionne comme une sonnette d’alarme pour la famille de la narratrice. Seront-ils les derniers à rester ou seront-ils les prochains à devoir quitter leur vie, leur ville ? Le temps d’une année scolaire, la jeune narratrice traverse différents obstacles liés à l’avenir de Detroit. 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Cette ville, la plus grande de l’État du Michigan, en déclin économique depuis des décennies, a même fini par être déclarée en faillite ! Des quartiers entiers ont ensuite été voués à la démolition et leurs habitants menacés d’expulsion. Une ville nouvelle se dessine à présent qui risque de n’être peuplée que de nantis majoritairement blancs. L’histoire de Detroit a intrigué et passionné Aliénor Debrocq. À tel point qu’elle a décidé d’écrire une fiction qui aurait pour cadre l’ancienne capitale de l’automobile. Cette auteure de romans et de nouvelles qui enseigne la littérature dans nos écoles d’art, est aussi journaliste : le travail d’investigation, elle maîtrise ! Sa narratrice – on ne connaitra pas son prénom – est une jeune adolescente. Sa mère a quitté l’Europe pour venir étudier aux États-Unis, son père, un natif de l’endroit, fut ingénieur dans l’industrie automobile. Elle a une toute petite sœur. Un matin, ses parents reçoivent une lettre d’expulsion. 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