« L’œuvre de René Magritte est extrêmement populaire, c’est sûr. Pourtant, parmi les spécialistes de l’histoire de la peinture, beaucoup affichent à son égard un certain dédain. Mauvaise peinture, ose-t-on dire. Images triviales, tours de passe-passe dispensables. Chacun pense ce qu’il veut mais je crois que ces critiques montrent qu’on n’a pas compris l’intention centrale attachée à cette œuvre. Car un travail de la pensée la traverse ; j’irais jusqu’à dire que l’œuvre de Magritte est cela même : l’exercice d’une pensée, d’une pensée en images. Le dédain vient de ce qu’on n’a pas véritablement envisagé ce que signifie “penser en images”.
Dans ce livre, je propose une enquête. En m’appuyant très largement sur les dits et écrits de Magritte recueillis après sa mort, et qui ont accompagné les tableaux tout au long de leur création, je tente de restituer la pensée en images de Magritte. En eux-mêmes les tableaux n’y donnent pas accès : on aurait beau chercher et commenter ce qu’ils signifient, on ne parviendrait pas encore à saisir en quoi ils sont nécessaires à la pensée. Alors je les mets en rapport avec des concepts philosophiques. Je montre, à partir de six études, que les tableaux de Magritte sont comparables à des concepts philosophiques et qu’ils réalisent, au sein de l’œuvre, un travail similaire aux concepts qu’emploient les philosophes pour écrire leur pensée. »
Sémir Badir
Auteur de Magritte et les philosophes
Voici, à propos de l’œuvre déjà largement étudiée de Magritte, un livre aussi original qu’informé, la conjonction des deux n’allant pas de soi. Son originalité tient à ce qu’il mène à bien l’analyse et l’interprétation, issues d’une enquête complète, de la « pensée en images » du peintre. L’information tient à ce qu’il s’appuie non seulement sur l’ensemble des tableaux de Magritte, mais tout autant de ses écrits et de ses lettres. Il montre de surcroît une connaissance des principaux commentaires déjà publiés[1]. Et il témoigne enfin d’un large savoir philosophique et sémiologique.Cette pensée en images correspond sans paradoxe à la centaine d’ « idées », le mot est de Magritte, qui traversent…
Textes de Georges Sion , Françoise Mallet-Joris , Pierre Falize, Lucienne Desnoues et Carlo Bronne À propos du livre (Texte de l'Introduction) Il était normal que l'Académie veuille…
Les influences anglo-saxonnes sur les lettres françaises de 1850 à 1880
À propos du livre Cette étude voudrait retracer l'action générale des influences anglo-saxonnes sur nos Lettres françaises de Belgique, de 1850 à 1880. L'Angleterre victorienne resplendit alors; les États-Unis conquièrent leur rang, imposent leur génie ; notre littérature, elle, malgré Van Hasselt, de Coster, Pirmez, semble marquer à peine sur la carte du Réalisme international. Il semble même que des temps ingrats soient revenus pour l'art, après ces années de 1815 à 1850, dont M. Gustave Chartier, dans Le Mouvement romantique en Belgique, a entrepris de révéler tout l'intérêt, montrant le dynamisme des influences étrangères et, parmi elles, des anglo-saxonnes. C'est le destin de ces dernières que nous suivons au cours des trois décades qui nous séparent encore de la Jeune-Belgique. Nous tenterons de dire leur sens dans sa plénitude, tel que nous le démêlons de l'écheveau cosmopolite et comme nous l'a livré l'analyse d'une vie intellectuelle, où littérature, philosophie et politique…