Je sens que j’ai un livre en moi. Il doit juste sortir.
D’un côté, il y a des lecteurs. De l’autre des écrivains. Les premiers lisent et parlent de ce qu’ils ont lu. Les seconds écrivent, apprécient d’être lus et qu’on parle— de préférence, en bien — de ce qu’ils ont écrit.
L’Ivresse de l’écrit vaincu met ce petit monde en scène dans une satire où les enjeux familiaux, amicaux et sociaux servent de déclencheurs pour illustrer le grand théâtre des relations humaines.
Parfois drôle, souvent piquant, un peu méchant, ce recueil de nouvelles brosse le portrait d’un monde où le livre se révèle plus un prétexte qu’une fin en soi.
Auteur de L’ivresse de l’écrit vaincu
En une centaine de pages et une vingtaine de nouvelles brèves, dont le livre et la lecture sont le fil continu, nous nous glissons dans des échanges entre lecteurs dans des contextes et situations diverses. À commencer par celui d’un cercle de lecture qui commente sans pitié un premier roman policier écrit par une « amie » sous pseudo dont le visage se décompose devant ses comparses. Puis voici les aventures de la très catholique famille Dumas, rassemblée devant la croix pour une lecture édificatrice quotidienne d’un passage de la Bible, ce « livre des livres » sans surprise. Quoique … Entre adultes, les parents Dumas lancent un blog de lectures avec la famille élargie qui tourne au pugilat lorsqu’il s’agit de définir la bonne et vraie littérature.…
Monsieur Satie : L'homme qui avait un petit piano dans la tête
Pour découvrir l'oeuvre d'Erik Satie à travers une histoire et des extraits des plus célèbres pièces du compositeur. Mélancolique et triste à souhait, cet album-CD n’en est pas moins magnifique. Parler d’Erik Satie - le solitaire, le marginal, l’excentrique souvent incompris -impliquait un ton décalé, gentiment moqueur et grinçant, que rend très bien la voix du récitant François Morel (qui doit sa célébrité, rappelons-le, à l’émission télévisée des Deschiens sur Canal +). Ce n’est pas une araignée au plafond mais juste un petit piano que Monsieur Satie a dans la tête. Les notes de musique y trottent, y vagabondent sans relâche. Il est audacieux, anticonformiste, se moque du wagnérisme et des vaniteux. De son cœur s’échappent des mélodies simples pour rêveurs et poètes, un public qui lui ressemble. « Monsieur Satie parle parfois à la lune. » Et parfois aussi, « Monsieur Satie met son smoking pour écrire une partition. » Il compose, explore, mélange les genres au risque d’être méprisé. Certains l’admirent cependant, comme Cocteau ou Picasso. L’illustratrice Elodie Nouhen évoque bien l’esprit des surréalistes et la solitude du petit monsieur perdu dans le tourbillon des notes. Touches de piano, métronome, partitions…sont surdimensionnés par rapport au musicien qui ne semble pas plus haut que trois chapeaux. Ce que Raymond Lulle appelait « la tristesse par surabondance de pensée » s’applique…