Li vwès dès sondjes

RÉSUMÉ

Le couple de René et Lucèye bat de l’aile. Bien sûr, Lôra, l’enfant, ne comprend pas les tenants et aboutissants des tensions qui règnent à la maison ; elle les ressent, toutefois. Blanke Nûlêye, un esprit bienveillant, veut la soulager de ses tracasseries et lui inventer de beaux rêves, avec Aladin et le Chat botté, qui sont ses complices dans le monde des songes. Mais son rival, le méchant Cafougna, n’a de cesse de vouloir faire empirer les choses. Et bientôt, le père et la mère rêvent aussi et deviennent roi et reine d’un pays fabuleux, où les troubles de la maison se reproduisent en miroir.

PRIX
  •   L’Espiègle de théâtre en langue régionale, 2024
À PROPOS DE L'AUTRICE
Nicole Goffart

Autrice de Li vwès dès sondjes

Nicole Goffart est née à Ougrée, le 15 février 1939. Elle a grandi aux Trixhes, une localité de Flémalle, et a appris le wallon au contact de ses grands-parents. Son père étant le secrétaire du comité des fêtes, elle se produit toute jeune lors d’intermèdes précédant les pièces. Après des études d’institutrice, elle devient « dame d’école » à Flémalle, où elle enseigne notamment le français, l’histoire et la musique. Dès sa vingtaine, elle commence à écrire par passion, en parallèle de son travail. À sa pension, en 1991, elle se met à fréquenter les cours de wallon donnés par Marcel Slangen, afin de maitriser la grammaire et l’orthographe de cette langue qu’elle connait et apprécie depuis l’enfance. Quelques années plus tard, à la demande de son ancien professeur, elle-même va se charger de cet enseignement et transmettre le wallon écrit à une nouvelle génération. Vers la même époque, encouragée par François Duysinx, elle se produit au Câbarèt da Tchantchès installé en 1988 au sein du Théâtre du Trianon, en s’accompagnant au piano. À cet effet, elle rédige des pasquèyes, des pastiches de chansons contemporaines, des monologues… Venue par la suite à l’écriture dramatique, Nicole Goffart est l’autrice d’une trentaine de pièces en wallon, tant des comédies que des drames. Ces œuvres ont notamment été jouées par la troupe Lî Scanfår de Seraing, qui a remporté la coupe du Roi Albert Ier avec un de ses textes. Comme contribution majeure au domaine du théâtre en langue régionale de Wallonie, notons encore son adaptation du conte Pierre et le Loup, qui est interprété dans cette version liégeoise en 2017 par l’Orchestre Philharmonique Royal de Liège, avec William Warnier comme lecteur.

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Peu de temps avant son décès, le grand écrivain wallonophone Émile Gilliard avait transmis à son éditeur les épreuves corrigées de Bokèts po l’ dêrène chîje . La première édition de cette œuvre — une édition artisanale en 50 exemplaires, aujourd’hui introuvable — lui avait valu le prix triennal de Poésie en langue régionale de la Fédération Wallonie-Bruxelles 2005 et était vue comme un incontournable de sa bibliographie. Sa réédition dans une collection de plus large diffusion et avec des adaptations françaises est donc une initiative bienvenue.  Si cette réédition fait œuvre de justice en permettant à la poésie d’Émile Gilliard d’atteindre des lecteurs qu’elle n’a jamais pu toucher auparavant, soulignons qu’elle fait aussi œuvre utile. 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[Ils auront dérobé nos terres, / fermes et forêts, / peu à peu, sans fracas, / (…) comme des taupes / qu’on détecte toujours trop tard, / quand elles ont accompli leurs méfaits / et qu’elles ont tout creusé. // Une éternité / qu’on a quasi œuvré / sous tutelle, / (…) sur nos propres terres.] Ailleurs, il reprend les questionnements d’ordre métaphysique qui traversaient À ipe , cette autre œuvre importante, rééditée dans la collection micRomania en 2021. Èt si nosse bole âréve bukéconte one sitwale ? […] Èt nos-ôtes bèrôderèt r’nachî à non-syinceaprès l’ dêrène ruwale ? [Et si notre globe / avait cogné une étoile ? (…) // Nous aurions erré, / cherché inutilement / une ultime issue ?] Ces deux veines majeures de l’œuvre gilliardienne — le questionnement sur l’homme et son environnement, la défiance envers l’exploiteur, en communion avec tous les exploités — trouvent un point de rencontre dans les pages les plus fortes du recueil. 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