Lorsque Frédérique Dolphijn rencontre l’histoire des Catulas, ces insurgés qui, dans la première moitié du XIXe siècle, se sont rebellés parce que leurs conditions de vie et leur travail ne leur permettaient plus de vivre, elle fait le lien avec ce que l’on appelle, de nos jours, les travailleurs-pauvres. Ceux qui crient leur colère sur les ronds-points, ceux qui prennent leurs tracteurs pour manifester leur ras-le-bol d’être laissés-pour-compte, ceux qui souvent subissent l’indifférence des nantis et du plus grand nombre.
En 1847, à Berzée en Belgique, des conditions climatiques désastreuses et de mauvaises récoltes engendrent un début de famine. Un groupe d’hommes et de femmes décident de changer la donne. D’abord en tentant d’acheter au prix juste le grain nécessaire à leur survie, puis, en dernier recours, en se servant dans les greniers de ceux qui thésaurisent les récoltes et en déterminent le prix selon la loi de l’offre et de la demande. Les révoltés seront repoussés, arrêtés et pour certains incarcérés et jugés. Or, fait étonnant, la cour ne les condamnera pas…
Autrice de Les oubliés
Frédérique DOLPHIJN, Les oubliés, Esperluète, 2024, 128 p., 19,50 €, ISBN : 9782359841916Qui se souvient de la famine qui a frappé la jeune Belgique à la moitié du 19e siècle ? Cet épisode tragique s’est produit suite à des récoltes de blé ruinées, puis celles de pommes de terre gâchées par la maladie, alors que ces denrées assuraient la sécurité alimentaire de la population[1]. Et quand la spéculation s’en mêle, que les prix grimpent, c’est la survie des plus pauvres qui est menacée. En cette année 1847, certains n’hésitent pas à émigrer en quête d’un avenir meilleur, notamment aux États-Unis dont les programmes de peuplement envoient des recruteurs dans les villes et les campagnes, avec la bénédiction des autorités.Frédérique…
«Depuis la révolution verte, les jouisseurs et les hédonistes sont emmenés, sous…
Le jour où maman n’est pas venue nous chercher à l’école
Basile et Isabel sont des faux jumeaux de presque 12 ans qui apprennent à vivre avec leur papa et leur tante Amélie depuis la disparition de leur mère. Malgré leur gémellité et les mêmes lettres qui composent leur prénom, les frère et sœur sont très différents : l’une est en fusion avec son GSM, à l’affût de l’actualité de sa star préférée et peut parfois être plongée dans un mutisme de plusieurs jours, tandis que l’autre est un solitaire qui aime l’école et est toujours fourré avec son seul et unique ami Ludo. Isabel est vraiment différente de moid’abord évidemment puisqu’elle est une fille.Elle est blonde avec plein de taches de rousseuret moi j’ai des cheveux noirs comme mon papaquand il avait vingt ans sur les photographies.Elle rit quand je pleure ; elle a beaucoup d’amieset moi, je n’en ai qu’un (quand il veut bien de moi).Elle est plutôt bavarde et je suis silencieux.Elle aime le dessin, le sport et la gymnastique,moi, les cours de français et de géographie. Depuis le décès inopiné de leur mère, leur vie a changé : les jumeaux partagent moins qu’avant leurs petites histoires, leur papa ne fait plus le sot comme avant et leur tante Amélie, une ancienne aventurière un brin grande gueule, prend soin de chacun pour panser leurs blessures. Ils peuvent évoquer leur maman quand ils le souhaitent, mais ils le font peu, leur père leur rappelle pourtant régulièrement qu’ils sont les enfants de la belle Monna Lisa… J’ai parfois l’impression que Papa fait semblantsemblant d’être joyeux, semblant d’être avec nous,semblant d’avoir le temps, semblant de nous parler,semblant de m’écouter, semblant d’être un papa. Il n’est vraiment ainsi que depuis le jour oùMaman n’est pas venue nous chercher à l’école. Il porte une tristesse à l’intérieur des yeuxqui ralentit ses gestes et même ses sourires. Mon père est écrivain de livres pour enfants.Il est poète aussi, mais ça ne se voit pas.Depuis qu’on est petits, je crois qu’il nous observeet met dans ses romans un petit peu de nous… Le nouvel opus de Karel Logist est un court récit écrit intégralement en alexandrins non rimés, qui confèrent un rythme légèrement poétique à l’histoire tout en la rendant accessible pour les jeunes lecteurs de 8-9 ans. Le titre Le jour où maman n’est pas venue nous chercher à l’école est quelque peu trompeur, il laisse présager une histoire qui commencera à la disparition de la mère, or il n’en est rien. Elle est absente depuis presque un an et nous lisons la nouvelle vie qui s’est organisée depuis cet événement douloureux. Outre le deuil auquel la famille fait face, la petite Isabel traverse un moment éprouvant, elle envoie des signaux maladroits de détresse que son frère ne peut pas décoder, trop petit qu’il est pour déceler la gravité de la situation. Les adultes verront-ils à temps la détresse d’Isabel pour la protéger du pire ? C’est ce que vous découvrirez dans cette histoire douce teintée de touches de mélancolie. Séverine Radoux Plus d’information Il y a un an, la maman de Basile et Isabel est morte dans un accident de voiture. Depuis, tante Amélie vit avec eux pour aider leur papa. Ils sont jumeaux et ont bientôt 12 ans. Isabel est enfermée dans sa chambre, elle pleure. Elle confie à Basile que monsieur Bruno, son instituteur, a confisqué son téléphone. De toute façon, plus rien ne va pour Isabel. Elle communique moins, est souvent triste ou fâchée, et ses notes baissent. Tout cela l'éloigne de Basile. D'une certaine manière, quand il a perdu sa maman, Basile a gagné son meilleur ami. Avec Ludo, il a inventé un jeu « danger sur la savane ». Tante Amélie s'inquiète pour Isabel, et leur papa également. Basile finit par en parler à Ludo, puisqu'il est le fils de monsieur Bruno, espérant récupérer le téléphone confisqué et le sourire de sa soeur. Mais rien ne se passe comme prévu : monsieur Bruno débarque à la maison et va parler avec les adultes. (fin : Il apparait qu'Isabel était harcelée par des filles jalouses de son téléphone. Elle va changer de classe et récupère son précieux engin. Avec leur père et Tante Amélie, ils vont jusqu'au cimetière et déposent un cadeau, secret lui aussi, pour leur maman.)…