Laure, invitée à Froidmont pour les vacances, quitte à l’aube les rues noires d’une ville où sévissent la guerre et la misère et arrive le matin dans un ravissant petit village du Brabant. Sous un soleil radieux, son amie Gene l’attend et l’emmène chez elle. Aussitôt, Laure est prise
dans un tourbillon de joie. En pénétrant dans le parc silencieux, d’un vert profond, elle découvre un lieu étrange et un luxe qu’elle ne connaissait pas. Ses hôtes aussi lui paraissent irréels : Gene et son oncle Antoine, identiques dans leur beauté, leur pouvoir à l’émouvoir,
à rendre chaque minute plus précieuse.
On vit dans cet îlot enchanté, comme si la guerre n’existait pas au-delà des collines endormies d’oubli. Dans l’ombre d’un vaste bureau, Antoine écrit un livre sur les origines de Tristan et Yseult. Entre Laure et lui, naît un sentiment proche de l’amour, qui trouble Laure jusqu’au vertige.
Alors, au milieu d’une nuit d’été parfumée surgit le drame : un soldat allemand est blessé et amené dans la maison du jardinier. Antoine, responsable d’un réseau de Résistants, devra décider du sort de l’ennemi qui a surpris leur secret. Pourra-t-il choisir la solution inhumaine qui semble s’imposer?
Bouleversée par le spectacle de la souffrance, Laure assiste impuissante au jeu de la vie et de la mort. Mais en dépit de l’angoisse, elle est envoûtée par Antoine, les vacances, injustes bonheurs dérobés au grand partage de la guerre.
Et sans doute n’est-ce pas la première fois que, dans une œuvre littéraire, l’amour, la jeunesse et la mort sont liés – mais rarement d’un lien aussi intime. Cette grave et belle histoire nous est contée avec tendresse et courage, avec une discrète sensualité et avec une grâce sans artifices.
Auteur de Les Jumeaux Millénaires
« Romancière de la fragilité et du bonheur d'être », Maud Frère (Bruxelles, 1923-1979) laisse une œuvre importante (neuf romans publiés chez Gallimard, en l'espace d'une quinzaine d'années, de 1956 à 1972), profondément ancrée dans la réalité belge de l'après-guerre, en Gaume ou en Brabant, à Bruxelles, dans les rues de Saint-Gilles, ou sur la côte, au climat rude et changeant.
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