Les errants


RÉSUMÉ

(Ecrit sous le pseudonyme de Georges Sim)

Riche aventurier de grande renommée, José Cavallieri est un malfaiteur qui opère au grand jour, avec une audace et une dextérité incroyables. Récemment, il a dévalisé une bijouterie de la rue Royale, à Paris (France). L’homme a toutefois deux points faibles : sa mère — une aventurière, comme lui — à laquelle il ne refuse rien ; et Mathilde Martineau, une jeune femme qu’il aime passionnément et qui demeure en permanence au chevet de son père, tombé dans la démence suite au décès de son épouse.



À PROPOS DE L'AUTEUR
Georges Simenon
Auteur de Les errants
Georges Simenon naît le 13 février 1903 à Liège, dans le quartier populaire d'Outremeuse, dont il a retracé la vie et l'ambiance dans le roman autobiographique Pedigree (1948). Son père est comptable dans une compagnie d'assurances; sa mère, Henriette Brüll, loue des chambres à des étudiants étrangers, notamment slaves, qui ont inspiré les personnages d'apatrides que l'on retrouvera fréquemment dans les romans. En 1918, Simenon interrompt ses études secondaires au Collège Saint-Servais; il est alors engagé à La Gazette de Liège, où il s'exerce au journalisme, passant du fait divers à la chronique politique ou d'humeur, tout en fréquentant la bohème liégeoise (qui lui inspirera Le Pendu de Saint-Pholien). En 1922, à la mort de son père, il part tenter sa chance à Paris, avec Régine Renchon (surnommée Tigy), qu'il épousera l'année suivante. D'abord secrétaire du marquis de Tracy, il écrit bientôt des récits grivois pour des revues légères, publie des contes dans les journaux et des romans populaires sous différents pseudonymes (Georges Sim, Jean du Perry Christian Brulls, etc.) chez Ferenczi, Tallandier et Fayard. C'est chez ce dernier éditeur qu'il fait paraître en 1931 Piotr-le-Letton, premier roman de la série des Maigret, qu'il signe de son nom véritable. Le succès est immédiat et durable; Simenon mène alors à Paris une vie mondaine brillante et fastueuse (il noue une relation avec Joséphine Baker, lance les Maigret par un bal anthropométrique qui attire le Tout-Paris), qu'il entrecoupe de voyages en péniche à travers la France et la Hollande. En 1934, il quitte Fayard pour Gallimard et abandonne provisoirement la série des Maigret, qui comptait dix-neuf volumes, pour passer à un nouveau type de romans, dits de la destinée, dont l'aspect policier s'efface pour céder la place à une intrigue plus existentielle (Les Fiançailles de Monsieur Hire, Le Coup de lune, Le Bourgmestre de Furnes). Parallèlement, Simenon négocie des droits de traduction ou d'adaptation cinématographique (Duvivier, Renoir, Carné, Verneuil, Melville, Tavernier entre autres l'adapteront) qui lui assureront des revenus importants. Dès cette époque, le personnage de Simenon fascine, notamment le comte de Keyserling ou André Gide, qui sera son plus fidèle soutien chez Gallimard et avec qui il entretiendra une correspondance suivie. La guerre ne change guère la vie de Simenon. Des ennuis de santé le poussent à écrire une première version de Pedigree pour son fils Marc, né en 1939. À la Libération, la suspicion régnante l'incite à s'installer en Amérique du Nord, au Québec d'abord (où il rencontre sa seconde femme, Denyse Ouimet, dont il aura trois enfants), puis à Lakeville dans le Connecticut, où il séjournera jusqu'en 1955. Il se lie également en 1945 avec Nielsen, le jeune éditeur des Presses de la Cité, qui lui propose un contrat exceptionnellement avantageux. De cette période datent Trois chambres à Manhattan, inspiré de sa rencontre avec Denyse, La Neige était sale ou L'Horloger d'Everton. En 1955, Simenon retourne en Europe et s'installe, définitivement cette fois, en Suisse, d'abord dans le château d'Échandens, puis dans la luxueuse propriété d'Épalinges. En 1972, il décide d'arrêter d'écrire. Mais la rupture violente avec Denyse et le suicide de sa fille Marie Jo l'amènent à revenir à l'écriture par l'autobiographie (Lettre à ma mère, Mémoires intimes) ou les fameuses dictées. En 1977, il fait don de ses archives à l'Université de Liège. Il meurt 1e 4 septembre 1989, à Lausanne, dans 1a petite maison qu'il occupait avec sa compagne Teresa. Une véritable légende s'est constituée autour du personnage de Simenon, qui a lui-même entretenu son image en sacrifiant avec complaisance aux pratiques du vedettariat et en menant une vie souvent tapageuse. Ce qui fascine chez lui, c'est sans conteste une forme de pléthore généralisée et fanfaronne, qu'il s'agisse des femmes ou de l'écriture. Sur ce dernier point précisément, l'écrivain ne fut pas avare de confidences et l'on connaît bien le rituel qui était le sien (le plan noté sur de grandes enveloppes jaunes, le calendrier strict de la rédaction, qui s'effectuait dans une véritable transe…). D'ailleurs, malgré sa quantité (plus de deux cents romans signés de son nom), la production de Georges Simenon reste foncièrement homogène : elle revisite sans cesse les mêmes thèmes obsessionnels, avec une sensibilité très stable et un style qui a peu varié. Le romancier se distingue notamment par la description qu'il propose de la vie plate, du quotidien monotone des petites gens, auxquels allait naturellement sa sympathie; il en résulte cette fameuse atmosphère simenonienne, qu'on invoque toujours sans la définir. Mais on découvre aussi chez lui une très grande attention à la déviance, à la marginalité ou au déracinement, qui sont des thèmes centraux de son œuvre. Et quoique le personnage qui lui assura la célébrité, Maigret, incarne au plus haut point la solidité et l'équilibre, il apparaît finalement que l'œuvre de Simenon est hantée par le fantasme de la rupture avec le conformisme petit-bourgeois, le désir d'une dérive que l'auteur a lui-même appelée le passage de la ligne. L'élection de Georges Simenon à l'Académie royale de langue et de littérature françaises le 10 septembre 1951 a consacré l'écrivain belge le plus lu, le plus traduit et le plus adapté dans le monde; mais elle a surtout honoré un romancier à la réputation ambiguë : son œuvre suscita souvent l'admiration (Gide déclara qu'«il était le plus grand peut-être et [le] plus vraiment romancier que nous ayions eu en littérature française aujourd'hui», il fut l'ami de Chaplin et de Miller), mais l'ampleur de cette œuvre et surtout son étiquette populaire lui barrèrent longtemps l'accès à une légitimité pleine et entière.

AVIS D'UTILISATEURS

FIRST:xfirstword - "Les errants"
stdClass Object ( [audiences] => [domains] => Array ( [0] => 9548 ) )

Ceci pourrait également vous intéresser...

Le concerto pour la main gauche

Bien des années après la Seconde Guerre mondiale, Gabriel et Tony se…

Les grains noirs de l'ivraie

Mais qui l'avait muté dans ce département, antichambre de la retraite où s'entremêlait…

Soren disparu

«  Il a réglé la course, est sorti en sifflotant et, sans se retourner, il a soulevé son chapeau en guise d’adieu  », telle est la dernière image qu’a laissée Soren. Nous sommes à Bordeaux, en novembre 2017, et ce musicien et producteur âgé de cinquante-huit ans a demandé au chauffeur de taxi de le déposer à l’entrée du Pont de pierre. Après, plus rien… plus de Soren. Qu’est-il advenu ? Le roman de Francis Dannemark et Véronique Biefnot s’ouvre sur cette disparition et met en récit plusieurs voix. Elles ont toutes connu Soren, de près ou de loin. Chacune d’elles plonge dans ses souvenirs, exhume des moments passés en sa compagnie, des instants de sa vie et, dans une polyphonie où les sonorités tantôt se répondent tantôt dissonent, elles livrent au lecteur une reconfiguration de ce mystérieux Soren, tentant de lui éclairer le mobile de son départ. Chacune y va de sa modulation. «  On dira Soren ceci, Soren cela.. on dit tant de choses, mais au fond, qu’est-ce qu’on sait ?  » Lire aussi : un extrait de  Soren disparu  La construction du roman joue sur un décalage entre temps de narration et temps de récit. Tandis que cette volatilisation du personnage principal orchestre les interventions des différents narrateurs – celui-là l’a appris par téléphone, l’autre en écoutant la radio, celui-ci l’annonce à son père, un autre encore y songe à partir d’une photo de chanteuse dans un magazine etc. –, les récits font appel à une mémoire narrative qui reconstruit, rend présente une antériorité qui parcourt la vie du disparu, de son enfance à cette nuit sur le pont. «  Un souvenir entraîne l’autre. Quand on commence, on n’en finirait plus…  »Cette temporalité se déploie dans une spatialité qui accroît le côté mémoriel des interventions. Le lecteur arpente un Bruxelles d’autrefois ; de l’auditoires de l’ULB au Monty, le piano-bar-cinéma d’Ixelles, près de Fernand Cocq, de la chaussée de Ninove au Mirano Continental, la capitale se fait le lieu de ce festival narratif. [L]es soirs où je glandais, on traînait ici ou là, au Styx, on attendait une heure du mat’, avant ça, rien de bien ne se passait nulle part. À pied la plupart du temps, on allait jusqu’à la Bourse, au Falstaff, à l’Archiduc…, on se faisait parfois refouler à l’entrée quand on était trop murgés ou trop nombreux, ou qu’un truc nous avait énervés, un film ou un bouquin, et que la discussion déraillait. On buvait du maitrank ou des half en half, ou rien, ça dépendait de qui payait la tournée, ensuite, on montait le nord, sous le viaduc, vers l’Ex, ou alors à la rue du Sel parfois.  Cent-douze récits rythment ce roman choral où la musique est omniprésente . Fitzgerald, Les Stranglers, Wire, Chet Baker, Branduardi, Kevin Ayers, Neil Young, … La compilation forme une constellation où luisent les traits saillants qui permettent d’appréhender, par fragments, le disparu, de retracer son parcours, avec, en fond, ces musiques qui résonnent et accompagnent la lecture.Le duo Biefnot-Dannemark, déjà connu pour La route des coquelicots (2015), Au tour de l’amour (2015), Kyrielle Blues (2016) et Place des ombres, après la brume (2017), offre un nouveau quatre mains avec Soren disparu . Un roman kaléidoscope où se font échos les témoins de la vie de Soren ; lesquels, dans l’exploration du pourquoi et du comment d’une perte, mettent en lumière le temps qui passe, la complexité de l’existence et sa fugacité.Une nuit, traversant un pont, Soren disparaît. Tour à tour producteur, musicien, organisateur de festivals, cet homme multiple n'a eu de cesse d'arpenter le monde de la musique. Pour percer le mystère de sa disparition, une centaine de témoins…