La crise sanitaire du Covid-19 a poussé la Belgique à un confinement de plusieurs semaines. L’opération « Archives de quarantaineArchief » s’est rapidement mise en place pour conserver les traces de ce moment inédit. Les Archives et Musée de la littérature (AML) sont l’une des institutions partenaires du projet. Leur ambition : conserver les archives de confinement des auteurs.
Archives de quarantaineArchief
Dès les débuts du confinement, l’Association des archivistes francophones de Belgique (AAFB) et le Vlaamse Vereniging voor Bibliotheek, Archief & Documentatie (VVBAD) ont initié le projet « Archives de quarantaineArchief » (#AQA pour les réseaux sociaux). Il vise à sauvegarder les récits, les témoignages, les réflexions, les photos… produits par les citoyens, citoyennes et organisations belges pendant cette période singulière de notre Histoire.Le projet s’adresse aux archivistes du royaume, invités à collaborer à la compilation des différentes sources. Un appel est aussi lancé aux citoyen.ne.s pour que leurs différents documents ne se perdent pas et nourrissent les travaux futurs des chercheurs. Les archives constituent en effet de riches sources pour étudier, sous différents angles, les moments que nous traversons.Un site internet accompagne l’opération et met en avant le travail réalisé par chaque institution partenaire.
Les archives des auteurs aux AML
Plusieurs centres d’archives ont rapidement rejoint « Archives de la quarantaineArchief ». Parmi eux : les AML. L’institution compte au nombre de ses missions la collecte, la conservation et la valorisation des archives littéraires et théâtrales. Contribuer au projet en rassemblant les archives de confinement des auteurs semblait donc une démarche logique. Laurence Boudart, la directrice des AML, insiste sur « l’importance du rôle social des archivistes, sorte de gardiens de la mémoire« .Comme Laurence Boudart nous l’explique, les archives d’auteurs prendront toute leur place, naturelle et singulière à la fois, parmi les très nombreuses archives nées du confinement : « Les écrivains font partie de la société, ils en enregistrent dès lors eux aussi, à leur manière, les soubresauts et les crises. Que ces traces servent ensuite de matériaux pour une œuvre de plus lente gestation ou qu’elles ne soient qu’un hapax me semble une question accessoire si l’on analyse les choses du point de vue de l’archive« .Les archives de confinement des auteurs seront conservées aux AML et décrites comme tous les documents reçus par l’institution et inscrits à son catalogue. Mais avec une spécificité : « un mot-clé neuf à ajouter à notre thésaurus : ‘Belgique – confinement’. Ce mot-clé permettra d’opérer une sélection quand, à l’avenir, un chercheur s’intéressera à cette période du point de vue littéraire ou théâtral. Pour les auteurs dont nous conservons déjà des archives, cela apportera un complément« .Ce minutieux travail de description alimentera-t-il un catalogue commun à tous les partenaires du projet? « Je ne sais pas encore s’il y aura un catalogue commun à tous les centres d’archives ou quelque autre initiative collective de valorisation. C’est un projet en cours, dont tous les contours ne sont pas encore définis. Sur le site, conçu comme une plateforme, chaque centre participant peut rendre compte de sa collecte ou diffuser des exemples concrets« . Les documents collectés seront de toute façon consultables aux AML par tous les lecteurs intéressés.
En pratique
Pour mener à bien cet important travail, les AML invitent donc les auteurs et autrices à leur faire parvenir leurs archives de confinement. « Tout auteur peut nous faire parvenir ses productions, qu’elles soient textuelles, visuelles, plastiques, vidéo, sons ou mixtes. Mais cela peut également concerner les institutions théâtrales, avec lesquelles nous collaborons déjà régulièrement : communications propres au confinement, projets de rencontres ou spectacles virtuels…« .Tous les auteurs professionnels (c’est-à-dire ceux qui ont déjà publié au moins un livre à compte d’éditeur) belges francophones peuvent déposer leurs archives, qu’ils travaillent dans le domaine de la bande dessinée, de la littérature générale ou de la littérature pour la jeunesse, en tant qu’écrivains ou illustrateurs. Les institutions littéraires ou théâtrales sont elles aussi concernées.Les documents ainsi collectés contribueront à « créer une sorte de réservoir d’archives à même de témoigner de ce que cette période a représenté pour les auteurs et acteurs du monde littéraire et théâtral belge francophone« .
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