Quand Violaine Lison reçoit en dépôt les carnets de Léonce Delaunoy, elle est frappée par la beauté et la force de l’écriture de ce jeune homme mobilisé comme brancardier lors de la Première Guerre mondiale.
Malgré l’horreur des tranchées, Léonce reste à la fois proche de la nature – décrivant comme personne les paysages, l’Yser, les oiseaux… – et de ses idéaux d’amitié. Le récit de la « guerre de Léonce » se déploie sous les yeux de Violaine. Pourtant, très vite elle sent que « quelque chose » ne va pas. Des manques apparaissent. Des incohérences. S’agit-il d’un faux, d’une retranscription ? Une forme d’enquête historique et littéraire commence…
Au fil de ses recherches, l’autrice retrouve les carnets originaux et comprend que le journal de Léonce a été recopié par Paul, un ami très proche de Léonce. Mais la retranscription est lacunaire. Les parties censurées parlent de l’absurdité de la guerre, du désespoir, de l’envie de mourir, mais aussi d’une amitié amoureuse pour Herman, troisième personnage de cette histoire.
Quel intérêt avait cette censure ? Faire de Léonce un héros ? Gommer l’amour porté à un autre homme ? Violaine ne tranche ni ne juge, elle tisse son récit entre les carnets, approche la vie de Léonce tout en racontant sa propre quête.
Lequel de nous portera l’autre ? est un récit polyphonique, où les voix de Léonce et de Violaine s’entremêlent, se répondent et se questionnent. Cent ans les séparent, pourtant le texte de Léonce Delaunoy résonne avec une modernité frappante. Et c’est tout l’art de Violaine Lison que de nous ancrer dans le réel tout en laissant une place à l’inattendu des mots. Il en naît une rencontre rare et précieuse.
L’enquête menée par Violaine Lison lui a permis de récolter de nombreux objets : carnets, boutons, lettres, mouchoir, éphémérides… Témoins de la vie de Léonce, ces objets ont été photographiés et intégrés au texte.
Autrice de Lequel de nous portera l’autre ?
Lequel de nous portera l’autre ?, le livre de Violaine Lison, publié bellement par les éditions Esperluète, nous ramène à l’époque meurtrière de la Première Guerre mondiale, à ce que la littérature peut en dire aujourd’hui. Il nous plonge au cœur de l’inhumanité des conflits, de l’humanité annihilée par toutes les belligérances. Il brode, entremêle, tricote les voix, les écritures et les objets pour dire, au plus près, au plus juste, l’histoire de Léonce Delaunoy, séminariste tournaisien réquisitionné pour transporter les soldats au front, et de ses deux amis, Herman Schiltz et Paul Nackart – ils sont dédicataires du récit, et leur portait, en uniforme, ouvre le volume.
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